NON, cet homme n’est pas un chef terroriste exilé en France

5-HOAX-NET ENTETE
Voila qui nous gouverne… honte à Hollande!!!
Napoléon @t
‪#‎Hollande‬ accorde l’asile à Abdul Razzaq Tlass,chef djihadiste qui faisait manger le cœur de soldats syriens.
Normal

Selon les sources médiatiques, le chef terroriste »Abdul Razzaq Tlass »
aurait demandé l’exile en France et sa demande aurait été acceptée.
Le terroriste en question, né à Rastan dans la province de Homs dirrigeait les « Brigades Omar El Farough », lié à l’Armée syrienne libre.
Il est à l’origine des centaines d’assassinats de soldats et de civils syriens.
Talass est un ex-officier de l’armée arabe syrienne qui a déserté les rangs des forces
nationales syriennes pour créer la milice précitée.
Source : « degageons.hollande »

1-STATUT FAUX

Cet hoax a pour origine la publication de cette photo :

Hoax Abdul Razzak Tlass 2

Abdul Razzak Tlass (à droite sur la photo) a été pris en photo à Paris avec Anouar Malek, écrivain et journaliste réfugié en France depuis 2006, qui a participé et démissionné d’une mission observation des droits de l’homme en Syrie. Tlass est l’ancien chef de la brigade Omar al-Farouq, de l’armée syrienne libre (ASL), qu’il a commandé entre 2011 et 2012. Il n’a donc rien à voir avec les terroristes qui prêtent allégeance à Daesh.
De plus, pour l’instant, il n’y a rien qui confirme ou infirme qu’il ait reçu l’asile (et pas l’exil !) en France (ou qu’il l’ait demandé).

Abdul Razzak Tlass est le cousin de Manaf Tlas, général syrien qui a déserté l’armée de Bachar el Assad et qui a été accueilli par la France en 2012. Il est également le cousin de Nahed Ojjeh, fille de l’ancien ministre de la défense syrienne et femme d’influence en France. La famille d’Abdul Razzak Tlass a donc des liens évidents avec la France. Il a déserté l’armée du régime syrien d’Assad au début de la révolution syrienne (qui fait partie de ce qu’on appelle « les printemps arabes ») pour intégrer l’ASL et participer à la création de la brigade Omar al Farouq, qui s’illustra entre autre durant le siège de Homs.
Ce qu’il faut retenir, c’est que l’extrême-droite française réaffirme son soutien à Bachard el Assad dès qu’elle le peut et qu’elle abuse du terme « terroriste » dans cette période (plus que) troublée, puisque Abdul Razzak est considéré comme un résistant par les opposants au régime syrien, qu’il n’est PAS djihadiste et qu’il n’a rien a voir avec l’Etat Islamique !

Les sites d’extrême droite et pro-Poutine ont tous repris cette « infaux ». Le site FrançaisRT puise ses sources un peu partout, par exemple sur le compte tweeter de Fares Shehabi, président de la fédération des Chambres d’industrie Syrienne et évidement pro-Assad, qui affirme qu’il aurait à présent le statut français :

fromterrorism
Ce monsieur publie également des fausses infos de ce genre :
frenchpresident

… en utilisant les photos des victimes d’un bombardement qui aurait eu lieu au Yemen en 2014, en rajoutant une date et un nombre de 300 victimes et en mélangeant différentes actualités.
(Ce hoax fera l’objet d’un autre article).

Des controverses existent bel et bien à propos de la brigade Omar-el-Farouq.

La plus marquante, en 2013, concerne le commandant Abou Sakkar (qui est sur la photo barrée de notre article). Celui-ci a été filmé en train de manger un morceau du cœur d’un soldat syrien, ce qui lui a valu le surnom de « cannibale ». Traqué par le conseil suprême des forces armées rebelle, il a rejoint al-nosra et s’est fait tué en 2016.

Hoax Abdul Razzak Tlass 3

Abdul Razzak Tlass n’était donc plus commandant de cette brigade à l’époque, et ce n’est pas non plus lui sur la photo partagée sur les réseaux sociaux.


Tout cela démontre encore la volonté de confusion sur le sujet entretenue par l’ED.
« Résistant = terroriste » était déjà largement utilisé par l’extrême-droite française sous l’occupation. Il est toutefois inquiétant que leurs mouvements politiques soient si prompts à défendre les dictateurs étrangers, et particulièrement Assad, qui n’épargne toujours pas les habitants de son pays .

On notera que l’article de FrançaisRT, qui commence par « selon des informations circulant sur les réseaux sociaux (sic), la France lui aurait accordé l’asile », finit royalement (et sans donner aucune source) par « mais cette information n’a pas pu être confirmée par une source officielle. » Ah tiens ? …

Z-1-


Sources : Le Monde – Wikipédia – Le Parisien


Autre(s) source(s) : L’Obs – le Figaro – BBC News