Café Citoyen de Lille-Mise au point sur l’incident du 9 janvier 2020

Depuis le début des manifestations dans diverses villes de France, nous ne pouvons ignorer que des violences policières ont été commises,  de nombreuses vidéos l’ont montré.
Cet article n’est donc pas réalisé pour défendre les policiers ni les accuser, il représente  juste une mise au point par rapport à un incident bien précis.

Il est faux de prétendre que le « Café Citoyen » a été attaqué le 9 janvier à Lille comme le prétend la publication incriminée ci-dessus.

En effet, bon nombre d’images le montrent, dont cette vidéo où l’on voit l’un des associés et barman du « Café Citoyen » discuter avec l’un des CRS, avant d’être interpellé pour vérification d’identité, le tout sans aucune violence, contrairement à ce qui est dit ici et là, et notamment en désignation de la vidéo qui prouve juste le « contraire » :

  • « Lille : Les clients d’un bar (Le citoyen) se moquent très gentiment les CRS répondent de manière très musclée et s’en prennent ensuite au patron !

Ceux qui disent qu’il s’agissait d’une attaque, ou d’une intervention très musclée des CRS dans ce cas, se trompent et n’apportent aucun élément de preuve.

En revanche, nous avons contacté les proches du barman qui nous ont confirmé qu’il avait été retenu deux heures au commissariat.

Le fil des événement avec  le Journaliste  Sheerazad Chekaik « Ex Voix du Nord » qui se trouvait sur place au moment de cet incident :


Une photo réelle qui interpelle bon nombre d’internautes qui se demandent ce que faisaient ces 3 CRS dans le « Café Citoyen » et ce que faisaient les 2 CRS que l’on voit ci-dessous (1) derrière le bar.

Nous allons répondre à ces interrogations.

Tout d’abord, ces policiers avaient tout à fait le droit de pénétrer sans autorisation dans l’établissement, qui est un lieu public.

En effet, dans sa ciculaire du 11 mars 2011 relative à la présentation des dispositions relatives à la contravention de dissimulation du visage dans l’espace public, le ministère de la justice précise la définition de « l’espace public » :

  • « 1.2. La définition de l’espace public
    Il convient de se reporter à la définition de l’espace public telle qu’elle résulte de l’article 2 du projet de loi : l’espace public est constitué des voies publiques ainsi que des lieux ouverts au public ou affectés à un service public.
    La jurisprudence définit un lieu ouvert au public comme étant « un lieu accessible à tous, sans autorisation spéciale de quiconque, que l’accès en soit permanent et inconditionnel ou subordonné à certaines conditions » (TGI de Paris, 23 octobre 1986, confirmé par un arrêt de la Cour d’appel de Paris du 19 novembre 1986).
    Ainsi, l’acquittement d’un droit d’entrée ne fait pas obstacle à ce qu’un lieu soit regardé comme ouvert au public. En revanche, la circonstance qu’un digicode garde l’entrée d’un hall d’immeuble ou d’un parking fait de ces endroits des lieux privés.
    Doivent être considérés comme faisant partie de l’espace public les commerces (cafés, restaurants, magasins), les cinémas et théâtres, les établissements bancaires, les gares, aérodromes et transports collectifs, ainsi que les jardins, forêts ou plages lorsqu’ils sont publics. A contrario, ne doivent pas être considérés comme relevant de l’espace public : les entreprises, les chambres d’hôtel ou d’hôpital, les locaux associatifs, les immeubles sauf lorsqu’ils comprennent des espaces dédiés à l’accueil du public. »

Quant aux deux policiers derrière le bar, concernant celui qui est face aux clients, il est très certainement placé à cet endroit afin d’avoir une vue d’ensemble de la pièce. D’ailleurs, il ne fait qu’observer. Là encore rien d’illégal ni de traumatisant. Pour le deuxième nous ne voyons pas ce qu’il fait mais force est de constater  que les clients n’ont pas l’air plus perturbés que cela.

Conclusion :
Au départ il y a la provocation des clients envers les forces de l’ordre, il n’en faut pas plus pour les faire réagir, mais dans ce cas, on ne peut pas parler d’attaque ou de réaction musclée de leur part comme il est raconté.

Lors de la manifestation du 9 janvier 2020, à Paris, les internautes se sont déchainés sur les réseaux sociaux en partageant une vidéo qui montrait le tabassage d’une infirmière au sol, il s’avère selon Libération Check News, que ce n’est pas l’infirmière mais un manifestant qui est intervenu pour la protéger qui s’est fait tabasser.
Force est de constater, qu’il s’agisse de l’infirmière ou du manifestant qui l’a protégée, que le résultat est le même, tabassage par les forces de l’ordre il y a bien eu, et cela n’est pas plus excusable parce que c’est sur un homme plutôt qu’une femme. L’intervention était, c’est le moins que l’on puisse dire démesurée.

Nous avions décidé de ne pas faire d’article sur le sujet ci-dessus, mais nous profitons de cet article pour écrire tout de même  quelques lignes, sans prendre parti pour les uns ou pour les autres à travers ces 2 cas très différents, afin d’être le plus objectif possible.

SChekaik/status – justice.ooreka.frliberation.fr   –    Ministère de la justice