Cash Desinvestigation : chiffres faux sur les pesticides

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« L’émission de France 2 Cash Investigation, diffusée ce mardi soir à 20h50, a enquêté sur les pesticides en France et leurs effets sur notre santé. 65.000 tonnes de ces produits phytosanitaires sont répandus sur notre territoire chaque année. « Nous sommes les plus gros consommateurs de pesticides d’Europe », se désole ce mardi sur RMC Martin Boudot, journaliste réalisateur qui a mené l’enquête pour Cash Investigation. Conséquence : 97% de nos aliments contiennent des résidus de pesticides. Un enfant peut ainsi être exposé à 130 résidus chimiques par jour, en grande majorité des pesticides. »

BFM TV

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Le chiffre de 97% a énormément circulé après la diffusion de Cash Investigation.

Confirmé lors d’un tchat par un journaliste du magazine qui indiquait que les 3% restants sont des produits bio ou à faible teneur en pesticides, l’interprétation de ce chiffre est absolument fausse.

De nombreuses sources l’ont expliqué en détail, donc on résumera ici en quoi consiste l’erreur. Et si vous souhaitez connaître la réponse du magazine et l’explication détaillée des chiffres, des liens en bas de page vous indiqueront les articles à consulter.

Le magazine a indiqué que « 97 % des denrées alimentaires de l’Union européenne contiennent des pesticides« , ils s’appuient sur un rapport de 2013 de l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (Efsa). Or ce rapport indique que «Plus de 97 % des aliments contiennent des résidus de pesticides dans les limites légales.»

Donc les 3 % restants ne sont pas les produits bio ou à faible teneur en pesticides, tel qu’indiqué par le journaliste. Logiquement ce sont au contraire les produits dont la teneur en pesticides dépasse les normes.

L’agence européene anonce en fait ce chiffre pour mettre en valeur le fait que les limites fixées sont respectées.

Sur ces 97.4% il y a deux groupes d’aliments :

  • ceux où on détecte des résidus de pesticides dans les limites autorisées et qui constituent 42.8%
  • ceux qui ne contiennent aucun résidu détectable et qui constituent 54.6%

Cette division documentée dans le rapport rend l’erreur de Cash Investigation encore plus flagrante.

Nous tenons à rappeler ici que l’erreur se porte uniquement sur les chiffres et la façon dont ils ont été interprêtés ou mis en avant. Le fond du problème persiste et nos sources n’en débattent pas.

Que sont ces limites maximales de résidus autorisées? Comment et par qui ces limites sont-elles déterminées? Dans plus de 50% des cas on ne détecte pas de résidus. Est-ce que c’est parce qu’il n’y en a pas? Est-ce qu’ils sont dissimulés? Est-ce qu’on est simplement incapables de le détecter avec les technologies actuelles? Le travail de l’agence européene dans ce rapport est-il vraiment représentatif de la situation actuelle? Autant de questions de fond qui sont bien plus importantes qu’une erreur de chiffres.


Sources : Le rapport de l’Efsa – Le Figaro – 1er article Libération


Autre(s) source(s) : 2ème article Libération