Non, l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris n’a pas été attaqué.

Les événements survenus à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris, en fin de manifestation du 1er mai, ont donné lieu à un scénario incroyable en matière de désinformation, une désinformation de certains membres du gouvernement Français, mais aussi de certaines personnalités, le tout, relayé par la quasi totalité des médias français qui leur ont emboités le pas…

Tout commence par un tweet de Martin Hirsch, directeur général de l’Assistance Publique des Hôpitaux de Paris (APHP), à 18h 27, dans lequel il affirme « son soutien au personnel de la Pitié-Salpêtrière, qui ont fait face à une bande de manifestants/casseurs dans une tentative d’intrusion violente dans le service de réanimation chirurgicale.

Le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, lui emboite alors le pas en y allant encore un peu plus fort dans son tweet, affirmant « Ici, à la Pitié-Salpêtrière, on a ATTAQUÉ UN HÔPITAL » et continue son tweet en disant  » On a agressé son personnel soignant », comme on le voit ci-dessous :              

Sans même vérifier le tweet du ministre de l’Intérieur, et au nom du scoop, BFMTV qui est pourtant en direct continu, et pas loin de là, met un bandeau « CASTANER : UN HÔPITAL ATTAQUÉ », comme on le voit ci-dessous :


Tout le monde y va de son tweet, et c’est au tour de la ministre de la Santé Agnès BUZIN de faire son tweet : « S’en prendre à un hôpital est inqualifiable » dit-elle.

Un peu plus tard…. Martin Hirsch…dénonce en direct sur BFMTV : « un hopital pris pour cible, un acte rarissime très grave ».
Le bandeau de BFMTV a changé : MANIF : « UN HÔPITAL ATTAQUÉ »

La ministre de la santé, bien évidemment, remet çà…en direct sur BFMTV.

Mais, jusque là, on a parlé que de deux personnalités politiques se trouvant au gouvernement dans des tweets et sur BFMTV.
Néanmoins, ils ne sont pas les seuls à avoir relayé l’intox, qui on vous le rappelle, vient notamment du ministre de l’Intérieur lui-même, en effet, une grande partie des « journalistes » de presse, n’hésiteront pas eux aussi à relayer l’intox.


Ainsi, Thierry Arnaud de BFMTV et Fabienne Sintès de France Inter, iront eux aussi de leur tweet….

Le lendemain matin (2/5/2019) sur France Inter, Frédéric Pommier s’en donne à cœur joie :

France Inter qui recevait, toujours le 2 mai, Martin Hirsch en titrant sans aucune distance : « L’hôpital de la Pitié-Salpêtrière pris pour cible ».


Dans « L’Heure des pros » (CNews), Pascal Praud et Jérôme Béglé (directeur adjoint de la rédaction du Point) en étaient quant à eux déjà à regretter… le laxisme pénal à venir (pour ces manifestants casseurs) !


Sur RTL, c’est en grand journaliste d’investigation Yves Calvi qui interroge la directrice de l’hôpital, avec des questions très orientées qui misent sur la dramatisation… du genre :


L’hôpital de la Pitié-Salpêtrière aurait été la cible d’une « intrusion », commise selon l’AFP par « des dizaines de militants anticapitalistes d’ultragauche Black Blocs ».


En résumé, les médias n’ont pas hésité à relayer une intox gouvernementale, certains d’entre eux l’amplifiant encore un peu plus.


Non, certainement pas, même s’il s’agit d’une dérive sur un événement, il faut aussi quand même signaler que « Libération avec « liberation.fr/checknews » et « Le Monde.fr » avec « Les Décodeurs » ont notamment été les premiers à dénoncer la supercherie, car il s’agit bien de ça.


Sur le site « acrimed.org » se trouve la chronologie des faits, article sur lequel nous avons basé le notre en résumé.


L’explication réelle, on va la voir sur l’excellente vidéo des « Décodeurs » ci dessous :

Un groupe de manifestants portant des cagoules, qui sont visiblement venus pour en découdre avec les forces de l’ordre, va provoquer une pluie de bombes lacrymogènes, comme ont le voit ci-dessous :

Non, c’est un terme très excessif, car ils ont tenté de fuir ces gaz lacrymogènes intenses, l’air étant devenu totalement irrespirable, comme on le voit ci-dessous :

et se sentant pris en tenaille,

une cinquantaine de manifestants va s’engouffrer dans le petit chemin et se retrouver face à une grille ; une fois la grille forcée, enfin, une fois le cadenas brisé, seule une trentaine de manifestants (non cagoulé et non violent) vont chercher à s’introduire pour se protéger, mais il ne savent pas alors que c’est une ancienne entrée de l’hôpital qui servaient avant d’entrée pour les fournitures, devenue une sortie de secours.

Le seul dégât commis, est le bris d’un cadenas qui ferme cette grille…

Ils se dirigeront alors vers les escaliers de la passerelle menant à la porte d’entrée de secours du service de réanimation, sans aucune violence de leur part, juste des réactions de panique se sentant pris au piège… comme on le voit ci-dessous sur la vidéo intégrale qui a fait le tour du Web. (Nous insistons sur le mot intégrale, car bien souvent coupée avant la fin).

Monsieur Jacques Leuleu, 67 ans, retraité de l’EDF, qui n’a pas l’air bien dangereux, et que l’ont voit parlementer avec le personnel pour espérer rentrer dans l’hôpital dans la vidéo ci-dessus :


témoigne des faits, qui sont biens différent de tout ce qu’on a pu raconter….

Confirmé par le personnel hospitalier ci-dessous :

Ce groupe d’une trentaine de manifestants s’est fait arrêter et ils ont été obligés de s’allonger sur le ventre avant d’être emmenés en garde à vue ; à signaler, qu’il y avait des hommes, mais aussi des femmes, ce qui a donné lieu à cette photo incroyable et surréaliste que l’on voit d’ailleurs dans la vidéo intégrale plus haut :


Ces 30 manifestants ont été placés en garde à vue, mais relâchés aussi vite… puis qu’aucune dégradation, aucune violence, ni intrusion réelle… comme le confirme cette vidéo du HuffPost

OUI, le cadenas de la grille d’entrée du service réanimation.

D’autres part, des “dégradations” et un vol ont été commis dans l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, mais ”à ce stade aucun lien ne peut être fait” avec l’intrusion de manifestants lors du défilé du 1er mai, a indiqué à l’AFP ce jeudi 2 mai la direction de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP).

Les faits rapportés par l’AP-HP se sont déroulés en deux temps. Mercredi “dans le courant de l’après-midi, un vidéo projecteur se situant dans la salle de staff du service de chirurgie digestive a été arraché de son socle et dérobé”.

Auparavant, dans la nuit de mardi à mercredi, “une effraction s’est produite à l’institut de cardiologie qui a entraîné des dégradations importantes sur les murs et sur les mobiliers”.

À ce stade aucun lien ne peut être fait entre ces deux constatations et l’intrusion des manifestants” survenue vers 16h30 mercredi, lorsque “plusieurs dizaines de manifestants se sont introduits” dans l’enceinte de l’hôpital “en forçant (une) entrée qui était fermée par une grille métallique”.


Après celle du service de réanimation, une seconde irruption a eu lieu dix minutes plus tard au niveau d’une autre entrée située au 83, boulevard de l’Hôpital, juste à côté de la façade de l’entrée principale qui possède une grille empêchant n’importe quel véhicule d’entrer librement.

« Des individus font bouger les grilles fermant l’accès véhicules. Des personnes passent en dessous du portail coulissant. » D’autres manifestants se seraient alors infiltrés sur le site.
(Ci dessous, c’est bien un drapeau Français contrairement à ce que l’on pourrait penser).


Une fois de plus, on ne parle pas d’une attaque de l’hôpital, mais d’une intrusion sur le site de l’hôpital et dans l’hôpital, où le seul dégât a été un loquet de la porte d’entrée brisé, la sécurité étant intervenue très rapidement.

Pendant une heure environ, entre 16h50 et 17h45, une opération de police se déroule afin de faire évacuer l’enceinte hospitalière. Vers 17 heures, l’un des reporters présent devant la Salpêtrière, entend des black blocs hurler : « A l’hôpital ! » Quelques-uns réussissent à entrer, comme s’ils voulaient affronter les forces de l’ordre arrivées en très grand nombre. L’incident est bref puisque plusieurs dizaines de policiers sécurisent l’entrée et reprennent le contrôle de la situation.

Et là, par contre, il y avait bien au moins deux Black Block, dont un brandissant un marteau, comme on peut voir sur cette photo, et que les gilets jaunes essaient de stopper sur le site de l’hôpital.


A travers cette manifestation du 1er Mai, qui on le rappelle est d’abord et traditionnellement une « FÊTE DES TRAVAILLEURS » et surtout syndicaliste, et NON une manifestation des Gilets Jaunes, on a pu constaté une FAILLITE GOUVERNEMENTALE à la base dans sa précipitation de faire des communiqués officiels et publiques en affirmant par une fake News que l’hôpital avait été attaqué, car bien évidemment, l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière n’a pas été attaqué en tant que tel, deux tentatives d’intrusion sur son site ; et pourtant, une grande partie de la presse française lui a emboité le pas, alors que la majorité était sur place… fiasco total.
Même si le ministre de l’Intérieur  Christophe Castaner a publié un méaculpa en revenant sur ses propos qui dit-il ont été excessifs, il n’empêche que c’est ce qui a contribué à ce déchainement médiatique…. dont se serait bien passé la France au regard de l’image qu’elle donne d’elle dans le monde ces derniers temps.

Et comme le souligne le témoin Jacques Leuleu dans la conférence d’après garde à vue, c’est grâce aux témoignages des membres du personnel de réanimation que cette supercherie a été très vite démasquée.

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