Non, il n’est pas possible de comparer une mère célibataire et un islamiste radical.

La page Facebook « hihihi » a encore frappé, avec une infaux politique et orientée comme d’habitude, comparaison impossible, omission d’information, exploitation d’un fait divers terrible (le suicide d’Emilie Loridan), tout cela dans le but de faire un énorme buzz.

Expliquons les deux cas :

Emilie Loridan

Le 3 juillet 2016, cette jeune maman séparée de ses deux enfants dont une petite fille trisomique se suicide. Le panneau incriminé nous indique qu’elle était « abandonnée sans ressources, par la CAF » C’est totalement FAUX.

Emilie Loridan était suivie par la CAF avec qui elle a eu une trentaine de contacts dans les 6 mois précédant sa mort, et elle a été vue par un travailleur social à deux reprises. Contrairement à ce que certains médias ont publié, le directeur de la CAF, Luc Grard explique qu’il n’y a jamais eu d’interruption dans le versement des allocations. Seule l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH) a été supprimée lorsque la CAF s’est aperçu que le père de l’enfant travaillait en Belgique et que la petite était scolarisée dans ce même pays. La caisse d’assurances sociales belge Sécurex a immédiatement pris le relais pour verser cette allocation. De plus, ce changement de régime a entraîné une demande de remboursement par la CAF de 36000€ de trop perçu de l’AEEH…. mais pas à Emilie Loridan, à Sécurex!
La CAF a aussi proposé à Emilie de faire une demande de pension alimentaire au père et de demander l’allocation de soutien familiale (environ 100€ par enfant), ce qu’elle a refusé.

Enfin, la ville d’Armentières l’a beaucoup aidée, soutenue et accompagnée, notamment en matière de logement, d’inscription à l’épicerie sociale, d’obtentions de bons d’urgence et de prise de contact avec le défenseurs des droits. Elle n’a malheureusement plus donné de nouvelles ni même répondu au travailleur social à partir de juin 2016.

Farouk Ben Abbes

Ce Belgo-tunisien de 31 ans est une figure bien connue des milieux islamistes. Son nom ressort de la plupart des affaires de terrorisme de ces dernières années. En 2009, il est détenu pendant un an en Egypte en raison d’une irrégularité de visa, puis expulsé vers la Belgique en 2010 et arrêté à la frontière française parce qu’il est soupçonné de préparer un attentat contre le Bataclan. Le dossier débouche sur un non-lieu et il touchera une indemnisation pour les deux mois de détention provisoire non justifiés. L’Etat lui versera environ 6000€, et non pas la CAF !

Il est aujourd’hui installé à Toulouse. Au vu de ses amitiés douteuses et du faisceau de présomptions qui pèse sur lui, il est assigné à résidence après les attentats du 13 novembre 2015 (notamment au Bataclan). Il sera incarcéré pendant 3 mois en mars 2016 pour avoir violé son assignation à résidence. En sortant de prison, il refait son dossier de demande RSA comme n’importe quel ex-prisonnier est en droit de le faire. Il remplit toutes les conditions pour obtenir ce revenu, notamment celle d’être ressortissant européen et une source proche du dossier précise que « sa dangerosité supposée ne fait pas partie des critères prévus par les textes. » Il sera jugé en juillet 2018 à Paris pour avoir administré un site djihadiste à la fin des années 2000.


En conclusion, mis à part si l’on cherche à battre le record de partages ou de clicks sur sa page, les deux situations ne sont absolument pas comparables et n’ont aucun lien. Il est facile d’essayer de révolter les gens en opposant une femme suicidée et un islamiste. De plus le panneau contient volontairement deux FAUSSES informations :

  • Emilie Loridan n’a pas été abandonnée sans ressources par la CAF
  • Farouk Ben Abbes n’a pas reçu son indemnisation de la CAF

La CAF et l’Etat ont versés des aides et/ou des dédommagements à deux personnes qui en avaient légalement le droit.

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Sources : Editions-législatives.fr20 minutesLa voix du nordLa voix du nord (2)L’ExpressLe ParisienLa DépêcheService-public.fr