Non, ce véhicule ne peut pas surveiller votre téléphone.

Un post qui stipule à propos d’un véhicule de gendarmerie (poste de commandement)
« qu’il est capable d’allumer votre téléphone portable, déclencher le micro et la caméra afin de vous espionner et filtre toute conversation, même si vous n’êtes pas au téléphone. Restez donc prudent en présence de vos portables, on attend son arrivé sur Biarritz si ce n’est déjà pas le cas ». Ce post est devenu viral sur internet,  c’est totalement FAUX.

Pour commencer, intéressons nous à l’auteur de cette publication et nous devons dire qu’il n’a pas de preuve officielle et fiable pour avancer sa thése. Même lui le dit dans ses commentaires et certains internautes lui avaient donné une preuve de son fake.
Donc, pour nous aucune preuve, on aurait pu s’arrêter là. Mais chez Hoax-Net on aime que les recherches soit bien faites et minutieuses.

Lors de notre recherche avec l’image de sa publication, nous avons trouvé un article de Ouest France datant de 2011 , donc un simple clic sur internet aurait permis de savoir que c’était FAUX.

Nous avons donc contacté la Brigade du Numérique de la Gendarmerie Nationale, voici la capture de leur réponse ci-dessous :

Les écoutes téléphoniques sont très réglementées par le Code de Procédure Pénale – Article 100.

Les interceptions peuvent être autorisées par le Juge des libertés et de la détention (JLD) sur requête du Procureur de la République, dans le cadre d’une enquête de flagrance ou d’une enquête préliminaire relative à l’une des infractions énumérées à l’article 706-73 du Code de procédure pénale.

L’article 100 du Code de procédure pénale dispose qu’ « en matière criminelle et en matière correctionnelle si la peine encourue est égale ou supérieure à deux ans d’emprisonnement, le juge d’instruction peut, lorsque les nécessités de l’information l’exigent, prescrire l’interception, l’enregistrement et la transcription de correspondances émises par la voie des télécommunications. Ces opérations sont effectuées sous son autorité et son contrôle. »

C’est une cellule nationale d’observation et d’exploitation de l’imagerie légale (CNOEIL).

Les modifications des formes de contestation, la multiplication des grands rassemblements de personnes et l’évolution du cadre légal et réglementaire de la gestion de l’ordre public nécessitent, pour les forces de l’ordre, un recours accru aux nouvelles technologies.

S’inscrivant dans la complémentarité des moyens déjà existants, la gendarmerie a constitué une cellule nationale d’observation et d’exploitation de l’imagerie légale (CNOEIL) afin d’appuyer l’action des militaires engagés au maintien de l’ordre et de faciliter la prise de décision des responsables opérationnels.

À cette fin, la CNOEIL, armée par des gendarmes spécialement formés, dispose de stations sur véhicules, équipées de systèmes de prises de vues et d’identification, exploitables immédiatement par des moyens de transmissions complémentaires.

La CNOEIL est une unité nationale, intervenant sur l’ensemble du territoire métropolitain, conçue pour délivrer un appui opérationnel et un soutien technique aux unités de la gendarmerie nationale par l’enregistrement, le rassemblement et l’exploitation d’images photo et de vidéos de l’espace de manœuvre dans lequel elle est déployée.

En Juin 2017 le Préfet de la Sarthe avait bénéficié de ce véhicule pour les 24 heures du Mans.

Nous avons également aperçu des commentaires parlant dequis des IMSI-Catchers n’ont d’ailleurs rien à voir avec la publication sur le véhicule.


La technique de l’IMSI catcher (attrapeur d’IMSI, c’est à dire d’International Mobile Subscriber Identity »), consiste à utiliser un émetteur mobile qui va se faire passer pour une antenne-relais téléphonique.

De nombreux pays les utilisent, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne ou encore de nombreux pays plus ou moins démocratiques à travers le monde. Les Etats-Unis sont le seul pays où l’utilisation intensive des IMSI-catchers a été documentée.

En France, officiellement, les services de renseignement n’ont pas le droit d’en utiliser. Officieusement, nul doute que la loi est contournée. Les auteurs du projet de loi sur le renseignement ne s’en cachent pas : il s’agit de faire rentrer dans un cadre légal des pratiques existantes qui étaient jusqu’alors illégales.

Les autorités ne seraient pas les seules à utiliser ce type d’équipement. Des officines privées ont également investi dans ce type de matériel. « [L’IMSI-catcher] est un outil qui est utilisé sur le territoire français, en totale illégalité, par des structures qui ne dépendent pas de l’Etat »

Depuis la loi a été promulguée le 24 juillet 2015 : « La loi vise à donner un cadre légal aux activités des services de renseignement. Le projet de loi soumet la mise en œuvre des techniques de renseignement à une autorisation du Premier ministre, après avis d’une autorité administrative indépendante.

De même, l’Assemblée Nationale a limité l’utilisation des imitateurs d’antennes relais (« IMSI catcher ») qui permettent d’aspirer les conversations dans un périmètre donné à des agents individuellement désignés et habilités.

Ces techniques ne pourront être utilisées que pour des finalités limitativement énumérées par le projet de loi : la sécurité nationale, les intérêts essentiels de la politique étrangère et l’exécution des engagements internationaux de la France, les intérêts économiques et scientifiques essentiels de la France, la prévention du terrorisme, la prévention de la reconstitution ou du maintien de groupement dissous dissous (supprimé par l’Assemblée nationale), la prévention de la criminalité et de la délinquance organisées, la prévention de la prolifération des armes de destruction massive (ajouté par l’Assemblée nationale), la prévention des violences collectives de nature à porter gravement atteinte à la paix publique.« 

Le recours à ces techniques de surveillance devra obéir à une procédure définie par la loi : « les demandes écrites seront adressées au Premier Ministre. Le Premier Ministre donnera ou non son accord après avis de la Commission Nationale de Contrôle des Techniques de Renseignement (CNCTR). »

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