NON, la cire sur les pommes n’est pas une preuve de toxicité !

5-HOAX-NET ENTETE

Le Meilleur Des Mondes
20 juin, 20:54

 

ATTENTION aux belles POMMES bien BRILLANTES vendues dans certains supermarchés

L’effet brillant qui plait tant aux consommateurs provient en réalité d’une fine pellicule de cire toxique ! Il peut y avoir par exemple de la « MORPHOLINE », un produit non recommandé par l’OMS (l’Organisation mondiale de la Santé)

De plus, en France, une pomme qui n’est pas issue de l’Agriculture Biologique subit en moyenne 36 traitements chimiques et même jusqu’à 43 traitements dans certaines régions ! (étude I.N.R.A Ecophyto R&D janvier 2009.)

Pour votre santé, choisissez plutôt des pommes Biologiques et si possible Locales. Elles seront un peu moins esthétiques et moins brillantes mais au moins vous ne vous ferez pas intoxiquer !

> Partagez l’information en masse !

1-STATUT FAUX

Un article du Monde explique très bien pourquoi les allégations de cette publication Facebook, partagée plus de 100 000 fois, sont infondées :

1. Origine de la vidéo :

Le propriétaire de la page Facebook n’a pas répondu à nos sollicitations pour en connaître la source, mais la personne à l’image ne parle pas français. On trouve sur Internet la trace d’autres vidéos du même type, mais avec la même limite : aucune ne semble avoir été tournée dans un pays francophone.

2. Une pellicule blanche qui peut être naturelle :

Le message fait d’emblée une confusion en évoquant une « cire toxique » autour des pommes. Il existe bien un procédé d’enrobage alimentaire qui consiste, comme l’affirme l’auteur du post Facebook, à appliquer un produit autour d’un fruit. Mais il n’est pas systématique : dans certains cas, on peut observer une pellicule blanche sur les fruits… qui s’avère être tout à fait naturelle.

Lorsque ces fruits sont lavés par les producteurs, cette couche disparaît. Des produits peuvent alors être utilisés pour favoriser la conservation des pommes et en améliorer l’aspect. C’est ce qu’on lit par exemple sur la fiche descriptive de l’une de ces cires, de la marque Decco :

« CIRE POMME DECCO V restitue une cire naturelle aux pommes lavées, protège les fruits contre les contaminations extérieures et les salissures, limite la perte de poids au cours du transport, améliore la conservation pendant la commercialisation. Pour des fruits graisseux ou de brillance irrégulière comme la variété Granny Smith, la cire pomme redonne un éclat naturel régulier plus apprécié. »

Quant à la composition du produit, on lit : « cire à base de shellac (E 904) », une gomme issue de la sécrétion d’une cochenille asiatique. D’autres produits, comme de la cire d’abeille, peuvent être utilisés dans d’autres cas. La cire retrouvée sur les pommes peut donc être d’origine naturelle.

3. Le produit mis en cause est interdit en Europe :

La substance mise en cause dans ce statut Facebook, la morpholine, est, elle, interdite en Europe, rappelle au Monde l’Interfel, l’association interprofessionnelle des fruits et légumes frais. On n’en trouvera donc pas dans les produits utilisés en France (sauf en présence d’une éventuelle fraude).

4. Concernant les pesticides :

Le statut Facebook évoque brièvement un autre sujet, beaucoup plus large : l’utilisation des pesticides. « En France, une pomme qui n’est pas issue de l’agriculture biologique subit en moyenne trente-six traitements chimiques », lit-on. Ce chiffre est tiré d’un rapport de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), qui indiquait en 2010 que l’indicateur de fréquence de traitement (IFT) des pommes en France était en moyenne de 36,5, un chiffre plus élevé que pour d’autres fruits.

Reste que cette présentation jette un peu vite l’opprobre sur les pommes. Car si l’usage des pesticides est largement répandu dans la culture des pommes, cela ne veut pas forcément dire que les fruits en eux-mêmes en contiennent plus que ne l’autorise la loi. Une étude de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes) réalisée en 2010 sur 2 917 échantillons a ainsi conclu que 1,4 % des légumes et 1,7 % des fruits testés dépassaient la teneur maximale en pesticides autorisée. Mais aucune pomme analysée n’entrait dans ce cadre.

Une autre étude de l’INRA, fondée sur des données de 2009, montrait par ailleurs que les pommes bio n’étaient pas exemptes de traitements à base de pesticides (avec tout de même des doses et des nombres de pulvérisations inférieurs). Le ministère de l’agriculture conseille donc, dans tous les cas, de laver ses fruits et légumes pour en réduire les traces :

http://agriculture.gouv.fr/sites/minagri/files/gbph-conso-26082014_1_0.pdf

Toutes ces remarques sont loin de résumer le débat sur les choix des consommateurs entre agriculture intensive, biologique et locale. Mais ce message largement repris sur Facebook avance des arguments approximatifs et erronés.

Plus de précisions sur la supposée toxicité de la morpholine :

Santé Canada a évalué le danger que représente pour la santé la morpholine utilisée dans la cire servant à enrober les pommes.

Après plusieurs études de toxicité, ils en ont conclu que la morpholine utilisée actuellement dans la cire d’enrobage des fruits et des légumes ne représentait pas un risque pour la santé.

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Sources : Le MondeINRADGCCRF – Ministère de l’AgricultureSanté Canada


Autre(s) source(s) :