Mise au point sur la suppression des festivités de Noël du groupe scolaire Renée Bessi de Peypin


PUBLICATION ORIGINALE de la page « La France » :
« Un truc comme ça, si ce n’est pas relayé au moins 1 million de fois c’est que notre pays est définitivement perdu. »

« c’est la magie de Noël quoi… les lumières, les cadeaux, le partage, l’innocence, les rires, les chansons, les contes, le papa Noël bon sang…🎅🎄 tout ça est en train d’être retiré à nos enfants pour des raisons ubuesques. »

à côté de ça vous avez des produits de consommation religieuse qui sont instaurés un peu partout, des financements publics réservés à des lieux de cultes sous formes de  » bails emphytéotiques  » et de financements directs émanant de l’argent du contribuable, des prières de rue sur la voie publique tolérées, le HALAL qui se généralise dans les abattoirs et dans les cantines, le voile dans les universités etc… bref la Laïcité bafouée !

Bref, toujours ce même discours à géométrie variable.

Les uns ont le droit, les autres sont littéralement écrasés.

Notre devise ne contient-elle pas pourtant le terme  » ÉGALITÉ  » ? »


La LETTRE :

Cette lettre est VRAIE, mais nous verrons en fin d’article, que le groupe scolaire  « Renée Bessi » dont fait partie  l’école élémentaire Auberge Neuve à Peypin est revenue sur sa décision suite, entre autres, à l’intervention de la Mairie.
En moins de 24 heures, le post le plus viral a été partagé  37.000 fois sur Facebook. En commentaires, certains internautes ont exprimé des doutes sur l’authenticité du mot.


La désignation, ce sont des propos régulièrement publié par les sites et partis d’Extrême-Droite : toujours les mêmes arguments pour toujours les mêmes sujets: financement des lieux de cultes, produit halal dans les cantines scolaires et bla bla bla….
Chaque année, a l’approche des fêtes, ils nous reviennent avec les mêmes « Fake news » concernant les mêmes sujets. Cette année, ils profitent de cette lettre pour commencer déjà en Septembre, mais soyez certains que d’ici deux mois, elles s’intensifieront.

DEUXIÈME PARTIE :

Reprenons point par point :


1-« à côté de ça vous avez des produits de consommation religieuse qui sont instaurés un peu partout »

Précision

C’est VRAI que le marché des produits halal ne cesse de se développer depuis les années 1980. Pourtant, selon Florence Bergeaud-Blackler, qui publie « Le marché halal ou l’invention d’une tradition », il ne s’agit pas d’une obligation religieuse.
En effet, lorsque l’on parle de Halal, on pense de suite a la nourriture (viande principalement), mais les produits Halal sont bien plus nombreux et concernent aussi les vêtements, maquillages, banques…
En France, qui compte entre 4 à 5 millions de musulmans, il faut savoir que le marché des produits Halal est devenu une poule aux œufs d’or, qu’on évalue entre 5,5 et 7 milliards d’euros et qui profite a la France en terme d’emploi, de rentrée fiscale ect…
De plus consommer Halal, comme consommer casher d’ailleurs, n’est une obligation pour personne, chacun consomme ce qu’il veut, et on ne voit donc pas en quoi ça peut être dérangeant !


2-« des financements publics réservés à des lieux de cultes sous formes de  » bails emphytéotiques  » et de financements directs émanant de l’argent du contribuable »

C’est FAUX,
Depuis la promulgation de la loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Églises et de l’État, la France est un État laïque : La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte (article 2). La laïcité devient un principe à valeur constitutionnelle avec la Constitution du 27 octobre 1946 (article 1er : La France est une République laïque), puis avec la Vème République (article 1er : La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances (…)). Le régime de séparation mis en place par la loi de 1905 organise les cultes en associations cultuelles et modifie la gestion des lieux de culte ainsi que le statut des ministres du culte.
Dans un récent rapport sur l’organisation, la place et le financement de l’islam en France et de ses lieux de culte, les deux sénatrices Corinne Féret (PS), Nathalie Goulet (UDI) et le sénateur André Reichardt (LR) soulignent que le financement de la construction et de l’entretien des mosquées est assuré majoritairement par la communauté musulmane elle-même. Et ce grâce aux dons des fidèles, notamment pendant le mois du ramadan, mois durant lequel les croyants sont amenés à faire preuve d’une grande générosité entre aumônes spontanées (sadaqa) et «l’aumône purificatrice obligatoire» de la fin du mois de jeûne (zakât al-fitr). Amar Lasfar, président de l’UOIF qui rassemble le plus grand nombre de mosquées parmi les grandes fédérations nationales, a ainsi indiqué que «hormis une vingtaine de mosquées financées par des organisations ou des Etats étrangers, (L’Arabie Saoudite, L’Algérie, la Turquie, le Maroc et le Quatar) l’immense majorité est financée par la communauté musulmane».


3-« des prières de rue sur la voie publique tolérées »

Il n’y a pas de loi contre « la prière de quelques religions que se soit sur la voie public », néanmoins, elle tombe sous l’article  n°10 de la constitution :


QUE DIT LA LOI :

La loi de la liberté de manifester reste soumise à un encadrement précis, notamment à une autorisation préalable dont les conditions sont détaillées dans le décret-loi du 23 octobre 1935, abrogé par une ordonnance, en 2012, qui en conserve les principes :

  • une déclaration doit être faite en mairie (ou à la préfecture de police de Paris) « trois jours francs au moins et quinze jours francs au plus » avant la date de la manifestation ;
  • elle est signée par au moins trois organisateurs domiciliés dans le département, qui doivent détailler leurs noms, prénom et adresse ;
  • le but de la manifestation, la date, l’heure et le cas échéant l’itinéraire doivent être précisés.
  • La plupart du temps, ces démarches suffisent : le maire en informe le préfet dans les vingt-quatre heures.

Toutefois, précise l’article 3, « si l’autorité investie des pouvoirs de police estime que la manifestation projetée est de nature à troubler l’ordre public, elle l’interdit par un arrêté qu’elle notifie immédiatement aux signataires de la déclaration au domicile élu ».

Les préfets peuvent aussi empêcher certains individus de manifester en leur envoyant une notification à leur domicile.


4-« le HALAL qui se généralise dans les abattoirs et dans les cantines »

LES ABATTOIRS :
Pour qu’un animal soit tué selon le rituel halal, il faut qu’il soit conscient, donc non étourdi. Or, depuis 1964, la loi française prévoit que les bêtes doivent être étourdies au moment de la saignée afin d’éviter au maximum la douleur. Mais des dérogations sont prévues dans le cadre du libre exercice des cultes : elles autorisent des sacrificateurs à égorger les bêtes en pleine conscience, pour que la viande soit considérée comme halal ou casher. Depuis 2011, cette pratique est mieux encadrée. Un décret soumet à la dérogation un régime d’autorisation préalable qui ne peut être accordé qu’aux abattoirs qui justifient de la présence d’un matériel adapté, d’un personnel dûment formé, de procédures garantissant des cadences et un niveau d’hygiène adaptés, ainsi que d’un système d’enregistrement permettant de vérifier qu’il n’est recouru à l’abattage sans étourdissement préalable qu’à raison de commandes commerciales le justifiant.

Dans l’Hexagone, 218 établissements sont autorisés à pratiquer des abattages rituels… sur les 941 qu’on peut trouver sur tout le territoire.

Donc on ne peut pas dire que les abattoirs « Halal » sont généralisés.


POUR LES CANTINES SCOLAIRES :
Le ministère de l’intérieur a publié une circulaire de rappel en août 2011, reprise dans le recueil de textes consacrés à la laïcité et à la liberté religieuse sorti en octobre 2011.

Il y est d’abord indiqué que « la cantine scolaire est un service public facultatif » et que « le fait de prévoir des menus en raison de pratiques confessionnelles ne constitue ni un droit pour les usagers ni une obligation pour les collectivités ». « Il appartient à chaque organe délibérant compétent (conseil municipal pour le primaire, conseil général pour les collèges, conseil régional pour les lycées) de poser des règles en la matière. »

Mais, précise le même texte, « les termes de la loi autoriseront les collectivités locales à pratiquer des prix différents en fonction de la prestation servie (repas bio, repas spécifiques pour les régimes particuliers, etc.), régimes conformes aux exigences des différents cultes compris ».

Les termes de cette loi sont toujours en vigueur.


5-« le voile dans les universités etc… bref la Laïcité bafouée »

La loi du 15 mars 2004 sur le port des tenues et signes liés à une appartenance religieuse n’interdit pas le voile dans l’enseignement supérieur.

Les signes religieux interdits à l’école primaire et dans le secondaire

Le port du voile islamique (hijab), qui couvre la tête mais laisse très clairement apparaître le visage, est autorisé dans les universités. En effet, les établissements de l’enseignement supérieur ne sont pas concernés par la loi du 15 mars 2004 qui prohibe le port de signes ou tenues manifestant une appartenance religieuse. Cette interdiction n’est valable que dans les écoles, les collèges et les lycées publics.

Cette liberté doit s’appliquer aux étudiants adultes et qui ont librement choisi leur formation d’enseignement supérieur », soulignait d’ailleurs l’Observatoire de la laïcité, instance rattachée auprès du Premier ministre, dans un rapport dévoilé le 15 décembre 2015

La loi du 15 Mars 2004, vise a protéger les enfants mineurs.


REVIREMENT DE SITUATION SUR LA SUPPRESSION DES FESTIVITÉS DE NOËL  du groupe scolaire  « Renée Bessi » de Peypin

Parlons d’abords de l’origine de cette lettre :
Elle provient d’un désaccord de certains parents face à la célébration de Noël du groupe scolaire « Renée Bessi » et plus précisément de l’école élémentaire Auberge Neuve à Peypin.

Il est à noter que cette lettre n’est pas issue de la revendication d’une maman musulmane, omme l’indique une autre maman présente a cette réunion :

Capture écran provenant de Hoax-Buster groupe

L’éducation nationale et l’Inspection Académique expliquent que cette lettre a été rédigée « sous le coup de l’émotion […] Lors d’une réunion de parents d’élèves, où une mère s’est opposée très fermement aux traditions instaurées depuis fort longtemps (des chants chrétiens, qui donc vont à l’encontre de la loi 1905 NDLR) dans cette école autour de la période de Noël.« 
Ce qui confirme qu’on ne parle a aucun moment d’une femme musulmane comme « La France » fait allusion dans sa désignation sur les produits halal, le port du voile ect….


Suite a cette publication, il y aura ce communiqué sur la page du Service culturel de Peypin :


Après avoir publié leur publication, cette page (La France) va judicieusement changer toute sa désignation pour mettre le communiqué du « Service culturel de Peypin » accompagnée de la photo de la lettre, et terminant par  : « Le débat est désormais clos. »


Et enfin, la confirmation que les festivités prévues pour la Noël des enfants du groupe scolaire « Renée Bessi » de l’école élémentaire Auberge Neuve à Peypin auront bien lieu :
Article intégral sur 20minutes.fr :

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Sources : france24.com.frvie-publique.frconseil-constitutionnel.frlegifrance.gouv.fr -1 – legifrance.gouv.fr-2 –  liberation.frleparisien.frlemonde.fr-1lemonde.fr-2lci.frrtl.frlegifrance.gouv.fr-Voile 1gouvernement.fr/voileService culturel de Peypin – 20minutes.fr