Non, le « PANGA » n’est pas le poisson le plus contaminé de la planète

QUI EST « François HARMEGNIES IFREMER », qui serait « SIGNATAIRE » DE CETTE INFAUX :

La référence scientifique du chercheur cité, François Harmegnies, est fausse car il n’a jamais travaillé sur le panga.

A la retraite depuis un an, il était spécialiste de la géologie maritime, un tout autre domaine. Son nom a  été associé à l’hoax, sans son consentement. D’ailleurs le 18Décembre 2012, il portera plainte contre X pour usurpation d’identité, mais rien n’y fera puisqu’en 2018 le message continue de circuler.


La photo ci-dessous qui accompagne la publication est bien réelle et représente bien un panga mais ce n’est pas celui qui se retrouve sur nos étals. Sur le cliché, il s’agit du Pangasius gigas, un poisson sauvage du delta du Mékong dont l’espèce est presque éteinte.

  • Le Pangasius gigas peut atteindre une longueur non confirmée de 3 m pour un poid de 350kg et se développe très rapidement pour atteindre une masse de 150 à 200 kg en six ans.
  • La capture la plus importante enregistrée en Thaïlande depuis la tenue des dossiers d’archives a commencé en 1981 et c’était une femelle mesurant 2,7 m de longueur et pesant 293 kg. Ce spécimen, pris en 2005, est largement reconnu comme le plus grand poisson d’eau douce jamais pêché et reconnu dans le Guinness World Records

Le Panga ci-dessus est celui que nous mangeons et il est surtout très populaire au Canada pour son prix. Lui c’est le Pangasianodon hypophthalmus (anciennement appelé Pangasius hypophthalmus), un poisson plus petit (80 cm en moyenne) qui évolue également à l’état sauvage dans le bassin du Mékong.

EST-IL TOXIQUE AU POINT DE FAIRE UNE PUBLICATION ALARMISTE POUR DIRE

QUE LE PANGA EST UN POISON DANGEREUX ?

Non, pas particulièrement et pas plus que tout autre poisson d’élevage, assure Frédéric Clota :

  • « Il est toutefois vrai que pendant longtemps, les antibiotiques étaient utilisés à la louche dans les élevages en Asie, précise-t-il. Mais aujourd’hui, c’est moins vrai dans la mesure où les normes sanitaires sont draconiennes pour l’exportation. Et le Mékong, bien que menacé comme tous les grands fleuves par les diverses pollutions (industrielles, agricoles, domestiques..), est loin d’être l’un des plus contaminés de la planète puisqu’il détient une des plus importantes biodiversités mondiales. Le Rhin ou le Rhône sont tout aussi pollués. »

Reste que les femelles font bien l’objet d’un traitement hormonal pour leur permettre d’achever leur maturation qui peut s’avérer difficile en captivité et déclencher la ponte. On leur administre alors de l’hCG, une hormone extraite de l’urine de femmes enceintes (elle est utilisée chez ces dernières pour déclencher l’accouchement) puis purifiée.

  • L’hCG est utilisée pour gérer la reproduction de plusieurs espèces en élevage, chez le panga, chez la chatte et chez la jument (pour provoquer l’ovulation, du fait de son activité LH)

Le Panga est un poisson omnivore qui est nourri avec des farines animales provenant de poissons de rebut (ce que l’on nomme le « trash fish »).

  • « Tous les poissons, à l’état sauvage, consomment d’autres poissons. Et tous les poissons d’élevage sont nourris avec des farines, réplique Frédéric Clota. Les farines de poissons doivent toutefois être limitées non pour des raisons toxicologiques mais écologiques« 

Le Panga n’est donc pas un poisson toxique au point de dire qu’il est un poison qui ne doit pas être consommé et il  n’est certainement pas pire que tout les poissons qui nous sont proposés.

  • Les poissons d’élevage d’Europe et d’Amérique du nord mangent exactement le même genre mélanges comme le prouvent les sites des fabricants français Le Gouessant  et Aqualog ou encore le site du  gouvernement canadien.
  • Les poissons, qu’ils soient d’élevage ou non, sont soumis à contrôles comme tout les produits alimentaires. Même 60 Millions de consommateurs n’a rien trouvé d’autre à lui reprocher que « son absence de saveur et sa faible valeur nutritive » ce qui n’est pas faux, mais encore là, tout est une question de gout.

POURQUOI UN TEL ACHARNEMENT SUR LE PANGA ?

Le poisson a fait l’objet d’une campagne de dénigrement des pisciculteurs américains de catfish, un poisson concurrent du panga, de la même famille des siluriformes, pour tenter de limiter les importations de Pangasius aux Etats-Unis, qu’ils accusent d’avoir cassé les prix du marché.

Les arguments, dont nombre d’entre eux étaient faux, ont été repris dans un reportage de Capital,  « Panga : enquête sur le poisson à prix cassé », diffusé sur M6 le 29 octobre 2006, qui a alimenté une partie de la psychose.

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Sources : lemonde.frWikipédia/Pangasianodon gigas  Guinness World RecordsWikipédia /hCGLe GouessantAqualoggouvernement canadienLe Parisien.fr60 Millions de consommateurshoaxbuster.com  aquaculture.fr filaman.ifm-geomar.deaquatrop.cirad.fr