Non, l’eau « Cristalline » n’est pas cancérigène.

Une vidéo publiée sur Facebook voudrait mettre en garde contre l’eau de la marque « Cristalline » qui contiendrait du pesticide après avoir brulé l’eau avec un électrolyseur, ce qui rend la partie en surface de cette eau dans le verre de couleur noire, donc pesticide, la déduction met cette marque d’eau comme étant cancérigène.

Des pseudo-expériences sur des produits faites par des internautes sont quelques fois d’un ridicule pire que ce qu’on pourrait imaginer… comme ce Québecois qui soutenait que le fromage Kraft était fait à base de plastique parce que mis sous une source de chaleur, il devenait noir.
Ahhh, il y en a qui ont l’imagination débordante…

Mais revenons à notre vidéo opposant l’eau de la marque « Cristalinne » à celle de la marque Wattwiller :

Vue plus de deux millions de fois depuis ce lundi 10 février, cette vidéo enregistre près de 25.000 « likes » et 15.000 retweets en moins de 24 heures, le problème est que cette vidéo est mensongère.

Pour le professeur Marc Henry, chercheur en chimie à l’université de Strasbourg, cette démonstration repose sur un mensonge. L’électrolyse ne permet pas de révéler les pesticides présents dans l’eau, mais la teneur en minéraux du liquide. « Plus l’eau sera minéralisée, plus la couleur sera intense. En général, l’une des électrodes est en fer. Quand il s’électrolyse, le fer donne des ions ferreux de couleur verte. La couleur ignoble qui apparaît à l’image n’est donc pas due aux pesticides mais à la dissolution de l’électrode dans l’eau », explique-t-il.

Propos confirmés par Frédéric Maillard
L’électrolyse « ne sert pas à mettre en évidence une pollution d’eaux, mais plutôt leur capacité à conduire le courant », grâce aux minéraux qu’elles contiennent, détaillait Frédéric Maillard. L’appareil utilisé était alors identique, on peut d’ailleurs s’en procurer facilement sur Internet pour quelques euros. Il « dispose de deux électrodes : une anode et une cathode. A chaque électrode, l’électrolyse produit un dégagement gazeux. » « Au niveau de l’anode de fer notamment, l’électrolyse va conduire à une oxydation du métal, et à la création d’ions de Fer Fe2+ », des ions qui sont justement de couleur verdâtre.

Le laboratoire de qualité de la marque certifié COFRAC tient à souligner, lui aussi, que la vidéo n’a aucune valeur scientifique :

  • « Un électrolyseur est un appareil constitué de 2 électrodes (1 anode et une cathode) servant à décomposer des molécules en fonction de leur polarité, par transfert d’électrons sous l’action d’un courant électrique continu. Il ne sert ni à mesurer l’électricité de l’eau, ni la qualité de l’eau, ni quoi que ce soit d’autre. Il ne fait partie d’aucun système d’analyse de l’eau reconnu. »

La différence de couleur des deux marques d’eau n’est donc pas due a la teneur de pesticide importante ou non dans l’eau, mais simplement au degré de minéraux dans chacune des eaux et la réaction d’une des électrodes en fer.

Le Parisien.fr  – lci.fr/sante