Non, 5 panneaux publicitaires ne consomment pas l’énergie de 15 logements.

En effet, tout part de la Belgique en Janvier 2019 où le mouvement « Act For Climate Justice » publie un tweet en rappelant que « l’éclairage d’un panneau publicitaire équivaut à la consommation de trois ménages ». Le message poursuit : « On veut bien éteindre la lumière, mais il ne faut pas se foutre de notre gueule » et enchaîne en invitant le passant à participer à une action visant à « réveiller » les quatre ministres du climat, par mail, par SMS, par tweet ou même de vive voix.
Le site de l’action demande en tout cas à ses adeptes de « rester courtois dans [les] messages » souligne « Le Soir.be »

Mais voilà, cette revendication dont les chiffres sont FAUX, va être reprise en septembre 2019 par un collectif des Gilets Jaunes Français appelé « Cerveaux non disponibles », ils ont simplement multiplié les faux chiffres pour plus d’impact, ainsi de 1 pour 3, ils vont indiquer 5 pour 15.


Au vu des erreurs dans les chiffres, et c’est le moindre que l’on puisse dire, c’est que cette page a bien choisi son nom, car lors de la rédaction de cette publication, leur cerveau ne devait en effet pas être plus disponible que celui du site Belge « Act For Climate Justice ».


Comme l’explique la RTBF.be (Radio Télévision Belge Française) dans un article  du 1er Février 2019, les chiffres sont bien FAUX :

Prenons par exemple le cas de Bruxelles, puisque c’est de là que part l’intox.
Selon les chiffres de Sibelga qui est le gestionnaire du réseau de distribution pour le gaz naturel et l’électricité dans la région de Bruxelles-Capitale,  un ménage moyen consomme environ 3500 kilowatts-heure (kWh) par an. Trois ménages de ce type, correspondrait donc à une consommation annuelle de 10.500 kWh.

C’est plus complexe qu’il n’y parait. En effet, il y a une grande diversité de panneaux publicitaires dans la région bruxelloise : dans les  rue, sur les bâtiments ou dans les abribus et les stations de métro (Ce qui est aussi valable pour la France).
Néanmoins, puisque l’action a eut lieu dans les métros (photo), prenons cet exemple :

La STIB (Société des transports intercommunaux de Bruxelles) expliquait en 2016 que la consommation de ses panneaux était de 0,6 kWh par heure. En considérant que les panneaux sont éclairés de manière permanente, on obtient alors une consommation de 5256 kWh par an.

C’est loin des 10.500 kWh dépensés par trois ménages bruxellois, mais cela représente tout de même plus d’un ménage et demi.

D’autant plus que, depuis 2016, la STIB affirme avoir réduit encore un peu plus la consommation de ses écrans. « Les tubes néons des valves publicitaires papiers de 2 m2 verticaux ont été progressivement remplacés par un système d’éclairage LED », explique Françoise Ledune, porte-parole francophone du réseau.

Soit un passage d’une consommation annuelle d’environ 1181 kWh à 412 kWh.

Concernant les valves digitales, cette fois, la consommation est de 4,256 kwH par jour selon la STIB, soit une consommation annuelle d’environ 1553 kWh. Encore loin des 3500 kWh par an d’un foyer bruxellois.

Par ailleurs, toujours selon la STIB, les panneaux sont en veille pendant les heures de fermeture, donc la consommation est encore plus faible.

Et enfin, contactée par la RTBF, l’association « Action for Climate Justice » a donné la source de son calcul :

  • un document produit en 2017 par le site français Antipub, pour protester contre l’installation du nouveau parc de mobiliers urbains de JCDecaux.

S’il s’agit d’un parc français, on peut légitimement penser que le fournisseur a déployé le même type de panneaux pour la France et la Belgique.

Le Soir.beSibelgaRTBF.be