Non, les Aztèques n’ont pas sacrifié leurs dirigeants lors des éclipses solaires ou autres.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette publication est plus que virale ces derniers temps, souvent utilisée comme humour, mais pas que…, avec divers visuels, il n’en reste pas moins qu’elle est FAUSSE !

Dans un article de l’afp.com daté du 12 octobre 2020 rédigé par Taylor THOMPSON-FULLER et traduit en français en intégralité ci-dessous, nous apprenons que la publication a été publiée à l’origine en anglais.

Elle a été publiée à l’origine par un utilisateur de Facebook basé en Nouvelle-zélande.

La traduction du texte sur la photo dit ceci en français :

DANS DE NOMBREUSES CIVILISATIONS DES PEUPLES AUTOCHTONES ORIGINAIRES DES AMÉRIQUES, LORSQUE DES ÉPIDÉMIES SONT SURVENUES, LES DIRIGEANTS ONT ÉTÉ SACRIFIÉS EN OFFRANDE AUX DIEUX.

L’image sur les réseaux sociaux a été tirée d’une section du Codex Laud du site famsi.org, un manuscrit pictural qui aurait vu le jour au Mexique pendant l’empire aztèque.

L’affirmation est toutefois trompeuse, selon de nombreux experts des sociétés méso-américaines et précolombiennes.

  • Le professeur Alan Covey de l’université du Texas, un archéologue spécialisé dans les Incas, a déclaré que, bien qu’il y ait des preuves que les Incas et les Aztèques se sont tous deux engagés dans des sacrifices humains, il n’y a pas de preuves à l’appui de l’allégation spécifique dans les messages Facebook trompeurs.
  • « Je ne pense pas qu’il y ait des preuves d’épidémies avant l’arrivée des Européens, et celles qui ont atteint les hauts plateaux du Mexique (à la variole, 1520) et les Andes (peut-être de la variole, vers 1525) ont tué une grande partie de la noblesse natale, qui vivait dans les villes, y compris les dirigeants Aztèques et Incas », a-t-il déclaré à l’AFP par courriel le 30 septembre 2020. «Aucune description, à ma connaissance, ne mentionne le sacrifice des dirigeants. »

  • Richard Diehl, professeur d’anthropologie méso-américaine de l’Université de l’Alabama, a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve à l’appui de cette affirmation dans les messages trompeurs.
  • « Le fait est que les épidémies n’ont jamais existé dans l’Amérique précolombienne », a-t-il déclaré dans un courriel du 1er octobre. « Les ancêtres des Amérindiens ont quitté l’Ancien Monde bien avant l’apparition de telles «maladies de foule » et les organismes infectieux n’ont donc jamais existé dans les Amériques jusqu’à l’importation par les Européens et leurs esclaves africains à la fin des années 1400 et au début des années 1500. Non, ils n’ont donc pas sacrifié leurs dirigeants.

  • le Dr John Verano de l’Université de Tulane, qui recherche principalement des populations préhistoriques des côtes et des hauts plateaux du Pérou, a déclaré:
  • «Cela n’est correct pour aucune civilisation du Nouveau Monde que je connais».

  • « Oui, il y avait des sociétés qui pratiquaient des sacrifices humains au Mexique, en Méso-Amérique et dans les Andes, mais elles ne choisissaient pas leurs dirigeants comme victimes sacrificielles. Des ennemis importants, oui, mais pas les leurs», a déclaré le Dr Verano dans un courriel le 1er octobre 2020.

  • Camilla Townsend, professeure d’histoire latino-américaine de l’Université Rutgers, a déclaré :
  • « Les anciens peuples amérindiens n’ont PAS sacrifié leurs dirigeants en période d’épidémie »

  • Ce qui est vrai, c’est qu’un certain nombre de cultures autochtones ont parfois sacrifié des prisonniers de guerre. Ils croyaient que le cadeau ultime aux dieux était le cadeau de la vie humaine – et ils voulaient aussi faire valoir un argument politique auprès de leurs ennemis », a-t-elle déclaré dans un courriel du 1er octobre à l’AFP.

  • Oui, au Mexique, en Méso-Amérique et dans les Andes, des sacrifices humains ont eu lieu envers des dirigeants extérieurs ennemis ou des prisonniers de guerre.

  • Non, les Aztèques n’ont jamais sacrifié leurs propres dirigeants.
  • Les interprétations sur ces publications sont erronées, trompeuses et donc FAUSSES

Aussi sur reuters.com :

afp.com/2020famsi.org – reuters.com