Non, ce ne sont pas les remords d’un matador.

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Cette photo incroyable marque la fin de la carrière du Matador Torero Alvaro Munera.
Il s’est effondré dans les remords à la mi-combat, quand il s’est rendu compte qu’il était en train d’abattre cette bête douce. (Le regard sur le visage de…ce taureau en dit long.
Même grièvement blessé par les picadors, il n’a pas attaqué cet homme). Le torero est depuis devenu un fervent adversaire des corridas.Torero Munera est cité pour avoir dit à ce moment là :…Et tout à coup, j’ai regardé le taureau.Il avait cette innocence que tous les animaux ont dans les yeux, et il me regarda avec cette plainte.
C’était comme un cri pour la justice, au plus profond de moi.
Je décris cela comme une prière [car si l’on avoue, je l’espère, on est pardonné]. Je me sentais comme la pire merde sur la terre.

Le torero Álvaro Múnera existe bien mais n’aurait pas pu être sur cette photo, voici pourquoi :

Le 22 septembre 1984, un taureau répondant au doux nom de Terciopelo (violet) a encorné le torero colombien Álvaro Múnera, « El Pilarico »,

Bilan :

5ème vertèbre cervicale brisée, lésion irréversible de la colonne, Alvaro Munera se retrouve paralysé à vie, depuis ce jour il se déplace en fauteuil roulant. Múnera avait 18 ans à l’époque de son accident.
Difficile dans ces conditions de l’imaginer combattre de nouveau et pour cause, c’est suite à son accident qu’il a décidé de se battre contre la corrida et non plus  être au milieu.  De plus son meilleur ami, « El Yiyo », a été blessé à mort quelques mois plus tard et le manager des deux toreros s’est suicidé trois ans après.
Álvaro Múnera est devenu un fervent défenseur des droits des animaux et rien moins que l’Antéchrist pour les aficionados de la tauromachie. Maintenant, il travaille au sein du conseil municipal de Medellín, utilisant son statut pour défendre les droits des personnes handicapées et pour promouvoir des campagnes anti-corrida.

SI CE N’EST PAS « ALVARO MUNERA »? QUI EST LE TORERO SUR LA PHOTO CI-DESSOUS ?

LA VÉRITÉ :

Loin d’un repenti, la réalité de la photo en circulation est toute autre.

Il s’agit en fait de Sanchez Vara (ici-contre) dans une « passe » connue sous le nom de « Passe à l’estribo ».

Ici, le torero (qui n’est donc pas Alvaro Muneda) s’assied sur le marche pied et prend un maximum de risque en ne regardant plus son « adversaire ». Évidemment, loin de se repentir, il achèvera le taureau un peu plus tard. Ce n’était donc aucunement la photo d’un toréador repenti.

Ce n’est pas fini car l’histoire ne date ni de l’époque d’Alvaro Muneda, ni de celle de Sanchez Vara, il s’agit d’une partie d’un article écrit par l’ écrivain dramaturge  espagnol (qui n’a jamais été toréro)  Antonio Gala en 1995 et qui avait été publié dans sa chronique dans le journal El Pais.
C’est en 2012, qu’un internaute l’a utilisé pour l’inclure sous la photographie et ainsi créer un faux qui est devenu viral, puisque partagé par des milliers de personnes et les associations contre la tauromachie pour revendiquer leurs messages


Sources :  20minutos.esSnopes.comTERRE DE REPOS –  animalonestmal.com –  Sanchez VaraHoaxBuster