Non, l’intelligence n’est pas héritée QUE de la mère.

 

L’intelligence humaine est très complexe. Elle est très étudiée scientifiquement, et pourtant il n’en existe pas de définition claire, et de nombreuses recherches restent à faire. Ce que l’on sait, en revanche, c’est qu’elle n’est pas héritée QUE de la mère !

Une psychologue espagnole est à l’origine de cette fausse information. Sur son blog, elle publie un article dans lequel elle a pioché et mélangé tout un tas de résultats de recherches scientifiques, la plupart datant de plus de 20 ou 30 ans (qui ont été remises en cause depuis), et livre une vision plus que simpliste du fonctionnement des gènes.

En l’état actuel des recherches, on considère aujourd’hui qu’il existe des « gènes de l’intelligence », responsable de l’efficacité de nos capacité cognitives, mais il n’y a aucun rapport significatif entre ces gènes et le quotient intellectuel.

Chaque enfant reçoit de ses DEUX parents biologiques 23 paires de chromosomes contenant des gènes. Les derniers chromosomes définissent notre sexe, un X de la maman et un X du papa pour une fille, un X de la maman et un Y du papa pour un garçon. Le chromosome X, présent donc à la fois chez les filles et les garçons est au coeur de cette polémique. Sauf que les X ne sont pas identiques entre eux, et que la loterie de la génétique choisit au hasard d’activer tel ou tel gène sur tel ou tel chromosome pour créer un être humain tout à fait unique en son genre.

Dans des anciennes études, on a considéré longtemps que les gènes de l’intelligence se trouvaient uniquement sur le chromosome X, en se basant sur le fait qu’il y avait plus de déficience mentales chez les hommes. Donc en faisant un petit raccourci, on déclare que seule la mère donne l’intelligence! Sauf que depuis 2015 on sait qu’il y a des réseaux de gènes de l’intelligence ailleurs, environ 1300 au total pour seulement une soixantaine sur le chromosome X. N’oublions pas non plus que le père transmet aussi un X à ses filles et que 20% des gènes associés à un retard mental sont sur ce X.

Les chercheurs sont d’accord pour dire que les gènes sont essentiels dans le développement du cerveau de l’enfant, mais c’est l’interaction entre la génétique et l’environnement qui est le plus important. Les études révèlent que contrairement à ce que l’on pensait dans les années 70/80, le rôle des gènes n’est pas de 70 à 75%, mais seulement de 20 à 40% dans notre développement intellectuel. De plus, ils sont très nombreux, donc leur rôle individuel est très faible.

L’environnement, l’éducation, le milieu socio éducatif et tant d’autres facteurs influent sur le bon développement d’un enfant, tout comme les gènes, qui forment un réseau très complexe, et ne sont activés que par le hasard de la génétique. L’intelligence pure est indéfinissable, et chaque être humain est un savant mélange de son père, de sa mère et de son environnement.

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Sources : Le MondeAgence science presseForbesSnopes