Les faux salaires des employés du Sénat !

5-HOAX-NET ENTETE

Salaire Sénat

Source : Paiecheck.com

1-STATUT FAUX

Le problème de ce tableau, c’est que ses chiffres sont archi-faux, faisant croire aux lecteurs qu’un agent « de base » ou un jardinier travaillant au Sénat gagnerait 2 à 3 fois plus que ses confrères du privé !

Pour bien comprendre, il faut savoir que les fonctionnaires du Sénat sont régis par un statut particulier, établi par le Bureau du Sénat, qui leur assure la qualité de fonctionnaire de l’État (…).


Eléments qui composent le salaire d’un fonctionnaire

Le salaire d’un agent public comporte des éléments fixes et des éléments variables de rémunération. Au delà de la fiche de paie, d’autres éléments de rémunération dit « accessoires » peuvent compléter les avantages salariaux de façon sensible.

Éléments fixes
Éléments variables

Les primes peuvent représenter mensuellement entre 0 et 25% du niveau de salaire, et dépendent intégralement de leurs conditions de mise en oeuvre dans la collectivité qui recrute. Les montants peuvent être affectés de coefficients multiplicateurs et progressent en général avec le grade.

Éléments accessoires
  • Mise à disposition de biens matériels de fonction ou de service (téléphone portable, ordinateur portable, véhicule, logement).
  • Ticket restaurant ou prix réduit pour les repas du midi.
  • Allocations diverses d’action sociale (frais de garde, prime vacances, prime de Noël, secours exceptionnels, bons d’achat, …).

Comment calculer le salaire de base d’un fonctionnaire ?

Le traitement de base est calculé en multipliant l’indice majoré par la valeur du point d’indice en vigueur.

En 2015, la valeur du point indice est de 4,6303.


Concernant le tableau incriminé

Sachant ceci, prenons un par un les métiers notés dans ce tableau, ainsi que leurs salaires pour le premier grade du cadre :

  • Agent de base : les indices majorés s’échelonnent de 243 à 384, soit environ 1406 à 2208 € bruts, en comptant les 25% de primes (et NON 3000 à 6250 €) !
  • Jardinier du Luxembourg : les indices majorés s’échelonnent de 264 à 456, soit environ 1527 à 2638 € (et NON 3000 à 6250 €) !
  • Secrétaire de direction : les indices majorés s’échelonnent de 292 à 498, soit environ 1690 à 2881 € (et NON 3500 à 7170 €) !
  • Chauffeur : appelés « conducteurs d’automobile », les chauffeurs sont des agents titulaires sélectionnés pour exercer des fonctions spécialisées. Leur grille de salaire est la même, donc on est loin des 6000 € de salaire fixe.
  • Administrateur adjoint : les indices majorés s’échelonnent de 327 à 596, soit environ 1892 à 3450 € (et NON 4080 à 8500 €) !
  • Administrateur : les indices majorés s’échelonnent de 411 à 881, soit environ 2378 à 5098 € (et NON 5000 à 13330 €) !

Concernant les « avantages » dans la fonction

  • NON, leur emploi n’est pas garanti à vie. Cet article du Nouvel Obs fait froid dans le dos !
  • NON, ils ne sont pas tous à 32 h de travail par semaine (d’ailleurs, pourquoi mettre des guillemets au mot travail ? L’auteur de ce tableau insinue-t-il qu’un jardinier, un agent de nettoyage ou une secrétaire travaillant pour le Sénat ne fait rien de ses journées ?). Pendant que certains travaillent plus de 35 h sans jamais avoir de RTT, d’autres ne sont employés qu’à mi-temps. Dans le dossier d’inscription pour le concours d’agent, il est écrit :

Les horaires de travail sont définis en fonction des besoins liés au fonctionnement d’une assemblée parlementaire, notamment liés aux horaires variables de la séance publique, ce qui implique du travail en horaires atypiques (en soirée ou de nuit, les samedis et éventuellement les dimanches).


Conclusion

NON, les petites mains du Sénat ne sont pas aussi privilégiées qu’on le prétend, en témoigne l’article du Nouvel Obs, ou encore cet article de l’Express, dont voici un extrait :

Ni scrutin ni convention collective n’existent aujourd’hui chez les assistants. Même si les deux chambres se chargent souvent de verser leur salaire, ils sont embauchés en contrat de droit privé par un député ou un sénateur, seul vrai patron à bord. En termes de salaire, d’horaires de travail ou même de remboursement des frais professionnels, on trouve donc « autant de situations que de personnes », déplore Florence Faye, secrétaire générale de l’USCP Sénat.

Les 35 heures hebdomadaires prévues dans les contrats, par exemple, sont le plus souvent dépassées « sans contrepartie ni RTT », assure Elsa Foucraut, secrétaire générale adjointe du SNCP-FO. Même chose sur le travail du dimanche. « Les collaborateurs représentent régulièrement leurs élus le week-end », indique-t-elle. Or faute d’accord, leurs heures ne sont pas majorées. En cas de rupture conventionnelle, l’assistant n’a aussi droit qu’aux indemnités minimales légales, alors que certaines conventions offrent des clauses plus favorables.

La question de la rémunération, elle, « se règle en début de mandat, mais aucune évolution n’est prévue ensuite, même avec l’ancienneté« , pointe Florence Faye. Là encore, une convention permettrait de fixer des coefficients, selon la durée des carrières. « Les compétences acquises ne sont pas reconnues, poursuit-elle, alors qu’elles pourraient bénéficier aux collectivités, avec des équivalences dans la fonction publique territoriale… » Ce système permettrait aux collaborateurs de rebondir plus vite quand un licenciement tombe sans prévenir. La plupart signent des CDI, mais ils sont rompus quand le mandat prend fin « pour quelque cause que ce soit ». 

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Sources : Senat.frEmploi-collectivites.frNouvelObs – Le FigaroTF1 – l’Express – 


Autre(s) source(s) :