Mise au point concernant le couple Gabriela et Fabio

Gabriella et Fabio sont atteints du syndrome de down. De leur amour est née Valentina, saine, sans aucune forme de handicap.
Tous les trois sont le merveilleux fruit d’un amour… 😍

Encore un exemple de désinformation que l’on voit chaque jour sur le net. Preuve supplémentaire qui vous invite à vous méfier des publications « à sensation ».

Ici, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une mauvaise traduction d’un article non francophone, comme on en trouve souvent. Erreur consciente afin d’attirer le plus de clics possibles, ou bien flemme de devoir traduire tout un article en français ? Peu importe, car au final le résultat est le même : la désinformation.

Gabriela est une jeune femme brésilienne atteinte du syndrome de Down, encore appelé Trisomie 21. Ce syndrome est dû à une anomalie chromosomique congénitale (= présente à la naissance), provoquée par la présence, dans son ADN, d’un chromosome supplémentaire au niveau de la 21epaire de chromosomes. Ses signes cliniques sont très nets, un retard cognitif est observé, associé à des modifications morphologiques particulières.

Avec Fabio, ils ont une petite fille qui n’est PAS PORTEUSE de trisomie 21.

Le papa n’est pas atteint du syndrome de Down.

Il souffre d’un léger retard mental, dû à un manque d’oxygène lors de sa naissance.

Leur enfant n’est pas un « miracle » de l’amour.

En effet, même si le risque de transmission de la trisomie 21 n’est pas bien documenté (tout dépend notamment du type de trisomie 21, car il existe plusieurs variantes), il est évalué entre 25 et 50%. Donc une femme porteuse de trisomie 21 a tout à fait la possibilité d’avoir un enfant non porteur de trisomie 21.

Par ailleurs, le papa souffre d’un léger handicap mental à cause d’un problème lors de sa naissance. Ce n’est en aucun cas une maladie qui peut être transmise à son enfant. Autrement dit, le handicap mental du père n’a aucune influence sur le risque que le bébé ait un retard mental.

Tout n’est pas si simple pour ce couple et son enfant

… Contrairement aux articles sur le web, qui évoquent « le miracle de l’amour »,  » famille heureuse comme les autres », « famille exemplaire ».

Premièrement, le papa a dû se battre pour que la justice brésilienne lui accorde la paternité de son enfant, car il était jugé inapte intellectuellement.

Deuxièmement, les parents ont pu conserver leurs droits parentaux à la condition que leur petite fille soit élevée par sa grand-mère, la maman de Gabriela. Valentina vit chez sa grand-mère la semaine et ne voit ses parents que le week-end.

On est donc bien loin de la romance évoquée dans les nombreux articles et courtes publications de la presse à sensation. La vie réelle est bien différente des vies édulcorées que l’on nous montre sur les réseaux sociaux.


On pourrait aller plus loin dans l’analyse de ces posts un peu putaclics, en se demandant s’il est bien respectueux d’affirmer que la petite est parfaite car elle n’a pas de retard mental ! Pour des articles qui prétendent soutenir les handicapés, n’est-ce pas un peu handiphobe que de « remercier le seigneur que la petite soit saine, parfaite, donc forcément sans handicap  » ?

Association Perce-Neigeportaldeacessibilidade.rs.gov.br – revistavillamarianna.com.br