Non, il n’y avait pas de barres métalliques lors de la réalisation des fresques d’Hatra il y a 2000 ans en Irak.

Les barres et poutrelles d’acier ont été placées pour renforcer les parties les plus fragiles au cours des divers restaurations sur le site.

Dans cette vidéo on voit un militant de l’EIIL (Etat Islamique en Irak et au Levant ou Daech en Arabe) utiliser une masse pour détruire un visage colossal sur un mur à Hatra, une ville séleucide du IIIe siècle avant notre ère située à 110 km au sud-ouest de Mossoul, en mars 2015. (Photo par : Pictures from History/Universal Images Group via Getty Images)


L’auteur du post sur Facebook ne conteste pas le contexte de cet extrait vidéo mais se pose la question de savoir pourquoi on peut voir lors de la destruction des têtes sur la fresque :

« un ferraillage dans la pierre … si c’est si vieux que cela les blocs n’étaient pas taillé dans la masse ? »

Une interrogation qui, avec même pas 1 min de recherche, aurait trouvé une réponse toute simple…

Nous pensons néanmoins qu’il est nécessaire d’établir une « mise au point » afin de donner une explication aussi simple que la questions que n’aurait même pas dû se poser l’auteur du post Facebook, créant ainsi une polémique destinée à recueillir un maximum de visites/like sur sa publication  !…

Hatra (Araméen : « Enclos du Soleil » et en Arabe : « l’enclos ») est une ancienne cité arabe de Haute Mésopotamie, dans le Nord de l’Irak actuel. Elle s’est développée au cours des trois premiers siècles de l’ère chrétienne, en particulier au IIe siècle, alors qu’elle était capitale d’un royaume puissant, allié de l’Empire parthe, et qu’elle résista à plusieurs sièges des armées de l’Empire romain. Hatra fut un important centre religieux, dont la divinité principale était le Dieu-Soleil (Shamash).

La ville est aujourd’hui appelée al-Hadr et se trouve dans la province de Ninive, à environ 290 km au nord-ouest de Bagdad et 110 km au sud-ouest de Mossoul. Les ruines, dominées par plusieurs grands temples et les restes de son imposante muraille, furent fouillées au début du XXe siècle par des archéologues allemands et des équipes irakiennes.

Il fut l’objet d’un important plan de reconstruction de la part des autorités irakiennes. Elles sont rapidement suivies par un important projet de reconstruction des principaux monuments du site, à savoir les temples de l’enceinte sacrée et l’enceinte elle-même.

Les équipes irakiennes poursuivent leur activité sur le site jusqu’à la première guerre du Golfe, avec l’appui d’équipes italiennes lors de campagnes de 1986 à 1989 puis entre 1993 et 1997 sous la direction de Roberta Venco Ricciardi.

Le , le site de Hatra a été détruit par l’État islamique avec des explosifs, au bulldozer, rafales de mitraillettes et pioches…

Les jihadistes avaient filmé des exactions similaires au Musée de Mossoul et en Syrie voisine à Palmyre. Après sa montée en puissance en 2014 et la conquête de vastes territoires en Irak et en Syrie, les jihadistes ont été mis en déroute par des offensives lancées dans ces deux pays.

Après le site archéologique de Nimrud et le musée de Mossoul, la vieille cité de Hatra avait été explicitement présentée comme la prochaine cible de Daech. L’ampleur matérielle des dégâts, difficilement estimable, est considérable.

Cette destruction de lieux historiques prestigieux a été dénoncée par l’UNESCO comme un « crime de guerre », relevant d’une entreprise pernicieuse de « nettoyage culturel » ; elle s’accompagne d’un commerce illicite mondial de certaines œuvres d’art provenant des sites détruits.

Le site est ajouté par l’UNESCO à la Liste du patrimoine mondial en péril en juillet 2015. Les forces irakiennes ont proclamé leur victoire fin 2017.

Les Grands Iwans avaient un certain nombre de têtes humaines fixées à l’extérieur ou encastrées dans la maçonnerie. Ce ne sont pas non plus des répliques mais des originaux découverts lors de fouilles et restaurés à leur emplacement d’origine à l’aide de barres d’acier. Ils se cassent facilement lorsqu’ils sont frappés par un marteau car ils se fendent autour des barres d’acier.

Les reconstructions sont toujours en cours.

Enfin, le site bien connu pour disséquer des images « arretsurimages.net » a consacré un article sur ce sujet, où il est précisé que lors des diverses restaurations, des barres d’acier de consolidation ont été ajoutées. Ce ne sont, d’ailleurs, pas que des restaurations, mais également une reconstruction dans certains cas, comme les têtes qui avaient été refaites en plâtre dur d’après des documents d’origines, ce qui explique le brouillard blanc lors de leur destruction.

Pour conclure et toujours selon arretsurimages.net, la vidéo de l’EI montrant la pseudo-destruction de la cité antique d’Hatra a été ôtée de Youtube. Il est toutefois important de la laisser accessible à tous afin d’en examiner le contenu, de démontrer qu’elle n’est que poudre aux yeux.

(article intégral sur arretsurimages.net )

gettyimages.fr/photo atra/irakwikipedia.org/wiki/Hatragatesofnineveh.wordpress.com/2015francetvinfo.fr/culture – « arretsurimages.net »