Jan 10 2019

Non, à Paris, les CRS ne sont pas des policiers de EuroGendFor.

Les photos de CRS à Paris qui ne sont pas CRS et encore moins français. Il s’agit d’une milice européenne EuroGendFor créée en 2004 pour le maintien de l’ordre. On a tout à craindre

C’est VRAI, qu’avec des gens comme nous, Hoax-Net entre-autres, il vaut toujours mieux préciser, il n’empêche que malgré tout, ceci est FAUX, même en précisant…

D’OÙ VIENT CETTE RUMEUR ?

Elle provient d’un blog se disant d’information politique et affirmant afficher ses sources.

Quelle est la source de ce site sur lequel a été copié l’article ci-dessus et le post facebook dans un des groupes des « Gilets Jaunes » ?

Il s’agit d’un site « avantgardepeuplesobs.org » :

« Avant-Garde Togolaise et Africaine

Peuples Observateurs »

Ce site prend même des sources pour vraies sur « Secrets News », site satirique bien connu… c’est dire la fiabilité de cette « source ».

Les métadonnées de cette photo nous indiquent que ce policier a été pris en photo le 29 mai 2018, au niveau du 48 de la rue Saint-Jacques dans le 5e arrondissement de Paris.

Dire que les CRS de Paris ne sont pas des CRS, encore moins Français, mais d’une milice européenne EuroGendForet est FAUX.

Ce policier est bien un CRS Français et porte :

Un casque à bandes jaunes, celui des CRS

et les écusson des CRS réglementaires, dont l’écusson SPI-4G, une équipe d’intervention des CRS spécialisée dans l’antiterrorisme.

Comme on le voit ci-dessus :

– En numéro 1 :

il s’agit de l’écusson précisant le groupe sanguin du CRS.

– En numéro 2 :

Ici l’écusson réglementaire des CRS.

– En numéro 3 :

Il s’agit d’un écusson non réglementaire que porte ce policier à titre personnel et donc non généralisé chez les CRS.
En effet, le règlement leur interdit de porter sur la tenue, tout élément, signe, ou insigne en rapport avec l’appartenance à une organisation politique, syndicale, confessionnelle ou associative.

Or, on voit clairement l’inscription, le logo d’une arme avec pour inscription juste au-dessus « ΜΟΛΩΝ ΛΑΒΕ en Français «viens prendre».

Un slogan du lobby pro-arme américain

Les mots sont issus du récit de Plutarque de la bataille des Thermopyles, quand les armées perses ordonnent aux spartiates de déposer les armes, Leonidas (roi de Sparte) leur répond : «venez les prendre».

La phrase a été adoptée depuis plusieurs années comme un slogan par le lobby pro-gun américain, qui l’a reprise sur le mode du défi : «le gouvernement veut nous prendre nos armes ? Qu’il vienne». Le merchandising autour de l’expression (tee-shirt, tatouage, stickers, etc.) tourne à plein régime. Un fabricant d’armes a même produit pour la NRA (la puissante National Riffle Association) un revolver «NRA spécial édition» avec «Molon labe» gravé sur le canon.

L’expression rencontre également un certain succès (mais sans être aussi identifiée à la «cause» qu’elle ne l’est pour le lobby pro armes) au sein des suprémacistes blancs, globalement émoustillés par toutes les références à Sparte (en raison du fantasme de la pureté ethnique de la cité grecque).

D’où l’indignation de certains…qui posterons cette photo:

Nous tenons à insister sur le fait que ce n’est là qu’une initiative personnelle de ce policier et non une généralité. Il n’en demeure pas moins que c’est interdit.

Interrogé par Libération-Checknews, le ministère de l’Intérieur explique :

«le RGEPN (règlement de la police nationale, ndlr) prohibe le port sur la tenue d’uniforme de tout élément, signe, ou insigne, en rapport avec l’appartenance à une organisation politique, syndicale, confessionnelle ou associative. On ne sait pas à quelle référence l’insigne renvoie, mais il ne devrait pas figurer sur l’uniforme du CRS».

Beauvau ajoute que le cas «a été signalé à la cellule disciplinaire CRS. Des sanctions sont possibles. Ce qui est sûr, c’est que l’insigne disparaîtra».

– En numéro 4 :

Il s’agit de l’écusson SPI-4G, montrant son appartenance à l’équipe d’intervention des CRS spécialisée dans l’antiterrorisme.
Il ne s’agit donc pas d’une représentation des policiers faisant partie d’EuroGendFor, décrite comme étant une milice européenne.

C’est la Force de gendarmerie européenne appelée « EuroGendFor ou FGE ». Elle a été créée le 17 septembre 2004 à Noordwijk, aux Pays-Bas. Initiée par la France, elle regroupe les forces de police à statut militaire de certains pays membres de l’Union européenne, tous n’en faisant pas partie.

La FGE est souvent perçue comme une institution de l’Union Européenne, alors qu’elle ne relève en réalité que des États membres qui y participent.

On attribue également à la FGE un pouvoir d’intervention sur le territoire de l’Union européenne, notamment dans des fonctions anti-émeutes,alors qu’un tel pouvoir relève exclusivement des États membres de l’UE et des forces de police nationales (à statut civil ou militaire).
D’autre part, « EuroGendFor ou FGE » a un logo bien spécifique sur ses tenues la différenciant des corps policiers nationaux des pays de l’Union Européenne :

Interrogée par « Libération-Checknews » sur la possibilité d’une intervention sur le sol français, la gendarmerie précise que:

«la FGE contribue à la gestion de crises extérieures dans le cadre d’un mandat donné à une organisation internationale ou une force de coalition. Elle peut intervenir uniquement dans un cadre politico-juridique strict de droit international et sous couvert d’une organisation internationale».

Selon les indications de la gendarmerie française, la FGE est actuellement déployée sur 6 missions internationales: Afghanistan, Mali, Sahel Mali, RCA, Libye, Althéa Bosnie.

SUR LE MÊME THÈME :

Dans notre article du 12 Décembre 2018, nous vous parlions déjà d’une fake news concernant des véhicules blindés portant le drapeau Européens en attente à Paris.
Petit rappel des circonstances :