Le point sur la spiruline dont ses effets thérapeutiques ne sont pas prouvés.

La page française d’un médecin ostéopathe américain relaie un article traitant de la spiruline. Elle aurait de nombreux bienfaits dont le fait de pouvoir être utilisée pour lutter contre la malnutrition ou encore de nombreuses vertus thérapeutiques. Si son efficacité contre la malnutrition ne peut pas être remise en cause, les autres affirmations ne sont, elles, pas prouvées comme veut nous le faire croire l’article.

Le titre de docteur n’est pas toujours synonyme de rigueur et de sérieux. Rassurez vous, sauf malchance, votre médecin de famille est plus fiable que le personnage que nous allons vous présenter.

Le « docteur Joseph Mercola » est un médecin ostéopathe américain. Comme on peut le lire sur un article de passeportsanté.net, il est plus reconnu pour ses talents de polémiste que pour sa rigueur scientifique. Sa grande spécialité est… de ne pas en avoir. Ainsi, on retrouve sur ses sites des articles allant du nettoyage des oreilles jusqu’aux cancers en passant par les fatigues passagères: un sacré grand-écart !

Une fois ce sombre personnage présenté (ainsi que nos excuses aux militants de l’UPR dont le gourou vient d’être égratigné), attaquons nous à ces propos.


Cette algue est présente sur Terre depuis 3 milliards d’années. Riche, entre autre, en protéines, vitamines et minéraux, elle peut légitimement être qualifiée de « super-aliment ». Récoltée depuis des milliers d’années par les Aztèques, elle est aujourd’hui cultivée dans le monde entier, principalement en Chine et même en France où l’on compte près de 150 petits producteurs artisanaux.

La spiruline est bien utilisée pour lutter contre la malnutrition. Dans un article de La Dépèche ,on lit que l’OMS a reconnu officiellement cette algue comme pouvant servir à lutter contre la malnutrition. 17,5 grammes suffiraient à nourrir un homme pour une journée. Des ONG ont d’ailleurs investi dans des fermes de production à Madagascar et au Burkina Faso.

Jusqu’au titre donc, l’information est vrai. C’est dans la suite de l’article que les affirmations non-prouvées voire les mensonges s’enchaînent.

Dans la suite de l’article, on peut lire que la spiruline a des « bienfaits immenses qui concernent quasiment toutes les parties du corps », rien que ça…
Listons rapidement quelques effets thérapeutiques positifs qui sont relatés dans l’article:

  • Un fort potentiel pour les personnes atteintes de maladies cardiovasculaires, en terme d’amélioration des profils lipidiques, de contrôle de l’hypertension et de l’augmentation de l’élasticité des vaisseaux sanguins.
  • Protection du foie.
  • Un fort effet néoprotecteur.
  • Efficace contre les empoisonnements.
  • Efficace contre les allergies.
  • Protection contre le cancer.
  • Protection de la moelle osseuse et du sang.
  • Protection contre les dommages des radiations ionisantes…

Comme vous le voyez, la liste est longue, on pourrait d’ailleurs l’allonger encore si ces quelques exemples ne suffisaient pas à démontrer l’absurdité de l’article.

En effet notre cher docteur dit que  » Il existe de fait des études scientifiques soutenant l’efficacité potentielle de la spiruline… » ce qui est FAUX. Dans le même article de la Dépêche on lit que « Le produit est certes riche, mais n’offre pourtant aucune garantie thérapeutique validée. Aucune étude n’a en effet jusqu’à présent réussi à démontrer scientifiquement son intérêt ou n’a fait l’objet de publications irréfutables, notamment en raison de leur trop faible taille ou échantillonnage.« 

S’il fallait en rajouter une couche, on dirait que ces fameuses études ne sont pas citées dans l’article, il faut donc croire notre cher médecin sur parole… Difficile à la vue de sa carrière professionnelle.

POUR CONCLURE :

Au cas où certains voudraient quand même se procurer un peu de cette algue, sachez que l’ANSES a émis des recommandations à propos de ce produit.
Sous condition de ne pas en consommer régulièrement plusieurs grammes par jour il n’y a pas de danger. Les produits contenant de la spiruline peuvent en revanche être contaminés par des cyanotoxines (microcystines notamment), des bactéries ou des traces d’éléments métalliques (plomb, mercure, arsenic), c’est pourquoi l’ANSES recommande de privilégier les circuits d’approvisionnement « courts » où le produit est plus contrôlé que lorsqu’il est en provenance d’Afrique ou d’Asie par exemple.

Loin de nous l’idée de cracher sur la spiruline qui s’avère en effet être utile pour lutter contre la malnutrition et dont nous ne connaissons pas réellement les effets thérapeutiques.
Cependant, nous pouvons affirmer que les effets positifs cités dans cet article ne sont pas scientifiquement prouvés et que ces affirmations émanant d’un scientifique au manque de sérieux reconnu, il y a de fortes chances pour qu’une grande partie ne soit pas vraie. Laissons les scientifiques mener les études nécessaires avant de donner un avis plus définitif sur cette algue.

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Sources : ANSES, La Dépêche , Passeportsanté.net