Non, Marc Dutroux n’a pas été vu dans une rue de Charleroi (Belgique)

Bien que supprimée par son auteur « Alison Ophélie », cette publication mensongère fait toujours le buzz sur le web, car elle a été copiée sur le post original,  d’où le danger de copier une publication.

Elle concernerait le tristement célèbre Marc Dutroux qui aurait été libéré et aperçu dans une rue de Charleroi en Belgique, ce qui est FAUX.
Il est pourtant  facile de voir que la personne sur les 2 photos de la publication n’est pas Marc Dutroux, comme on le constate  ci-dessous :

Inutile de vous dire la nature des commentaires se trouvant en-dessous des fausses publications.

Au-delà d’un statut sur Facebook entre autres, la personne qui a partagé ceci n’a certainement pas mesuré le tort qu’elle a pu, ou aurait pu faire en diffusant la photo d’une personne inconnue en la faisant passer  Marc Dutroux.

Diffusion qui tombe sous le coup de la loi « d’atteinte à l’honneur et considération d’une personne, autrement dit diffamation aggravée », qui est d’ailleurs punissable par la loi, que ce soit en Belgique ou en France où elle a également été diffusée.

Marc Dutroux a été condamné en 2004 par la cour d’assises d’Arlon à la réclusion à perpétuité, la justice a en effet ajouté une peine baptisée « mise à disposition du gouvernement » et désormais « mise à disposition du tribunal d’application des peines » (TAP), ce qui revient chez nous dans les faits à 30 ans de prison. Mais la cour d’assises d’Arlon a aussi ajouté une « mise à disposition du gouvernement » de 10 ans. Décrétée par le juge en complément, après expiration de la peine de prison principale, lorsque, dit le législateur, la « libération fait courir un risque important à la société« .

Article 34bis du code pénal, elle est donc invoquée pour les criminels récidivistes et violents, les actes odieux contre mineurs par exemple, avec atteinte à intégrité d’autrui, ou encore les actes de terrorisme.

Actuellement, Marc Dutroux, 61 ans, purge toujours sa peine initiale à la prison de Nivelles. Cela ne l’empêche pas d’être potentiellement admissible à la libération conditionnelle depuis mi-2013, ce qui ne lui a jamais été accordé jusqu’à présent. La « mise à disposition » en tant que telle, après la peine initiale, n’a donc pas encore été officiellement enclenchée par le TAP.

Le tribunal de l’application des peines (TAP) de Bruxelles a prononcé sa décision ce lundi 28 octobre 2019 à 13h, au palais de justice de Bruxelles, au sujet de la demande formulée par les avocats de Marc Dutroux. Mais contrairement à ce qui circule sur les réseaux, et que laissent même entendre dans leurs titres certains médias, il ne s’agit PAS d’une demande de libération, en tout cas pas à ce stade.

La demande des avocats a été examinée le lundi 28 Octobre 2019, c’est qu’un collège de cinq experts psychiatres soit désigné pour pour évaluer l’état mental actuel de leur client, afin de réévaluer le risque de récidive dans son chef. En fonction des résultats qu’elle livrerait, les avocats POURRAIENT introduire une demande de libération conditionnelle de Marc Dutroux, qui a été diagnostiqué psychopathe. Or, ce type de profil n’exprime pas de remords. Et l’un des obstacles à une libération conditionnelle, c’est le risque de récidive.

Les avocats espèrent prouver via cette nouvelle expertise que ce risque est absent, et obtenir une libération à l’horizon 2021.

Comme on le rappelait ci-dessus, Marc Dutroux a été condamné le 22 juin 2004 à la réclusion à perpétuité et à 10 ans de mise à disposition du gouvernement (aujourd’hui appelée mise à disposition du tribunal de l’application des peines). Pour le calcul de l’application de la peine, la peine de perpétuité est estimée à 30 ans. En cas de crime grave, la loi (durcie en 2017 pour les nouveaux condamnés) prévoyait que l’on PEUT demander une libération conditionnelle après 15 ans.

Mais dans les conditions, il y a l’absence de récidive. Quand on sait que Dutroux avait déjà été condamné à 13 ans de prison et libéré une première fois dans les années 90, et qu’il en avait profité pour récidiver, on peut douter que des juges prendront le risque de le remettre à nouveau en liberté. Or, si la décision de libération conditionnelle n’est jamais prise, la peine de perpétuité doit continuer à s’appliquer…

Il ne faut pas oublier que Marc Dutroux est un psychopathe, et manipulateur, il ne supporte pas qu’on ne parle pas de lui ou qu’on l’oublie, c’est dans sa nature, et en ce sens, les médias lui rendent bien service en publiant ses moindres faits et gestes,  comme sur les réseaux sociaux où des statuts sont régulièrement publiés accompagnés  de sa photo, comme par exemple celle le montrant dans une cuisine super équipée, ou une autre ramassant les feuilles dans la cour de la prison, et plus récemment son menu privilégié… toutes ces publications lui font plaisir  et il en redemande…

RTBF.beRTBF.be/28-10/19