Polémique concernant les sirops de maïs et d’agave

Isoglucose

D’après ce « média », un nouveau poison alimentaire en provenance des Etats-Unis, « l’isoglucose« , serait approuvé silencieusement et secrètement en Europe.

En fait, ce site croit faire un scoop, mais il n’y a absolument rien de nouveau dans cette publication très alarmiste.
En effet, dans l’extrait d’un document datant de 1983 (ci-dessous), on peut voir que la France est le dernier pays Européen à autoriser au coup par coup « l’isoglucose » en 1979. A l’époque, on le retrouve principalement dans les boissons. 39 ans plus tard, on en retrouve beaucoup plus dans l’alimentation : l’isoglucose est loin d’être une découverte extraordinaire et innovante.

Voyons maintenant ce qu’est « l’isoglucose »

L’isoglucose un ingrédient qui est très utilisé par l’industrie alimentaire car il est moins cher et sucre plus que les sucres de canne ou de betterave traditionnels. De plus, contrairement aux autres édulcorants traditionnels, le sirop de maïs présente une texture liquide lui permettant d’être facilement mélangé.

Le sirop de maïs permet aussi d’éviter les brûlures de congélation, expliquant ainsi qu’il soit fréquemment intégré aux aliments congelés. Il est aussi utilisé en boulangerie pour obtenir une mie molle et une croûte dorée.

En Amérique du Nord, le sirop de maïs est présent dans les boissons gazeuses ou pour sportifs, le ketchup, le pain, les soupes, les céréales, la mayonnaise et la sauce à spaghetti.

Sirop d’agave

Une autre publication tourne sur le même thème, mais ciblant le sirop d’agave. Celui-ci serait soi-disant « pire que le sucre ».

Le sirop d’agave est composé de glucose et de fructose, comme le sirop de maïs, d’où la polémique sur ces 2 sucres.

Les sirops de maïs et d’agave sont-ils réellement des poisons ? NON PROUVE

Si les études réalisées chez les animaux de laboratoire montrent sans ambiguïté que le fructose à haute dose entraîne des conséquences néfastes sur la régulation du métabolisme énergétique, l’obésité et le diabète de type 2, il est beaucoup plus difficile de tirer des conclusions aussi claires d’études menées sur l’homme.

D’un côté, le sucre ajouté rehausse le goût, masque l’acidité ou l’amertume, et agit comme conservateur. Il bloque l’oxydation dans les charcuteries et les viandes, et permet la formation de composés colorés et aromatiques.

D’un autre côté, la consommation de fructose est souvent associée à une modification du métabolisme incluant une augmentation des lipides et du cholestérol circulant dans le sang, ainsi qu’une accumulation de graisse hépatique. Le fructose agit aussi par le biais d’autres mécanismes moléculaires qui provoquent une altération de l’action de l’insuline dans l’ensemble des tissus de l’organisme et induisent le développement de la masse grasse viscérale, considérée comme le « mauvais tissu adipeux ». Par ailleurs, le fructose exerce un effet plus faible que le glucose sur la sécrétion d’incrétines, des hormones intestinales qui favorisent l’action de l’insuline et la régulation de la glycémie. Sa consommation peut notamment entraîner une résistance à l’action de la leptine, une hormone produite par le tissu adipeux et qui agit au niveau du cerveau pour réduire la prise alimentaire. Alors qu’on sait que le goût sucré provoque chez les animaux de laboratoire une addiction comparable à celle des drogues, le fructose, qui a un pouvoir sucrant cinq fois supérieur à celui du glucose, pourrait agir comme un « super-sucre » entraînant une véritable dépendance.


Conclusion

Il est extrêmement compliqué d’avoir des études prospectives précises à long terme sur la consommation alimentaire dans des cohortes humaines, l’autoévaluation étant très peu fiable dans ce domaine.
Il est de plus difficile d’avoir un rapport fiable sur l’isoglucose, car 80% des études sont cofinancées par les industriels de l’alimentation qui réfutent l’éventuel prise de poids lors de sa consommation, alors que des études indépendantes trouvent au contraire que la consommation de boissons, sucrées par ce procédé, peut être responsable de l’obésité.

Ceci dit, il n’y a pas encore le recul nécessaire et d’études vraiment fiables pour affirmer que l’isoglucose en est vraiment le responsable, le terme « POISON » étant très excessif. Il en est de même pour le sirop d’agave, dont la composition se rapproche de celle du sirop de maïs.

Pour conclure et comme nous le disons souvent, c’est surtout la consommation excessive de ces aliments qui est nocive pour la santé.

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Sources : persee.fr/docwikipedia/isoglucosewikipedia/sirop d’agave – lejournal.cnrs.fr