Non, la TV n’est pas gratuite dans les prisons.

Voilà une idée reçue qui voyage depuis des lustres sur les réseaux sociaux, l’occasion de faire le point.


A SAVOIR : Le but de notre article n’est pas de plaindre les personnes incarcérées mais de remettre les choses à leur place, car bien évidemment, si elles sont en prison, c’est que pour la majorité, elles ont fait de quoi s’y trouver …


En ce qui concerne les prisons, il est FAUX de prétendre que la TV est GRATUITE. En effet, dans un article de 2017, le journal Libération nous informe qu’en prison, la TV est payante, et que le tarif est actuellement de 14,15 € mensuel, comme en atteste un courrier envoyé à l’Observatoire international des prisons en août 2016 :

Le prix comprend 6,42 € de location de matériel et 7,73 € de chaînes payantes (Canal +). Les 14,15 € correspondent au prix à débourser par poste (donc par cellule). Si une cellule est occupée par deux personnes détenues, la note sera divisée par deux, et ainsi de suite en fonction du nombre d’occupants de la cellule. Le cas des personnes détenues possédant leur propre téléviseur et/ou celui de personnes ne souhaitant pas posséder le bouquet de chaînes payantes a aussi été abordé par la Direction de l’administration pénitentiaire.

Tandis que Mathieu Saunier, du Nouvel Obs (Rue89), précise dans un article de 2014 que :

  • la location s’élève en effet à 18 euros mensuels dans les établissements dont la gestion est déléguée à des entreprises privées (à travers des partenariats publics privés).

Cette différence entre les établissements dont la gestion est déléguée à des entreprises privées (à travers des partenariats publics privés), et une prison à gestion publique, pour un service rigoureusement identique, existe toujours en 2017.

Alors tout est-il gratuit en prison, comme il est souvent dit ?

L’image de détenus logés, nourris, blanchis, dans une prison « Club Med » où tous les services sont gratuits et à disposition, est un cliché bien loin de la réalité.

L’observatoire International des Prisons (OIP.org) fait remarquer que l’administration pénitentiaire ne fournit que le minimum, et que certes, l’administration pénitentiaire distribue gratuitement deux repas et une collation par jour, mais dont les quantités sont parfois insuffisantes et la qualité de la nourriture médiocre ainsi qu’une déficiente en produits frais.

Il faut savoir que pour l’entretien des cellules, un kit d’hygiène est fourni à l’arrivée en prison, mais il n’est pas toujours renouvelé.
Ainsi pour tout complément (achat d’aliments supplémentaires, de produits frais, de timbres, de cigarettes), les détenus doivent faire des achats en « cantine », qui est une vente par correspondance gérée par l’administration de la prison.

  • Un frigo coûte 7,50 euros par mois.

L’accès au téléphone (en cabine) est également payant.

  • Il coûte environ 1 euros pour 5 minutes de communication sur un téléphone fixe.

Dans les prisons dotées de buanderie,

  • une lessive coûte 1 à 2 euros.

En tout, le coût de la vie en prison a été estimé par un rapport sénatorial datant de 2002, à 200 euros par mois minimum.

Les détenus sont prélevés sur un compte interne, en général alimenté par des proches (80% des personnes se rendant au parloir soutiennent financièrement la personne détenue), car l’argent est interdit de circulation en prison.

Plus d’un détenu sur six est sans ressources :

Ainsi selon un recensement, il s’avère que 17 %des personnes incarcérées sont considérées en « pauvreté carcérale », c’est-à-dire qu’elles disposent de moins de 50 euros par mois, et n’ont pour seules aides que la remise, parfois aléatoire, de quelques vêtements, produits d’hygiène et kit de correspondance, et enfin l’attribution de 20 euros maximum. La télévision est censée aussi leur être mise à disposition gratuitement.

LA TV en Prison :

Introduite en 1985, la télévision en prison était l’objet de variation considérable des prix selon les établissements, de 4 à 40 euros mensuels. Soit un coût considérable dans certains cas pour les détenus. La télévision demeure en revanche gratuite dans les quartiers des mineurs.

Mise a jour aout 2023 : Le RSA pour un détenu :

En général le RSA est attribué pendant les 60 premiers jours de l’incarcération d’une personne dans une prison, dès le 61ième il est supprimé !

Cependant, il y a quelques exceptions particulières que vous pouvez retrouvez sur le site aide-sociale.fr/rsa-prison : selon la situation familial du détenu ou lorsque la détenue est enceinte ou a un enfant a charge.

Il n’est donc pas si simple que de prétendre que la TV en prison serait gratuite parce qu’elle serait payée par le RSA !


Faisons le point sur les hôpitaux, où c’est plus complexe :

Ainsi, beaucoup de facteurs sont à prendre en compte.

Le prix peut varier en fonction de l’importance de l’hôpital et la ville dans laquelle il est situé, si vous prenez une chambre « publique » ou une chambre « particulière », etc., en tenant compte aussi que ce « service » est de plus en plus géré par des organismes privés. Voilà pourquoi la TV dans sa chambre reste assez chère et le service aléatoire d’un hôpital à l’autre.

Ceci dit, il faut savoir que si vous avez des faibles revenus, vous pouvez faire une demande auprès du bureau social de l’hôpital, qui pourra moduler le prix en fonction.

Vous comprendrez aussi pourquoi nous ne mettons aucun lien, nous ne pouvons pas mettre tous les tarifs des hôpitaux de France dans cet article.

En Belgique, c’est sensiblement les mêmes principes pour un détenu incarcéré :

Selon la RTBF.be,

Un détenu qui veut regarder la TV ou écouter la radio, par exemple, doit acheter ou louer le matériel.

Même chose avec les produits d’hygiène : si les moins nantisreçoivent quelques produits de base à leur entrée en prison, ils devront par la suite se débrouiller pour en acheter d’autres
Lorsqu’une personne est détenue, elle est est exclue de la sécurité sociale, cela signifie aussi que si elle veut se faire soigner par un médecin de son choix, elle devra non seulement payer au prix plein.

Pour le prix de la TV dans les hôpitaux en BELGIQUE,

Comme en France, tout dépend dans quel hôpital vous êtes admis et dans quelle région, et pour les revenus faibles, vous pouvez faire une demande au bureau social de l’hôpital.

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Sources : Libération – Nouvel Obs (Rue89) –  www.genepi.frOIP.org – RTBF.be