Non, cette image n’est pas une carte détaillée du système solaire datant de 6.000 ans créée par les Sumériens !

Ce que l’on pourrait prendre à première vue comme étant des photos extraordinaires d’art, d’animaux, de végétation (arbres et fleurs), d’archéologie, d’astronomie et autres, mais qui en réalité ne sont que des images créées dans le but d’être partagées massivement sur le web et en particulier sur les réseaux sociaux, méritent d’être vérifiées avant d’être partagées.

Certaines sont facilement reconnaissables, d’autres le sont moins.

Nous avons pris cet exemple qui nous est parvenu via la messagerie de notre page Facebook, sur laquelle nous sommes toujours disponibles pour vous aider à répondre à vos interrogations sur une publication, il vous suffit de déposer un lien vers une photo ou une publication et d’avoir un peu de patience vu le nombre de demandes de vérification.


L’image ci-dessous en est un exemple, elle est accompagnée de cette désignation en plusieurs langues et est massivement partagée sur divers réseaux avec cette désignation :

Il y a plus de 6 000 ans, une mystérieuse civilisation possédait des cartes détaillées de notre système solaire. Les Sumériens créaient ces dessins en utilisant de l’argile. Les dessins survivants montrent qu’ils comprenaient que le soleil est une étoile au centre du système solaire et que d’autres planètes tournent autour.

A première vue, elle ne comporte pas de défauts visibles pour tout un chacun, puisque la légende dit qu’elle serait une reproduction en argile. Mais comme on va le voir ci-dessous, c’est en agrandissant fortement l’image que les détails vont apparaître, ce qu’un internaute ne fera pas forcément avant de partager.

Cependant l’image est FAUSSE !

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En agrandissant l’image, on peut observer des défauts majeurs et caractéristiques des images générées par l’IA : (ci-dessous)

En bas à gauche :

  • on peut voir que le personnage a un « bec de canard » à la place du visage.
  • Il a aussi un bras retourné (coude à l’envers).
  • Les bras sont très très longs.

En bas à droite :

  • Les bras et doigts sont très longs.
  • il a 3 jambes.

En constatant ces défauts, nous l’avons passée au détecteur IA gratuit de hivemoderation.com qui nous le confirme à 99,9 % :

L’extension gratuite Firefox « hivemoderation«  peut-être ajoutée à votre barre de menu, une fois sur ce site :

  • Il suffit de sélectionner « Image et Vidéo détection » (sur fond bleu) et ensuite de poursuivre en chargeant votre fichier (image). Vous ne devez rien faire de plus, dans la seconde le résultat de l’analyse apparaîtra  :

Pour se rendre compte que la publication est fausse, Il faut juste regarder le nom ou le pseudo de l’auteur qui l’a publiée ou les commentaires qui vous donnent souvent un indice, par exemple ici sur X (ex-twitter) dont le pseudo est « mocking the PEOPLE » qui veut dire en français « se moquer des GENS » ou encore Instagram dont l’utilisateur est tout simplement un adepte et créateur d’image IA :

En réalité la carte montrée sur les réseaux sociaux est fausse et mélange deux cartes différentes.


La première :

L’une étant en argile, mais dont seulement une interprétation partielle a été transcrite par les scientifiques lors de sa découverte, vu l’état évident de dégradation du aux nombreuses années passées enfouie sous le sable comme le montre (les deux photos ci-dessous) le site britishmuseum.org où elle est exposée :

( la troisième photo à droite ci-dessous vous montre la taille de cette carte retrouvée).

La désignation traduite ci-dessus en version originale est celle-ci :

Part of a circular clay tablet with depictions of constellations (planisphere), Neo-Assyrian (© The Trustees of the British Museum).

L’Empire néo-assyrien était un Empire mésopotamien de l’âge du fer qui a existé entre 934 et 609 av. J.-C., et qui a été le plus grand empire du monde jusqu’à cette époque, il était situé juste au-dessus de Sumer.

La deuxième :

Appelée « Carte de Babylonienne », elle a été découverte à Sippar, au sud de l’Irak, à 97 km au nord de Babylone sur la rive est de l’Euphrate, et publiée en 1899. La tablette d’argile a été déposée au British Museum (BM 92687).

On est donc loin de la carte imaginée et publiée sur les réseaux sociaux, les deux cartes du British Museum correspondant à la description faite dans la publication.

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Enfin, les personnages du bas du visuel (carte) sont aussi caduques, car les tenues qu’ils portent ne correspondent pas à ce qu’on peut voir sur les photos de gravures originales :

  • L’image comporte de nombreux défauts suite à une création générée par IA.
  • L’image a été faussement imaginée et réalisée, celle-ci ne correspondant à aucune carte d’origine.
  • Les tenues portées par les personnages en bas de carte ne correspondent pas non plus aux sumérien(ne)s.

Selon nationalgeographic.fr : Les Sumériens dont on parle dans la désignation ont bel et bien existé.

Où se situait « Sumer » ?

Écriture, lois, villes et science sont autant d’innovations créées il y a 5000 ans par les peuples de Sumer, qui vivaient entre le Tigre et l’Euphrate.

Sumer se situait sur 3 pays que l’on connaît sous leurs noms actuels : l’Irak, l’Iran et Koweït :

Les Sumériens étaient le peuple du sud de la Mésopotamie dont la civilisation s’épanouit entre environ 4100 et 1750 avant notre ère. Leur nom vient de la région qui est fréquemment – et incorrectement – désignée comme un « pays » (ci-dessous ce qu’il en restait en 1973).

Sumer n’a cependant jamais été une entité politique cohérente, mais une région de cités-états ayant chacune son propre roi.

Sumer était le pendant méridional de la région septentrionale d’Akkad, dont le peuple donna son nom à Sumer, qui signifie « terre des rois civilisés ».

Les dons de Sumer à l’humanité sont incommensurables. Le mot « Sumer » vient de shumerum, nom que les Akkadiens, voisins septentrionaux de Sumer, donnaient aux habitants de cette région. Les anciens Sumériens se nommaient, eux, salmat qaqqadi, ce qui signifie « têtes noires ».

Lors du règne akkadien sur Sumer, l’akkadien était la langue de choix, mais elle s’écrivait en cunéiforme sumérien. Cela permit de préserver des textes littéraires sumériens. Nombre d’entre eux furent conservés sous la forme de copies réalisées plus tard sous la première dynastie de Babylone (2003-1595 av. J.-C.). Dans cette littérature sumérienne figurent des hymnes, des formules magiques, des textes portant sur la moralité et des mythes sur les dieux.

Les Sumériens sont à l’origine d’un grand nombre des innovations, inventions et concepts clés que nous considérons comme acquis aujourd’hui. Ils ont essentiellement « inventé » le temps en divisant le jour et la nuit en périodes de 12 heures, les heures en 60 minutes et les minutes en 60 secondes. Parmi leurs autres innovations et inventions, citons les premières écoles, la première version du récit du Grand Déluge et d’autres récits bibliques, la plus ancienne épopée héroïque, la bureaucratie gouvernementale, l’architecture monumentale et les techniques d’irrigation.

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