Précisions sur le glyphosate

En ce monde, tout est toxique. Donc tout est question de dosage. Trop sucré, trop salé, trop gras, trop glyphosaté, rien de tout cela n’est bon pour notre santé. Heureusement, la science nous aide souvent à y voir plus clair.


Tout d’abord, qu’est ce que le glyphosate?

Le glyphosate est une molécule chimique, aux propriétés herbicides, breveté et produit par l’entreprise Monsanto depuis 1974, et tombé dans le domaine public depuis 2000. Il est le désherbant le plus vendu dans le monde, entrant dans la composition de 750 produits, fabriqués par 90 firmes agrochimiques.

Que nous disent les agences de sécurité sanitaire?

Seul le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) conclue dans son étude de 2015, que le glyphosate est probablement cancérogène pour l’homme.

« Il existe des preuves solides (strong evidences) que le glyphosate cause une génotoxicité, […] des preuves suffisantes de cancérogénicité du glyphoste sur les animaux de laboratoire, […] des preuves limitées chez l’homme de la cancérogénicité du glyphosate. Le glyphosate est probablement cancérogène pour l’homme. »

Bien sûr, comme pour toutes les substances autorisées, de nombreuses études ont été réalisées à travers le monde, et la majorité d’entre elles ne trouve pas les mêmes résultats que le CIRC.

En Europe, l’Autorité européenne de sécurité alimentaire (EFSA) conclue qu’il est improbable que le glyphosate soit génotoxique ou cancérogène chez la souris ou chez l’homme. Même son de cloche à l’institut fédéral allemand d’évaluation des risques (BfR), à l’agence française de sécurité sanitaire (Anses) et à l’agence européenne des produits chimiques (ECHA).

 « Le poids des preuves suggère qu’il n’y a pas de risque cancérogène lié aux usages prévus de l’herbicide et, en outre, qu’aucune classification de danger pour la cancérogénicité n’est justifiée pour le glyphosate selon les critères CLP.  » BfR

« Le groupe de travail estime que l’analyse qui a été conduite montre que le niveau de preuve de cancérogénicité chez l’animal et chez l’homme peut être considéré comme relativement limité […]. Anses

« Le comité d’évaluation des risques n’a pas trouvé de preuves suffisantes pour soutenir un mécanisme d’action génotoxique du glyphosate et a conclu […] qu’aucune classification de danger pour la cancérogénicité n’est justifiée pour le glyphosate selon les critères CLP. » ECHA

En Nouvelle-Zélande, aux Etats-Unis, en Australie, au Japon et au Canada, les études révèlent toujours la même chose. Il n’y a aucune preuve convaincante d’une association entre l’exposition au glyphosate et le développement du cancer chez les humains, et il n’y pas de risques génotoxique.

Une étude a aussi été menée pour évaluer si les agriculteurs utilisateurs du glyphosate avaient un sur-risque de cancer par rapport aux non-utilisateurs. Elle a été réalisée pendant plus de 20 ans, sur un groupe de 54000 agriculteurs, dont 9000 n’ont jamais utilisé de produit contenant du glyphosate. À l’issu de la période d’étude, le taux de cancer (tous types confondus) dans les différents groupes a été comparé. Résultat : aucune différence.

En Europe et donc en France, le glyphosate vient d’être autorisé pour 5 ans supplémentaires, mais la France a voté contre et le Président Emmanuel Macron tweet qu’il souhaite mettre en place une interdiction de ce produit dans 3 ans maximum.

La science nous rassure quelque peu sur le glyphosate. Cela reste un produit toxique au delà d’une certaine dose, qui n’est pour l’instant pas atteinte, très loin de là. Restons modérés dans nos excès!

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Sources : –Sciences PopHervé Le Bars –CIRCEFSABfRAnsesECHAUS EPAAPVMAFSCJARLAAllodocteurs.frNCBI