Enquête sur les « Reels et vidéos courtes » et la pornographie sur Facebook.

Suite à notre article sur les dérives de la plateforme chinoise TikTok, nous avons voulu voir ce qu’il en était des « Reels et Vidéo courtes  » de 60 secondes proposées par Facebook dans votre fil d’actu.
(
Enquête :  Team Hoax-Net.be)

Lancés en France sur Instagram en juin 2020, les Reels et Vidéos courtes se présentent sous la forme de très courtes vidéos d’une durée maximale de 60 secondes, agrémentées de musique, de textes, d’autocollants et d’effets spéciaux.

Selon Meta (maison mère de Facebook, Instagram ou encore WhatsApp), près de la moitié du temps que passent les utilisateurs sur Facebook et Instagram est consacré à la lecture de vidéos. Alors pourquoi ne pas y proposer le concept qui fait déjà recette sur Instagram ?

C’est chose faite. Après une phase de tests débutée en octobre 2021 aux États-Unis, les Réels sont disponibles depuis le 22 février 2022 dans les applications Android et iOS de Facebook de 175 pays dont la France.

Tout le monde peut donc publier une vidéo courte sur Facebook dans Reels et vidéos courtes


L’idée était de concurrencer la plateforme chinoise TikTok dont c’est la spécialité mais avec les dérives que nous vous avons décrit dans un précédent article sous le titre :

« Les dessous cachés de la plateforme TikTok. « 

« Reels et Vidéos courtes » vous est proposé régulièrement sur le fil de l’actualité  Facebook et n’a rien à envier à TikTok.
On y retrouve de tout (humour, sports, déconnade… ect…)

Malheureusement depuis un certain temps, on y retrouve énormément de profils à connotation sexuelle que nous ne pouvons pas assimiler à de la pornographie, bien que pour certaines vidéos courtes proposées on n’en est pas loin, les nus et les simulations étant omniprésentes.

Nous avons pris deux exemples parmi des milliers d’autres similaires et disponibles à tout public :

La capture écran de Paola Vela (à gauche sur notre capture écran ci-dessus) qui serait mexicaine, et qui serait mannequin est un profil à connotation sexuelle, elle est suivie sur sa page Facebook par plus de 58.000 personnes.


L’une de ses vidéos courtes est très équivoque, pendant 60 secondes avec des hashtags « #viral post #fit #yoga », Paola ira jusqu’à faire une simulation de masturbation à travers son maillot en fin de vidéo, et ce n’est là qu’un exemple parmi tant d’autres.

Le gros problème, c’est que ces vidéos courtes sont proposées « publique «  autrement dit tout le monde peut les voir sur Facebook,

y compris les jeunes.

Ces vidéos de 60 sec sont d’ailleurs très aimées par les jeunes, ces derniers, pour imiter ce qu’ils voient, vont jusqu’à danser très légèrement vêtus de façon plus que provocante et de manière très subjective.

Des vidéos qui sont très prisées aussi par les prédateurs, qui encouragent ces jeunes à aller toujours de plus en plus loin, les mettant en danger.

Bien entendu, un utilisateur Facebook a toujours le loisir de signaler ces vidéos à la modération Facebook, mais l’algorithme qui repère les nus

considère qu’à partir du moment ou une femme se trouvant sur une vidéo ou une photo, a ne fut-ce qu’un tee-shirt même si elle n’a qu’un infime dessous, n’est pas pornographique, dans le cas de ces vidéos courtes, il s’agit plus de simulation, mais qui ne laisse aucun doute sur l’intention.

La modération Facebook va donc considérer dans la majorité des cas, que ces vidéos rentre dans les standard de la communauté , et vous proposera de bloquer la vidéo, ce qui ne supprimera pas cette dernière, ni le profil qui la publie.

A la base cet article était prévu pour être une simple enquête sur les Reels et Vidéos courtes de 60 secondes proposées par Facebook, en comparaison avec celles de TikTok.

A ce sujet nous avons pu constater qu’elles n’avaient rien à envier aux dérives que nous avions déjà pu constater auparavant sur le réseau chinois, ce dernier ayant été conçu pour attirer principalement les plus jeunes.

Du fait que nous travaillons la plupart du temps simultanément sur plusieurs articles, lors d’une recherche que nous avons effectuée en parallèle à propos d’un autre sujet sur Facebook, contenant le nom d’un journaliste de la BBC, quelle ne fut pas notre surprise lorsque nous sommes tombé pile-poil (excusez le mauvais jeux de mots) sur des vidéos porno (X, hard), proposées à la vue de toutes et de tous, nous avons alors décidé de creuser plus profondément, pour voir si ces dernières étaient esseulées ou non ?

(précision: le nom de ce journaliste n’a évidemment rien à voir avec les vidéos trouvées)

Si comme nous l’avons vu ci-dessus, les Réels et vidéos courtes sont souvent très subjectives ne serait-ce que pour leur coté simulation, les vidéos découvertes ici sont clairement assimilables à de la pornographie.

Selon nos recherches :   

Il s’agit de plusieurs gigantesques toiles (en référence à une toile d’araignée) reliant tout un tas de faux profils à caractères pornographiques entre eux.

chaque profil a plus de 4.000 amis…. qui chacun ont aussi 4.000 amis etc…

dont 50% sont relié les uns aux autres et proviennent majoritairement des États-Unis pour se ramifier vers divers pays dans le monde :

ce qui rend quasi impossible de les signaler un par un pour un utilisateur du réseau social, tant il y en a  » à l’infini « , ce qui est le principe d’une toile d’ailleurs. Chacun de ces profils propose dans son Intro un lien externe :

qui dirige l’utilisateur soit vers un site de rencontre pornographique, soit vers des sites de live camX, soit vers WhatsApp Messenger ou carrément vers des sites pornographiques américains.

Notre rôle à travers cette enquête est une mise en garde,

  • la pornographie a toujours existé, mais attention aux arnaques qui peuvent vous couter très cher.
  • Aux jeunes enfants et ados qui lors d’une simple recherche sur Facebook peuvent voir et visionner ces profils/vidéos pornographiques puisqu’elles sont publiques.
  • D’autre part, il ne faut jamais oublier qu’on ne sait jamais vraiment qui se cache derrière ces profils, et on ne parle pas simplement là de brouteurs, mais de bien pire puisqu’il s’agit de réseaux pornographiques.

Mise a jour du Samedi 11 mars 2023 :

Même des pages récemment ouvertes a tous publique font maintenant des publications comportant un lien menant a un site pornographique.
Ci-dessous un exemple dont le site a été supprimé :

Comme pour les vidéos courtes (en début d’article), lorsque vous signalez les vidéos sur Facebook, la majorité du temps, on vous propose de bloquer l’auteur, mais comme nous le disions plus haut, ça ne résout rien, puisque ni la vidéo ni son auteur ne sont supprimés, d’autant plus quand le nombre de profils de ce type est très conséquent sur le réseau, ajoutant à cela qu’il faudrait signaler les « amis » un par un sur chaque profil.

Pour notre part, vu la gravité de notre découverte,

s’agissant d’un réseau à très grande échelle,

en vertu de la non réaction ainsi que de l’inefficacité constatée de la modération de Facebook,

nous avons transmis notre enquête avec des liens actifs de ces profils à la cybercriminalité nationale belge et française.

Ces profils et vidéos n’ayant rien à faire sur un réseau social tout public.

MISE A JOUR 8 mars 2023.

La réponse du Centre pour la cybersécurité en Belgique (CCB) renvoie les utilisateurs du réseau social à faire un dépôts d’abus sur Facebook, ce qui ne sert finalement à rien.

Enquête Team Hoax-Net.be commentcamarche.nethoax-net.be/TikTokhoax-net/brouteur