Non, les numéros actuels ne correspondent pas à des angles.

Au chiffre UN, un angle, au chiffre DEUX, deux angles et ainsi de suite….

Cette publication que l’on retrouve sur les réseaux sociaux veut nous faire croire que les chiffres arabes auraient été créés avec la forme que nous connaissons actuellement.

Cependant, certaines formes ont été déformées pour coller à cette fausse théorie.

Il suffit de regarder l’image de près :

 les chiffres 6 et 9 ne sont pas symétriques,

 présence d’une barre à la base du 7,

soit des bricolages pour relier les angles et les chiffres et non un véritable système

De son vrai nom Muhammad Ibn Mūsā al-Khuwārizmī, mais le plus souvent appelé « Al-Khuwārizmī » est un mathématicien, géographe, astrologue et astronome persan, né vers les années 780 à Hiva dans la région de Khawarezm (l’actuel Ouzbékistan) d’où il prend son nom et décédé vers 850 à Bagdad. Ses écrits, rédigés en langue arabe, puis traduits en latin à partir du XIIe siècle, ont permis l’introduction de l’algèbre en Europe .


Il ne revendique en rien l’invention des chiffres que nous connaissons actuellement.

L’utilisation des chiffres arabes et leur diffusion dans le Moyen-Orient et en Europe est due à un autre de ses livres nommé Traité du système de numération des Indiens qui fut diffusé via la langue arabe dans tout l’empire abbasside. Al-Khawarizmi a classifié les algorithmes existants, en particulier selon leurs critères de terminaison, mais ne revendique pas leur invention.

Voilà donc qui rend cette publication caduque.

Nos chiffres actuels proviennent des chiffres arabes occidentaux, dits « Ghubâr », issus de la notation indienne « Hindi ». A ne pas confondre avec les chiffres arabes orientaux, issus également de la notation indienne « Hindi ».

Ainsi, à partir de la racine indienne, nous avons deux types de numérotation: « arabe » pour la langue arabe et « ghubâr » pour la langue française, nommée à tort « arabe »

Contrairement aux idées reçues, l’origine des chiffres n’est pas arabe, elle est née du système d’écriture « brahami » utilisée en Inde, au Bengladesh, au Népal, au Bhoutan et en Asie du sud-est, de Chine (avec notamment les régions de culture tibétaine et dai), ainsi que lors de la courte utilisation de l’écriture ‘phags-pa sous la dynastie mongole Yuan et a peut-être inspiré le hangeul coréen. Le système numéral de la brahmi est l’ancêtre des chiffres arabes, comme on le voit ci-dessous :

Ces chiffres ont donc été inventés en Inde. La numération de position avec un zéro (un simple point à l’origine), a été développée au cours du Ve siècle. Bien qu’appelés communément « chiffres arabes », les indiens connaissaient et utilisaient déjà un système décimal proche de celui que nous connaissons aujourd’hui. Ce n’est que bien plus tard, à la suite de conquêtes en Asie, que les mathématiciens musulmans découvrirent ce système.

Les chiffres dits « arabes » ont gagné l’Europe au Xe siècle par l’Espagne alors musulmane. Puis leur diffusion dans le reste de l’Occident s’est poursuivie par divers modes.

Comme on peut donc le voir, l’auteur de cette publication sur les réseaux sociaux a eu beaucoup d’imagination, car à travers l’histoire des chiffres, il n’est nullement question d’une quelconque théorie d’angle dans la forme des chiffres que nous connaissons actuellement.

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