ICE (In Case of Emergency) ou personne à contacter En Cas D’urgence (ECU).

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Ceci est une vieille chaîne qui tourne depuis des lustres sur Internet. Nous avions précédemment fait une fiche ROUGE concernant cet avertissement, car ce n’était que la traduction d’une chaîne anglo-saxone et qu’il n’y avait rien d’officiel dans les pays francophones. Désormais, l’astuce s’est largement répandue sur le web, facilitée par l’existence de nombreuses applications dédiées. L’idée n’étant pas forcément mauvaise, de nombreuses personnes francophones l’utilisent, et il n’est pas impossible que certains secouristes y aient recours En Cas d’Urgence.

Les débuts de l’ICE

La notion d’ICE (= « icase of emergency ») ou ECU (= « ecas d’urgence ») en français a été introduite au début des années 2000 par Bob Brotchie, un ambulancier de Cambridge en Angleterre. Le principe est d’enregistrer, dans le carnet d’adresse de son téléphone portable, le numéro de la personne à contacter en cas d’urgence sous la dénomination « ICE ». Ceci est particulièrement utile lorsque la victime est inconsciente ou en état de choc, et que les premiers intervenants (paramédicaux, pompiers et agents de police) ont besoin d’obtenir des informations médicales importantes.

Depuis, la popularité de ce programme s’est répandue dans toute l’Europe et a commencé à croître en Amérique du Nord.


Quels problèmes cela peut-il poser ?

Etant donné qu’il n’y a rien d’officiel, il n’y a ni harmonisation  ni information suffisante des acteurs du secours aux victimes. Les chaînes d’e-mails, puis désormais les publications sur les réseaux sociaux, ne sont pas des moyens qui devraient être employés pour diffuser une information sérieuse à grande échelle, car leur propagation est incontrôlable et leur texte peut se modifier au cours du temps.

Par ailleurs, il faut compter sur la chance que votre téléphone portable soit intact, allumé, batterie toujours chargée, que votre secouriste soit informé de la convention ICE et qu’il sache manipuler votre modèle de portable pour pouvoir accéder à son carnet d’adresses.

Enfin, cette convention pose un sérieux problème de confidentialité, puisque dans un carnet d’adresses, « ICE » pourrait tout aussi bien correspondre aux initiales, nom ou surnom d’une personne ou encore à la dénomination d’une entreprise ou organisation dont le propriétaire du téléphone ne voudrait surtout pas qu’elle soit informée de son accident.


Qu’en pensent les autorités ?

Il revient aux pouvoirs publics de chaque pays de décider de l’opportunité et des éventuelles modalités d’une telle convention.

  • En France

Selon le Ministère de la santé, de la jeunesse, des sports et de la vie associative, en réponse à une question de Mme Patricia Schillinger (2008) :

La référence à une norme unique de numéro à contacter en cas d’urgence (ICE : In Case of Emergency) dans les répertoires des téléphones portables est présentée par son promoteur britannique comme une solution efficace et rapide afin de prévenir un ou plusieurs proches de l’accidenté lors d’interventions d’équipes de soins. La mise en oeuvre d’une telle initiative s’avère néanmoins complexe tant pour des raisons pratiques (appareil endommagé voire détruit lors de l’accident), que techniques (téléphone éteint ou bloqué, fonctionnements différents suivant les appareils) ou juridiques (définition du droit d’accès des secouristes ou répertoire personnel de la victime). Dans le monde francophone seule la Gendarmerie royale du Canada a mis en place ce dispositif, qui nécessite un certain nombre de préalables à remplir individuellement pour être pertinent (sept règles d’utilisation élaborées par cette administration uniquement pour choisir la personne à appeler en cas d’urgence). Pour l’heure un seul opérateur téléphonique britannique participe à la promotion de cette initiative, ce qui pose le problème de la portée très commerciale de la démarche. Le principe a été repris par une entreprise homonyme (ICE) visant à commercialiser les services d’un centre d’appel gérant une base de données des informations médicales personnelles des adhérents et pouvant les divulguer en cas d’accident. En France, le déploiement progressif de la carte Vitale 2 prendra en compte d’une manière plus complète et sûre le besoin qu’un dispositif que ICE. Elle contiendra des données d’urgence afin de connaître, si nécessaire, le plus rapidement possible la personne à contacter ou le médecin traitant d’une personne inanimée. Elles pourront être complétées, après concertation avec les professionnels de santé par certaines données médicales comme par exemple les allergies ou les traitements réguliers. Ces informations pourront être synchronisées avec le dossier médical personnel.

  • En Belgique

En 2007, à l’initiative du ministre de la Mobilité Renaat Landuyt (SP.A), l’Institut belge pour la sécurité routière (IBSR) lance une grande campagne d’information pour promouvoir le système ICE.

L’opération est menée conjointement avec les trois grands opérateurs GSM belges, la Croix-Rouge, les médecins et les polices fédérale et locales. Cela constitue assurément une première européenne. En effet, des opérations similaires ont déjà été lancées en Grande-Bretagne par la Croix-Rouge ou aux Pays-Bas par quelques zones de police locale, mais avec cette vaste campagne lancée à l’échelon national, la Belgique est le premier pays à institutionnaliser le numéro ICE.


La solution sous forme d’applications dédiées

La popularité de cette convention n’a cessé d’augmenter depuis les années 2000. Désormais, il existe des applications pour smartphones permettant de faciliter l’accès aux données médicales de leur propriétaire et indiquant le numéro des personnes à prévenir en cas d’urgence.

 

Parfois, cette fonction est intégrée directement dans certains smartphones. Le contact ICE est placé en tête du répertoire et, sur la fiche ICE, on peut renseigner des informations médicales et mettre plusieurs contacts. La fonction ICE est même accessible si le code PIN n’a pas été rentré, ou si le téléphone est verrouillé par un code). Dans ce cas, seules les informations associées à ICE sont visibles.

Grâce à ces applications, l’idée selon laquelle la fonction ICE serait une « fausse bonne idée » (téléphone verrouillé, perte de temps à trouver la fiche ICE, non autorisation éventuelle de fouiller dans un carnet d’adresses,…) est désormais résolue. C’est aussi un moyen simple de retrouver le propriétaire d’un téléphone perdu ou oublié.


Conclusion

Toute personne est libre d’utiliser ICE ou ECU dans son répertoire téléphonique, ou de l’utiliser sous forme d’application smartphone, mais sachez qu’il est totalement INCERTAIN que les secours l’utilisent en cas d’urgence.

Si vous avez des informations importantes à communiquer aux secouristes ou des noms de contact à prévenir en cas d’accident, vous avez tout autant intérêt à écrire tout cela en clair sur un papier et à garder ledit papier sur vous.

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Sources : WikipediaSénat.frLa Dernière Heure