Non, aucune étude sérieuse ne confirme que les OGM détruisent notre santé.

Tout d’abord, avant même de traiter l’information, regardons d’où elle provient : Les moutons rebelles! Site que nous connaissons bien, puisqu’ils diffusent une quantité assez incroyable de mensonges, fausses informations, théories conspirationnistes etc… Il existe aujourd’hui plusieurs façons de vérifier si un site est fiable, celui-ci  ne l’est absolument pas.


L’article des moutons rebelles nous parle principalement de l’étude de Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire, publiée en 2012.

Un cirque médiatique de très grande ampleur a tout d’abord été mis en place pour la publication de cette étude. Le document est censé avoir été examiné par d’autres scientifiques avant d’être publié dans la revue PLOS ONE. Mais il est sous embargo, c’est-à-dire que jusqu’à la date choisie de publication, seuls les journalistes scientifiques approuvés par PLOS y ont accès. Donc en attendant que les agences officielles puissent vérifier cette étude, des titres alarmistes et accrocheurs fleurissent dans la presse.

Durant son interview sur France Inter, Séralini ne répond pas à certaines questions et indique que les réponses sont dans son livre, qu’il suffit donc d’acheter pour savoir!

Ensuite, il y a plusieurs problèmes avec cette étude qui est rapidement décriée. Tom Sanders, directeur du département des sciences nutritionnelles au King’s College de Londres, note que Gilles-Eric Séralini et son équipe n’ont pas fourni de données chiffrées sur la quantité de nourriture donnée aux rats, ni sur leur taux de croissance. L’EFSA ( European Food Safety Authority) précise que cette race de rat est particulièrement sujette aux tumeurs mammaires, que le nombre minimum de rats par groupe pour une étude fiable n’est pas respecté (10 au lieu de 50), et mentionne encore beaucoup d’autres problèmes durant cette étude.

Puis, le 6 juin 2018, un rapport d’étude est publié sur le GRACE (Évaluation des risques des OGM et communication des preuves) concluant « qu’aucun risque pour la santé, y compris aucune cancérogénicité, n’a été constaté pour le maïs GM testé, ce qui confirme les conclusions des évaluations des risques précédentes. » Cette étude est financé par la commission européenne, et les autorités compétentes associées sont entre autres l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire, France), BVL (Office fédérale de la protection des consommateurs et de la sécurité alimentaire, Allemagne), le ministère fédéral de la santé de la famille et de la jeunesse pour l’Autriche, la FSA (Food Standards Agency, Royaume-uni).

Le 4 juillet 2018, plusieurs médias relaient une nouvelle fois l’information, l’étude de Séralini était fausse. Bernard Salles, professeur de toxicologie à la faculté de Toulouse et chercheur à l’Inra conclut : «  Il y a eu beaucoup d’études réalisées à assez long-terme et nous n’avons jamais pu montrer un lien chez le rat entre alimentation OGM et cancer. Et à ce stade, personne ne peut dire que les OGM sont cancérogène chez l’homme.« 

Enfin, il y a un léger problème avec  l’article de base…. Le gros titre dit que « 40 études confirment que les OGM détruisent notre santé »…. A la fin de l’article, on nous donne un lien vers les 40 études en question, qui sont toutes à propos du glyphosate!!! Alors OGM ou glyphosate ? De plus le site qui propose ces « sources », GMO FREE USA, est clairement anti-OGM et a déjà été épinglé pour avoir diffusé de fausses informations, et sans preuves sur des sujets sensibles, tels le glyphosate et les OGM.

En complément d’information, notre précédent article sur le glyphosate ICI.

z-1


Sources : Le MondePLOSSlateEFSAGRACEGRACE (2)ascienceenthousiast.comHoax-NetLa théière cosmiqueblog.mediapart Science 2.0New ScientistLe FigaroAllo Docteurs