Non, les gilets jaunes n’ont pas fabriqué cette fake news

Depuis la première manifestation des Gilets Jaunes en France (Acte I), ils ont publiés un nombre conséquent d’intox par des détournements d’image, des publications erronées ect… à un tel point que nous avions abandonné le fait d’en faire des articles montrant la vérité.
Toutes ces intox les ont malheureusement desservis sur les réseaux sociaux, outil qui sont leur moyen de communication.
Cependant, dans ce cas il est utile de rétablir la vérité. En effet, sans prendre parti pour les uns ou les autres, il faut reconnaitre que la France vient de créer des faits rarement vus, ou lors d’une manifestation apparemment sans violence des pompiers revendiquant leurs conditions de travail et le salaire qu’ils ont, l’ordre a été donné aux CRS de disperser la manifestation et le moins que l’on puisse dire c’est que ces derniers n’ont pas fait dans la dentelle.
Ce qui a donné des affrontement entre pompiers et crs, incroyable quand on sait que tous deux sont chargés de la sécurité de la population, l’un pour sauver des vies à longueur d’année, l’autre pour veiller à la sécurité de la population.
Inévitablement répercuté sur les réseaux sociaux, une polémique s’est rependue comme une trainée de poudre accusant les « Gilets Jaunes » d’avoir fabriqué une Fake News sur un pompier qui ne le serait pas, et une blessure à la jambe qui aurait été fabriquée avec du maquillage, mais qu’en est-il réellement ?

Postée sur le compte Twitter de « Cerveaux Non Disponibles », la vidéo enregistrée ce mercredi après-midi a été vue plus de 485.000 fois, mais a aussi suscité de fortes réactions. Elle montre le témoignage d’un pompier blessé à la jambe et très en colère, allant jusqu’à insulter le Président Macron :

Certains se montrent horrifiés et dénoncent de nouvelles violences policières. D’autres remettent en cause la véracité du témoignage, comme la publication d’un certain « jul1kilo » (ci-dessus) où celle de « Abdoulaye.Kant » très suivi sur Twitter (ci-dessous).

il renchérit d’ailleurs dans ses commentaires :

  • « Simplement un pompier ne tiendrait pas des propos comme ça, un pompier ne viendrait pas avec des gants coqués…Malheureusement aucune crédibilité… », indique-t-il.

A un internaute qui lui demande des explications, il répond :

  • « Je maintiens ce que j’ai dit sur cette personne qui se fait passer pour ce qu’il n’est pas.. Je trouve même triste qu’il profite de la manif des pompiers pour son cinéma. Autant je déplore les violences contre les pompiers qui ne sont pas acceptables mais lui… »

Mais voilà, n’en déplaise aux sympathisants des forces de l’ordre, aux « anti-gillets jaunes », ainsi qu’aux partisans du pouvoir, cette vidéo n’a pas été fabriquée, le pompier est bien pompier et la blessure est bien réelle comme on le voit ci-dessous :


La rédaction de LCI a interrogé le média alternatif « Cerveaux non disponibles », qui lui a indiqué  que la personne qui a filmé cette scène est « une personne de (leur) entourage » :

  • « Nous (…) n’aurions pas publié cette vidéo si son auteur n’était pas connu de nous« 

et renvoie vers la première publication, sur le compte de Nnoman, un photojournaliste indépendant. une vidéo vue 315.000 fois .

Contacté par LCI, l’auteur Anto Nino explique qu’il ne participait pas à la manifestation mais passait à proximité de la place de la Nation :

  • « J’étais un simple passant, j’ai vu que ça a chauffé et je suis resté un peu ». « J’étais choqué que les forces de l’ordre s’en prennent à des pompiers et j’ai discuté avec des personnes présentes sur place. » Le pompier qui témoigne dans la vidéo n’était pas loin et en les entendant, leur a raconté sa mésaventure. « Ça a été très spontané, je lui ai demandé si je pouvais le filmer pour qu’il raconte et il m’a dit ‘oui avec plaisir' ».

Lorsque l’on regarde de plus près la tenue du manifestant, on remarque un autocollant « CGT SDIS 77 ». Il s’agit d’un syndicat du Service Départemental d’Incendie et de Secours de la Seine-et-Marne (77) qui confirme qu’il connait bien le jeune homme, pompier dans le département voisin de l’Essonne et que ce dernier a effectivement été blessé à la jambe.

En fin d’après-midi, le Sdis 91 est d’ailleurs revenu sur cet événement, dans un communiqué, pour « condamner fermement ces faits et débordements contraires à l’image du service public et aux valeurs des sapeurs-pompiers ».

Son compte Facebook comporte notamment plusieurs photos personnelles ainsi que des emblèmes des pompiers de Paris et des pompiers de Corbeil-Essonne. Ce manifestant souhaite garder l’anonymat.

  • « Oui, c’est bien moi sur la vidéo, nous confie-t-il. Je suis bien pompier – à Corbeil-Essonne – et avant cela, j’ai été pompier de Paris pendant 6/7 ans ». Son engagement chez les soldats du feu a même commencé très tôt : « J’étais jeune pompier à l’âge de 12 ans en Seine-et-Marne ». Fait-il partie des Gilets jaunes ? « Je n’avais jamais manifesté auparavant », assure-t-il. Quant au fait qu’il soit équipé de gants coqués et de lunettes de piscine, celui-ci explique : « C’était pour me protéger ».
  • « Les forces de l’ordre ont traversé le cortège (pour bloquer les manifestants), moi j’ai réussi à passer mais pas mes collègues ».

Ce père de deux enfants aurait alors voulu aider un pompier tombé à terre, avant qu’un CRS ne lui tire dessus avec ce qui semble être un LBD.

  • « C’est vrai que des pompiers ont cherché à bloquer le périphérique, mais la manifestation était totalement pacifique. Personne n’a brûlé de poubelles ou caillassé qui que ce soit. Cela ne méritait pas cette violence. »
  • « Aujourd’hui, j’ai la peau de la cuisse dure, noircie, ça suinte », et à ceux qui mettraient en doute sa plaie, « je les invite à venir voir chez moi », tance-t-il.

Il souligne qu’il n’a pas été interpellé et assure, pour prouver une fois encore sa bonne foi, que « dans la minute qui suit la vido », il a apporté assistance à un CRS.

  • « Il convulsait par terre. Avec un collègue on lui a donné notre sérum physiologique, notre eau, nos gâteaux et on l’a accompagné à proximité d’une pharmacie. Je suis sûr qu’il se reconnaîtra ».

S’il regrette aujourd’hui le ton employé, son message reste identique : il dénonce les violences commises par les forces de l’ordre à l’encontre des manifestants et surtout « les dégradations » subies par sa profession « depuis trente ans », sans que le gouvernement n’agisse.

Plus que jamais, il faut vérifier l’information que vous voulez partager sur un réseau social, surtout lorsque cela concerne un conflit, qu’il soit interne au pays dans lequel vous vivez ou qu’il en soit externe.
N’hésitez pas à recouper votre information, n’oubliez pas que google est votre allié, il suffit de taper les premiers mots d’un titre pour avoir des quantités d’informations sur le sujet que vous voulez partager.
Vous avez aussi la possibilité de nous contacter en message privé sur notre page Facebook (c’est gratuit) ou encore la rédaction de certains « grands médias » par l’intermédiaire de leur page de « fact checking »  / « vérification des faits » dont FRANCE 24.
Il est toutefois regrettable qu’un média comme Libération.fr qui fait du « fact checking », c’est à dire apporte de l’aide aux internautes, demande après 4 vues de s’abonner pour un montant de 8€, ce service devrait rester gratuit à tout moment.

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