Tout ce que vous pensiez savoir sur les fêtes de Saint-Nicolas et Noël et qui est faux !

C’est la période de Noël, et comme chaque année, des informations erronées sont publiées sur les réseaux sociaux, sur des sites web, mais aussi, au détour d’une discussion dans une réunion de famille. Tout s’écrit, tout se dit sur des croyances, de supposées traditions à propos de la naissance de Jésus, du Père Noël et du Coca-Cola, du marché de Noël, du sapin et de Saint-Nicolas et du Père Noël, ces deux étant étroitement liés comme nous le verrons ci-dessous.

Nous reprendrons un à un ce qui est VRAI et ce qui est FAUX sur ces personnages de fêtes de fin d’année.

Pour réaliser cet article notre fil conducteur sera deux articles

de la RTBF.be (ici) et (ici).

Que fête-t-on à Noël ?

La naissance de Jésus, c’est ce qu’on nous a appris, et pourtant, quasiment tous les experts sont formels et unanimes : le 25 décembre, ce n’est pas l’anniversaire de Jésus, mais la fête… du soleil.

Explication :

Le fait de célébrer la naissance de Jésus est assez tardif.

Elle date seulement du quatrième siècle… après Jésus-Christ.

Comme le rappelle l’Express, de nombreux historiens admettent aujourd’hui l’existence du personnage historique de Jésus. On ne sait que peu de choses sur les débuts de sa vie et encore moins sur la date et son lieu de naissance. C’est le pape Libère qui, autour de l’an 354, aurait très judicieusement décidé de fixer la date de naissance du Christ au 25 décembre.

Pourquoi cette date ?

Tout simplement parce qu’elle correspondait à la fête romaine du « Sol invictus », le « soleil invaincu ». Un culte païen encore bien vivace destiné à célébrer le solstice d’hiver, ce moment de l’année où les journées commencent à rallonger.

La croyance est très répandue :

Ce serait depuis une campagne publicitaire Coca-Cola que le Père Noël serait habillé en rouge : avant, il portait des habits verts. Une affirmation qui est en fait au moins à moitié fausse.

Dans certaines représentations datant du XIXe siècle, le Père Noël est parfois représenté en vert mais aussi en noir, en blanc, en bleu, en violet et déjà également en rouge, comme on peut le voir sur ce blog, qui représente une série de cartes postales d’antan.

  • Ce qui est vrai, c’est que ce personnage n’était pas très populaire dans nos contrées et que ce sont les États-Unis, via Coca-Cola mais aussi via ses multiples apparitions dans les œuvres américaines, livres, BD, puis films et séries qui l’ont rendu incontournable.

Si la tradition a à un moment opté pour le manteau rouge du père Noël, cette tendance est, selon tous les documents, bien antérieure à l’utilisation du personnage pour les campagnes de Coca-Cola.

En fait, ce n’est pas parce qu’il faisait la promotion du soda que le père Noël a adopté son manteau rouge, mais c’est plutôt parce-que le bienfaiteur de fin d’année portait ses couleurs que Coca-Cola l’a choisi vers 1930 !

  • Et s’il faut chercher un responsable au choix du rouge, le coupable serait plutôt…  Saint-Nicolas ! Qui serait en fait l’ancêtre direct du Père Noël, ou en tout cas de Santa Claus, sa version américaine.

Saint-Nicolas lié inévitablement au père Noël

– HISTORIQUE –

Né autour de 270, Saint-Nicolas était évêque de Myre, une ville située dans l’actuelle Turquie. Il était connu pour avoir sauvé, voire ressuscité des enfants victimes d’un boucher. Saint-Nicolas est ainsi devenu le saint Patron des enfants, des écoliers notamment, mais pas en rouge à l’origine.

  • C’est le poème « A visit from Saint-Nicholas » de 1823 qui assied définitivement les traits du père Noël en vieil homme joufflu, barbu et fixe ses accessoires tels que les huit rennes ou l’utilisation de la cheminée. Par contre, pas de couleur bien définie dans ce poème.

La Saint-Nicolas est une fête très populaire dans beaucoup de pays européens ainsi que dans le Nord et l’Est de la France, en Alsace et en Lorraine.

  • Figure traditionnelle très importante en Hollande où un folklore important y est toujours lié , il est importé sur le continent américain avec les colons au cours du 16e et 17e siècle.
  • En 1773, « Sinter Klaas » (son nom hollandais) devient Santa Claus, sa dénomination actuelle aux États-Unis.

Santa Claus (Père Noël) s’imposera comme on le dit plus haut vers la fin du 19e siècle, bien avant la fameuse campagne de Coca-Cola de 1931 qui connaîtra un retentissement extraordinaire, et contribuera à l’imposer même dans des pays comme la France dont ce n’était pas la tradition.

Si la déferlante renverse tout sur son passage, son retour sous forme païenne et américaine ne plait pas toujours à l’Église. En France, l’évêque de Dijon a brûlé une effigie du Père Noël le 23 décembre 1951 sur le parvis de la cathédrale de la ville.

Le sapin de Noël est à la base un symbole… païen.

Selon l’Encyclopædia Britannica, l’utilisation d’arbres à feuilles persistantes, comme le sapin ou l’épicéa garnis de couronnes et de guirlandes pour symboliser la vie éternelle est une coutume antique chez les Égyptiens, les Chinois et même les Hébreux. Le culte des arbres est courant dans l’Europe païenne et a survécu grâce à sa conversion au christianisme.

  • comme pour le Sol Invictus, celui-ci va se réapproprier ce symbole païen, du moins pour une de ses branches : le protestantisme. Au XVIe siècle, les protestants, qui sont opposés aux icônes et aux représentations divines, sont réticents à l’idée de représenter la naissance du Christ par une crèche comme les catholiques. Ils choisissent alors de célébrer Noël avec des arbres qui symbolisent le renouveau, puisant dans les vieilles traditions locales.

L’Église catholique, qui considérait l’arbre de Noël comme une pratique païenne et franc-maçonne, finira par abdiquer. Mais de là à en faire un symbole catholique….

EN BELGIQUE :

Dès que les fêtes approchent, on voit fleurir sur les réseaux sociaux des posts où l’on revendique de renommer les marchés de Noël en Plaisirs d’Hiver, les vacances de Noël en vacances d’hiver et idem pour les bières, « parce que ce sont nos traditions ». Avec un sous-entendu implicite ou parfois très explicite :

on essaierait de changer ces termes pour ne pas choquer les autres communautés culturelles et religieuses, les musulmans étant traditionnellement pointés du doigt.

Pour ce qui est des « vacances de Noël », comme expliqué dans cet article d’Inside,

  • ces changements d’appellation remontent aux années 80. Il y aurait eu une double volonté : celle, en effet de « déconfessionnaliser » les noms de congés, non pas pour les autres religions, mais plutôt pour renforcer la neutralité de l’État.
  • ensuite pour avoir la possibilité de remodeler le calendrier des congés, afin de mieux respecter les rythmes scolaires, ce qui aurait nécessité de se détacher des fêtes religieuses.
  • Mais les établissements scolaires gardent de toute façon une certaine liberté dans leur façon de nommer les congés.

Le changement d’appellation de la « Leffe de Noël » en « Leffe d’hiver » avait déchaîné les passions.

Cependant, comme l’expliquait cet article en 2017, ce changement n’avait aucun rapport avec une religion bien précise, mais était une stratégie de marketing. D’ailleurs, avec un peu de réflexion, une autre appellation aurait tout autant choqué puisque que ce soit sous un nom ou un autre, la boisson citée n’en reste pas moins alcoolisée pour autant.

  • En réalité, pour toucher le marché international, la Leffe étant distribuée dans plus de 80 pays, l’appellation « winter bier », quasi homonyme de l’anglais « winter beer » est assurément plus porteuse que « Kerstbier » qui était la dénomination originale de cette bière. Et puis surtout, elle est moins liée à une date définie autour de la fête, mais fait référence à une plus longue période où il fait froid !

Enfin pour terminer, et toujours en Belgique:

Pour le « marché de Noël », la question ne se pose même pas, une fois de plus on relaye que le changement de nom fait suite à une demande des musulmans, mais une fois de plus ça n’a rien a voir avec une religion quelle qu’elle soit, puisque les Plaisirs d’Hiver comportent bien un marché de Noël… mais pas seulement, Il y a aussi bien souvent une patinoire.

L’appellation générale « Plaisirs d’hiver » permet donc de mettre l’accent sur cette diversité d’activités, tout en soulignant le fait qu’elles durent bien au-delà de Noël (jusqu’au 1er janvier).

En période de fêtes de fin d’année que sont la Saint-Nicolas et Noël, beaucoup d’internautes publient ou partagent des publications erronées sur les soi-disant traditions de ces deux fêtes.
Cependant la plupart sont fausses et issues de ouï-dire, de rumeurs entendues ici et là sans avoir été vérifiées, souvent juste parce que la publication correspond à des idées personnelles qui peuvent aller jusqu’à l’homophobie.

l’Express.fr – rtbf.be/noëlrtbf.be/coca-cola – laminutrit.fr