NON, les retraités ne vivent pas avec 400€/mois et les migrants n’ont pas 513€

Un article retrouvé sur le site d’extrême-droite LGMT  et repris par des posts Facebook, évoque un retraité de 79 ans, Adrien, qui ne toucherait que 400 euros par mois de retraite.

Mais la VRAIE histoire d’Adrien, qui date un peu, a été récupérée et mise à la sauce Fachosphère, comme à chaque fois…

Car si il n’avait réellement que 400€/mois, il aurait pu  percevoir l’APSA ( Allocation de solidarité aux personnes âgées). Or Mike Borowski, le rédacteur et manipulateur en chef de ce site, s’est bien gardé d’en parler.
En effet, une personne ayant atteint l’âge de la retraite et n’ayant pas cotisé, ou pas suffisamment,  pourra prétendre à l’ASPA (Allocation de Solidarité aux Personnes Âgées) , anciennement minimum vieillesse jusqu en 2006.


Le montant de l’ASPA s’élève à :  833,20 € par mois, soit 9 998,40 euros par an pour une personne seule et  1293,54 € par mois, soit 15 522,54 euros par an pour deux personnes sans ressources. Ces sommes correspondent au taux plein.

Pour ceux qui ont déjà des ressources, un calcul de leur droits sera effectué. Adrien aurait donc pu y prétendre et ne pas être obligé de travailler afin de compléter ses revenus.


Par ailleurs, contrairement à ce qu’affirme Borowski, un migrant n’a pas 513 €/mois.
513 €, c’était le seuil à ne pas dépasser (correspondant au RSA, pour pouvoir prétendre éventuellement, sous conditions drastiques à l’ATA), jusqu’au 1er septembre 2017. En effet cette allocation n’existe plus. Elle a été supprimée par le Décret n° 2017-826 du 5 mai 2017.

Toutefois, les personnes qui touchaient l’ATA avant sa suppression, continuent à la percevoir jusqu’à l’expiration de leurs droits. Depuis avril 2018, son montant est de 348 euros par mois, soit 11,60 par jour.   Elle concernait entre autres, […] les personnes ayant sollicité l’asile politique ou ayant obtenu le statut de réfugié, les ressortissants étrangers bénéficiaires de la protection subsidiaire […].

Il est  donc FAUX de faire une généralité en disant « l’étranger arrivé hier sur notre sol ».

Ils doivent aussi être inscrits à pôle emploi (« l’allocation temporaire d’attente (ATA) était versée à certains demandeurs d’emploi et étrangers en situation régulière sur le territoire français« )  donc pas clandestins, et ils n’ont bien entendu pas le « gîte et le couvert ».

Désormais, ceux qui, jusqu’en septembre 2017,  pouvaient prétendre à l’ATA, ont la possibilité de faire valoir leurs droits, selon leur situation soit :

  • au revenu de solidarité active (RSA ) ;
  • à la garantie jeune  ;
  • au parcours d’accompagnement contractualisé vers l’emploi et vers l’autonomie .

Là encore, il faut remplir certaines conditions.

Pour ceux qui seraient tentés de parler des SDF, qui eux, n’auraient droit à rien : « La résidence stable et effective ne doit pas être confondue avec le fait d’être sans domicile stable ou fixe. Vous pouvez prétendre au RSA (ou à la prime d’activité) si vous êtes sans domicile fixe et vivez de façon permanente en France. Vous devez alors vous faire domicilier auprès d’un CCAS ou d’un organisme agréé. »


Évidemment qu’Adrien est loin d’avoir une pension aisée, néanmoins voici sa réelle histoire :
Adrien Trivellato est italien, il est arrivé en France en 1952 à l’âge de 21 ans pour s’engager dans l’armée française, puis travaille comme menuisier dans le bâtiment pendant plus de 30 ans.    
En mars 2011,
la presse se saisit de l’exploitation de personnes à faibles revenus, notamment par la société Adrexo, dont le domaine est le publipostage publicitaire.


Et c’est là que nous découvrons la véritable histoire d’Adrien que l’extrême droite s’approprie, 4 ans plus tard, en déformant la vérité.

Adrien touche 400 euros de retraite pour ne pas avoir cotisé assez, suite à un accident à la main gauche l’ayant contraint à arrêter de travailler.

La société Adrexo, pour laquelle il travaille 40 heures hebdomadaires, lui verse 500 euros en salaire net .

Comme certaines personnes à la retraite, Adrien  travaille pour compléter ses revenus. D’ailleurs en 2011, cela faisait déjà 17 ans qu’Adrien travaillait pour Adrexo. Il est en cumul emploi/retraite,  ce que ne prend pas en compte LGMT.  Adrien comme nous l’avons dit ci-dessus, pourrait prétendre à l’ASPA, en s’arrêtant de travailler, sa femme aurait déjà 400€ de pension, ayant été  mère au foyer.

Il est donc facile de ne prendre que les éléments d’un article pour en faire une fausse publication, mais est-ce vraiment étonnant ?
Nous avions déjà fait un article sur les conditions de l’aide aux réfugiés.
Évidemment, que le but de l’article de LGMT, était une fois de plus de démontrer (faussement) que les réfugies, les migrants, et les étrangers en général arrivant sur le sol Français étaient avantagés par rapport à ce qu’il appelle les « français de souche », ce que son rédacteur en chef n’est même pas, puisque d’origine polonaise, même si il est né en France.

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Sources : service-public.frarchive.francesoir.fr – Droit.FinancesJournal du netPôle emploi.frLégifrance