L’électroménager est bien destiné aux logements occupés par des migrants, MAIS …

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Cette image tourne beaucoup sur Internet ces derniers jours, et les commentaires sur les migrants clandestins « gâtés » au détriment des Français vont bon train.

Ce qui est vrai :

L’équipement électroménager est bien destiné aux 21 appartements de la Cité marine de Landivisiau, appartements qui sont des logements dits « très sociaux« :

« […] destinés aux personnes les plus en difficultés. Parmi les bénéficiaires de ces derniers, des travailleurs précaires, chômeurs, personnes percevant les minima sociaux, ainsi que des migrants, qu’ils soient demandeurs d’asile ou réfugiés. »


Ce qui est faux :

La première chose à savoir est que ces migrants ne sont absolument pas des clandestins mais bien des demandeurs d’asile, connus et répertoriés. Ce sont des personnes qui soit attendent d’obtenir le statut de réfugiés, conformément à la convention de Genève signée en 1951 par 145 pays, soit des personnes « s’orientant vers la procédure d’asile« , c’est-à-dire « ayant manifesté l’intention de déposer de manière imminente une demande d’asile ».

« Juridiquement, les personnes arrivant aux portes de l’Europe ou désireuses d’y entrer n’ont pas encore obtenu la reconnaissance du statut de réfugié. « Demandeur d’asile » désigne une personne qui a exprimé, de quelque manière que ce soit, le souhait d’être protégée contre des dangers ou des persécutions dans son pays d’origine ou de provenance. Plus techniquement,  les termes « demandeur d’asile »  désignent une personne qui a déjà formellement déposé une demande d’asile auprès d’une administration. »

Concernant ceux qui s’orientent vers la procédure d’asile, tout est encadré par le programme PRADHA mis en place en septembre 2016 et relevant de l’article L. 744-3 2 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile (CESEDA). Ils seront soumis à des obligations et disposeront notamment de 30 jours, à partir de leur arrivée en PRAHDA, pour entamer la procédure de demandeur d’asile. Ce délai expiré, si rien n’a été fait,  ils seront face à une décision de sortie prononcée par l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration et devront immédiatement quitter la structure.  Ceux dont la demande d’asile a été acceptée auront 3 mois pour partir, aucun renouvellement de ce type d’hébergement n’est possible.

En revanche, ceux dont la demande a été refusée devront quitter la structure dans un délai d’un mois.


Il n’est pas inutile de rappeler les conditions pour obtenir le statut de demandeur d’asile.

Pour être protégé, il faut pouvoir convaincre qu’on a de bonnes raisons d’avoir peur, que l’on « craint avec raison » d’être persécuté ou de subir des violations graves des droits de l’homme. Or, pour avoir une chance d’être cru, il faut avoir les moyens de se faire comprendre. […]

– Les services de la préfecture y contrôlent la complétude du dossier et exigent de nombreux documents. Ils ont l’obligation d’enregistrer la demande d’asile dans un délai de trois jours et de délivrer au demandeur une attestation, qui lui permettra de rester légalement en France pendant la durée de la procédure. Ce sont également les services préfectoraux qui font des constatations à l’impact procédural déterminant, qui conduiront au placement du demandeur en procédure normale ou accélérée. Ils remettent au demandeur d’asile le formulaire de demande d’asile.[…]

– Le formulaire de demande d’asile est rédigé en français. Il doit être rempli et contenir (toujours en langue française) le récit personnel du demandeur, contenant l’exposé de son vécu et de ses craintes de persécutions. […] Le demandeur d’asile devra justifier d’une adresse postale et retourner en préfecture pour le renouvellement de son attestation de demande d’asile valant droit au séjour. […]


D’autre part, comme le souligne la société Adoma, bailleur très social cogérant l’installation des demandeurs d’asile à Landivisiau, ces hébergements sont temporaires. « Lorsqu’Adoma acquiert de nouveaux bâtiments qu’elle transforme en logements très sociaux, ce qui est le cas à Landivisiau, il faut bien qu’elle les meuble et les équipe. Les personnes qui vont y habiter le temps de régler leur situation administrative doivent pouvoir y dormir, y manger et garder leur nourriture au frais. Le mobilier et l’équipement n’appartiennent pas aux hébergés et serviront à tous ceux qui prendront leur place au fur et à mesure de leur départ du logement très social », a précisé Claire Jouany, la porte-parole du groupe. Il en va de même pour les étudiants logés dans les studios du Crous, les foyers de jeunes travailleurs ou les structures d’hébergement Emmaüs.


Rappelons également que, contrairement à ce qui est souvent déclaré via les réseaux sociaux,  les demandeurs d’asile n’enlève aucune place d’hébergement aux SDF.

« Les réfugiés ont accès à des dispositifs d’hébergement spécifiques distincts des solutions d’hébergement proposées aux sans-abri : les centres d’accueil et d’orientation (CAO) ou les centres d’accueil de demandeurs d’asile (CADA). »


Conclusion

Les bénéficiaires des appartements équipés d’électroménager neuf, dans le cas qui nous occupe, ne sont pas des clandestins auxquels tout est offert sans obligation de leur part, et les équipements ne leur appartiennent absolument pas. Ils serviront aux prochains occupants des appartements, quels qu’ils soient.

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Sources : Acatfrance – unchr.org – centrale des marchés – Légifrance – Le Monde