NON, ce ne sont pas des cours d’éducation sexuelle qui seront imposés à la rentrée.

Plusieurs internautes se servent d’une vidéo où l’on voit une adulte parler de sexualité devant des enfants, en expliquant qu’il s’agit des cours d’éducation sexuelle qui seront imposés à la rentrée. Ces images ont en fait été tournées par France 5 pour l’émission « Les Maternelles » en 2013.

La première partie ce cette vidéo voudrait nous faire croire que c’est ce genre de cours qu’auront les jeunes enfants à la rentrée. Or, ce reportage de France5 date de 2013 et montre une initiative locale (et non nationale) dans une classe de CM1/CM2 à Périgueux, où deux membres du planning familial viennent expliquer des termes liés à la puberté tout en faisant de la prévention.
La vidéo qui circule beaucoup sur le web est une version raccourcie du véritable reportage, que vous pouvez consulter en entier ci-dessous :

Il ne s’agit donc en aucun cas des cours d’éducation sexuelle que Marlène SCHIAPPA veut imposer à la rentrée 2018, comme nous pouvons le lire sur les réseaux sociaux et dans des vidéos dont celle ci-dessus.

D’ailleurs, ce n’est pas une nouvelle loi, puisqu’elle date de 2001, loi dans laquelle il est précisé que c’est une « information et une éducation à la sexualité dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d’au moins trois séances annuelles« . Une circulaire de 2003 a bien précisé qu’étaient concernés l’école primaire (le nombre de trois séances est « un ordre de grandeur« ), le collège et le lycée mais pas l’école maternelle.

La deuxième partie de la vidéo est basée sur des faits de 2014.

RAPPEL DES FAITS :
Le nouveau collectif de la «Journée de retrait de l’école» (JRE), proche de la mouvance du printemps français, des intégristes catholiques et de l’extrême droite, s’est fixé une mission: interdire la «théorie du genre» – qui n’existe pourtant pas — à l’école. Sa dernière cible en date est une institutrice de l’école maternelle de la Blotterie à Joué Lès Tours, en Indre-et-Loire.

Dans une vidéo mise en ligne samedi, une militante JRE, Dalila Hassan (que l’on voit sur la vidéo), rapporte le témoignage d’une mère d’élève, «d’origine tchétchène» et «parlant très mal le français», dont le fils de trois ans aurait été traumatisé par l’enseignante. La maîtresse aurait demandé au petit garçon et à une petite fille de «baisser [leur] pantalon», puis de se «toucher mutuellement les parties génitales et de se faire des bisous».
Relayée par l’essayiste d’extrême droite Alain Soral et sur les réseaux sociaux, la vidéo, qui s’achève sur un panneau noir indiquant «vaincre ou mourir», a déjà été vue plus de 53.000 fois. Le collectif, lancé par Farida Belghoul , a appelé les parents à retirer leurs enfants de l’école de la Blotterie ce lundi, à l’occasion de la troisième «Journée de retrait de l’école» pour lutter contre «l’abomination» que constitue selon lui la soi-disant «théorie du genre»

«Une histoire montée de toutes pièces»

Le syndicat des enseignants (SE-UNSA) du premier et second degré, dénonce quant à lui «une attaque en règle contre l’école publique» avec «une histoire montée de toutes pièces». «Il est inimaginable de penser qu’une maîtresse d’école a fait se déshabiller les enfants et les a forcés à se toucher, s’indigne Céline Rigo, sa secrétaire nationale.
Mais cela fait gonfler la rumeur», qui prospère malgré tout et infuse les esprits.
Bien que ces accusations sans fondement se dégonflent d’elles-mêmes et que l’enseignante soit totalement innocentée, cette affaire a profondément marqué l’école Blotterie ainsi que l’enseignante en question. Cette dernière a décidé de porter plainte par la suite. Plainte qui a conduit Dalila Hassan et Farida Belghoul à être mises en examen et condamnées pour diffamation et complicité de diffamation envers une fonctionnaire.

VERDICT DU PROCÈS :

Des peines alourdies par la cour d’appel d’Orléans

Condamnées en première instance par le tribunal de Tours en mai 2016, pour diffamation et complicité de diffamation, Dalila Hassan et Farida Belghoul avaient été condamnées à payer 4000 euros pour la première et 5000 euros pour F.Belghoul, ainsi que 1000 euros de frais de justice. Le tribunal infligeait également aux deux femmes 12 000 euros de dommages et intérêts envers l’enseignante qui avait porté plainte contre les deux membres du mouvement JRE.

Farida Belghoul et Dalila Hassan avaient fait appel de la décision du tribunal de Tours. En décembre dernier, c’est donc la cour d’appel d’Orléans qui accueillait le deuxième procès de « l’affaire de l’école Blotterie ». Le parquet avait alors demandé la confirmation de la décision en première instance.

Le verdict est tombé hier, lundi 30 janvier 2015 et la cour d’appel d’Orléans a finalement non seulement suivi les réquisitions du parquet mais a alourdi les peines infligées. Farida Belghoul et Dalila Hassan ont ainsi été condamnées en appel à verser 15.000 euros de dommages et intérêts à l’enseignante incriminée dans la vidéo et à l’indemniser à hauteur de 3.000 euros de frais de justice. A titre personnel, Farida Belghoul a vu sa peine alourdie à 8000 euros, tandis que Dalila Hassan a vu la sienne réduite à 2.000 euros.


Comme souvent, voilà d’où provient ce genre d’allégations dont l’immonde fachosphère se délecte, quitte à salir une école et une honnête enseignante, et nous savons très bien que même si l’une et l’autre ont été mises hors de cause et blanchies, il leur restera toujours quelque chose de CES IGNOBLES FAUSSES ACCUSATIONS.

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Sources : ouest-france.fr – francetvinfo.frafp.com20minutes.fr37degres-mag.fr