Non, une bande salafiste ne contrôle pas le marché à Nîmes


Tout d’abord, voyons  d’où provient cette publication qui refait son apparition sur facebook !
Elle date de 2013 comme on peut le voir ci-dessous, et est publiée par une page « Kryluvu Production » sympathisante  d’Extrême-droite, donc on est loin d’un « scoop » :


La page « Kryluvu Production » n’est évidemment pas la source de cette infaux, elle n’a fait que retranscrire mot pour mot la publication datant de 2012 de…DREUZ :


Chaque année, cette infaux reprise par l’entièreté de la planète fachosphère revient ainsi sur les réseaux sociaux.

MAIS D’OÙ VIENT CETTE RUMEUR ?

En 2011, une étalière spécialisée dans le vin du Marché du Chemin-Bas d’Avignon,  Danielle, 62 ans, se fait agresser verbalement :

  • « Des hommes de confession musulmane m’ont agressé verbalement. Ils m’ont dit que je n’avais pas le droit de vendre du vin et que j’étais une femme impure et ont menacé de mettre à bas tout mon stock » précise-t-elle.

En 2012, la rumeur court qu’une bande de salafistes chercherait à imposer sa loi sur le marché.
Il n’en fallait pas plus pour que les médias d’extrême-droite s’empare de l’affaire à grand coup de publications, relatant l’histoire amplifiée comme ils savent le faire.

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A l’époque, pour en avoir le cœur net, le préfet du Gard, Hugues Bousiges s’était rendu sur la place Pierre-Daudet, accompagné d’une horde d’élus, avec en tête de file, la députée Françoise Dumas.

Face au préfet, Danielle est revenue sur cet incident avouant toutefois avec « honnêteté » que cet incident avait eut lieu un an plus tôt, soit en 2011, mais non en 2012

« Si j’ai parlé de cette affaire, c’est parce que je veux que le marché du Chemin-Bas d’Avignon déménage et je ne suis pas la seule à le vouloir. On ne peut pas rester ici, le sentiment d’insécurité est trop fort et pour nous, et pour les étaliers.« 

Si le préfet du Gard a bien pris en compte ce sentiment d’insécurité, l’aveu de l’étalière le conforte dans l’idée que « les salafistes n’ont pas la main mise sur le marché du Chemin-Bas d’Avignon. D’ailleurs, depuis aucun incident de ce type ne s’est reproduit. Tout va bien et je suis venu pour rassurer la population. Il y a eu un emballement médiatique autour de cette affaire qui s’est fondée en partie sur des rumeurs.« 

Dessin publié par www.objectifgard.com

Des rumeurs contre lesquelles, Fatima Mansouri, la Présidente du comité de quartier du Chemin-Bas d’Avignon, s’est battue. « C’est inadmissible ce qu’a fait cette personne. Elle s’est servie de cette histoire, une agression que je condamne par ailleurs, pour tenter de faire partir ce marché. C’est lamentable de parler à la presse d’un intégrisme généralisé. Imaginez les conséquences. Notre quartier souffre déjà d’une mauvaise réputation. Nos jeunes n’ont pas besoin qu’on les assimilent à des intégristes.« 

Le Préfet Hugues Bousiges apaise les tentions et rassure la population à ce sujet :

FIN DE L’HISTOIRE, une rumeur de 2011, puisque cette dame est revenue en partie sur ses aveux, reprise par les médias d’extrême-droite en 2012, et publiée sur les réseaux sociaux d’année en année et qui continue à être partagée en 2018….

Rassurez-vous,  il n’y a ni de bande de salafistes, ni une bande d’islamistes ou encore du Djihad, qui impose sa loi sur le Marché du Chemin-Bas d’Avignon.

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Sources : objectifgard.com