Non, le vaccin contre le HPV ne détruit pas les ovaires ni les organes reproducteurs des filles.

Il existe de nombreuses polémiques à propos des vaccins. Faut il les rendre obligatoires? En injecter plusieurs en même temps est-il une bonne idée? Les composants sont-ils sans risques? Etc… Tout le monde a une opinion sur la question, et ce sujet n’a pas pour but de réconcilier tous les avis, mais seulement de pointer ce qui est faux dans cet article précis, sur ce vaccin précis, et sur des effets secondaires précis.


Ici, tout commence en 2008 avec le cas d’une jeune fille australienne ayant été vaccinée contre le HPV (papilloma virus humain) et qui a développé, 3 ans plus tard, une insuffisance ovarienne prématurée (IOP). La patiente de 16 ans souffre d’une « ménopause précoce ». Son médecin, le Dr Little, s’interroge sur le vaccin, et reconnait, à demi-mot, qu’elle ne sait pas s’il est bien la cause de cette maladie.

« Bien que la cause [de l’IOP] ne soit pas connue dans 90% des cas, les principales causes restantes identifiables de cette maladie ont été exclues. L’échec ovarien prématuré a ensuite été notifié comme un événement indésirable possible suite à cette vaccination », a déclaré le Dr Little.

Selon le rapport du Dr Little, «on ne sait pas si cet événement d’insuffisance ovarienne prématurée est lié au vaccin quadrivalent contre le VPH, mais des renseignements plus détaillés sur l’histologie ovarienne du rat et la fécondité continue après vaccination contre le VPH ont été demandés à la Therapeutic Goods Administration . « 

Rappelons que le Dr Little est membre du comité de conseillers d’un groupe anti-avortement catholique australien dont le mécène officiel déplore la croissance de la promiscuité, accuse le Gardasil (le vaccin) d’être à l’origine de cette promiscuité, et dont le site propose des liens vers des vidéo de propagande antivaccination.


Il faut savoir que l’IOP est dans 80% des cas idiopathiques, c’est à dire que la cause est inconnue. Le Gardasil, comme tout médicament, a été et est toujours étroitement surveillé par L’agence Nationale de Sécurité du Médicament qui conclut que : « Les résultats intermédiaires jusqu’à 8 ans après la vaccination ne remettent pas en cause le profil de sécurité du médicament. »


Puis l’American College of Pediatricians  publie sur son blog en janvier 2016, un article faisant clairement le lien entre le Gardasil et l’IOP en se basant sur 6 cas médicaux isolés, dont notre jeune fille australienne. Ce groupe de pédiatres n’ayant aucune autorité sanitaire aux Etat-Unis, promeut l’abstinence avant le mariage! Et oui, pas de relations sexuelles avant le mariage, pas besoin de vaccin! Sans se poser plus de questions, ils accusent ouvertement le Gardasil d’être à l’origine de cette maladie, mais mentionnent tout de même, en bas de l’article, qu’il n’y a aucune preuve!

« Bien qu’il n’y ait pas de preuve évidente d’une relation causale entre le VPH4 et le dysfonctionnement ovarien, cette information devrait être connue du public pour les médecins  qui envisagent d’administrer ces vaccins. »

Enfin, on retrouve le schéma habituel d’un hoax, plusieurs sites relaient « l’information » en la déformant, histoire de créer un peu de sensationnel. Le site Snopes avait déjà démonté cette histoire en janvier 2016, mais elle continue de tourner.

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Sources : Lifesitenews.comRespectfulinsolence.comPasseportsante.net ansm.sante.frSnopes