Non, ce ne sont pas des drones aquatiques dans les images de synthèse pour le sabotage du gazoduc Nord Stream utilisées par France2.

Après la bourde de la chaine du service publique France2 sur l’obus dans le toit en Ukraine, et qui n’était qu’une cheminée,

des internautes sur les réseaux sociaux, et Twitter en particulier, se sont précipités pour mettre en cause les images de synthèses présentées par France2 et qui montraient l’une des 3 possibilités du sabotage (les 26-29 septembre 2022 où quatre explosions ont endommagé les gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2 dans les eaux territoriales suédoises)  en publiant soit en statut, soit en commentaire que

« les drones apparaissant dans la vidéo de synthèse étaient des drones aériens et qu’ils ne pouvaient donc pas fonctionner sous l’eau,… le tout accompagné d’une capture écran de la vidéo. (ci-dessous).

Rappelons qu’à l’heure actuelle, personne ne peut vraiment affirmer ce qu’il s’est passé réellement et quel(s) moyen(s) aurai(en)t été utilisé(s) pour ce qui apparait comme un sabotage et que tout ce qui est dit n’est que supposition.

Cependant, avec une recherche d’image et les mots clés (drone aquatique à hélices) nous pouvons affirmer que des drones aquatiques existent bien et depuis 2015 contrairement à ce qu’écrivent certains internautes.

Cependant, sur la vidéo de synthèse de France2 il s’agit de drones aériens à 4 hélices supérieures et non de drones aquatiques.

Le nombre d’hélices (palmes) est très important. En effet, les drones aériens possèdent, en majorité, 4 hélices (palmes). Le seul drone à la fois aérien et aquatique ayant le même aspect visuel que ceux de la vidéo possède 4 hélices vers le haut pour les vols aériens mais aussi 4 hélices vers le bas pour la partie sous-marine (comme ci-dessous).

Le
 

L’université de Rutgers, dans le New Jersey et la marine américaine ont mis au point un drone air-eau.

On n’arrête pas le progrès ! Ce drone serait capable d’aider dans un futur proche les secours en mer ou permettre de mieux localiser la pollution marine comme des nappes d’hydrocarbures par exemple. Sur le plan militaire il pourrait servir comme outil pour déminer en mer ou sur terre. Cette vidéo, tournée en novembre dernier nous montre les capacités de cette machine hybride.

Un an plus tard, le site « actunautique.com » dans un article datant du 10 janvier 2016, titrait ceci :

Innovation, le sous-marin volant de la Rutgers University

Défense – Un prototype de drone sous-marin qui peut également voler est en cours de développement dans une université américaine.

Le secteur des drone représente, à bien des égards, un véritable changement de paradigme, qui connaît un développement fulgurant et voit apparaître des champs d’application inimaginables il y a quelques années encore…

Les développements réalisés aux Etats-Unis, par la Rutgers University sont impressionnants, et visent à proposer un drone capable de voler mais aussi de se déplacer sous l’eau.

En bref, un sous-marin volant !!

Au stade de prototype, le modèle actuelle intéresserait tout particulièrement le département de la défense américain. Ainsi, la Rutgers University a obtenu un soutien financier lui permettant d’aller au bout de son projet.

En 2015, la vidéo Youtube extraite de l’article ci-dessus et publiée par « New Underwater Drone Flies AND Swims » dont le « actunautique.com » mais aussi avait tiré sa capture écran, montrait le premier drone aquatique à hélices relié par câble puisqu’il était en phase d’expérimentation, cependant tout évolue et la technologie aussi…

Le 24 avril 2019, cbsnews.com publiait cet article concernant une nouvelle génération de drones aquatiques :

NEW BRUNSWICK, N.J. (CBSNewYork) – L’Université Rutgers travaille sur la prochaine génération de drones, y compris ceux qui peuvent aller dans l’eau et même battre les « ailes »  comme un oiseau.

Ce n’est pas un petit sous-marin, c’est un drone sous-marin appelé le Naviator, il peut supporter des courants forts et de grandes profondeurs.

C’était le premier du genre, a déclaré le professeur Javier Diez. Le prototype passe en douceur de l’air à l’eau.

Selon le site usinenouvelle.com en janvier 2019 :

« Les scientifiques du New Jersey travaillent actuellement au développement de nouvelles versions du Naviator. Ils espèrent notamment pouvoir s’affranchir du câble par lequel transitent les informations qui lui sont destinées via des ondes radio incapables de franchir la surface de l’eau. Pour parvenir à piloter le drone immergé à distance, les chercheurs prévoient d’utiliser des ondes acoustiques pour la transmission des données. Parallèlement, les scientifiques développent aussi de nouvelles tailles pour l’engin. De petits modèles pour des missions en essaim, des tailles moyennes pour embarquer des capteurs (caméras, sonars…) et des modèles plus gros capables d’emporter une charge utile allant jusqu’à 23 kg. Le Naviator pourrait ainsi trouver des applications dans d’autres domaines.

Au sein de l’US Navy, il pourrait être utilisé pour repérer la présence de mines sous-marines ou détecter en toute discrétion la position des navires ennemis. L’engin serait également utile lors des missions de recherche et de sauvetage en pleine mer, pour surveiller l’évolution des marées noires ou dans l’inspection des failles géologiques.

  1. Sous l’eau, le Naviator fonctionne de manière autonome à l’aide d’aides à la navigation, mais est contrôlé dans les airs via une télécommande. Lorsque le Naviator sort de l’eau, il acquiert une position GPS et peut également fonctionner de manière autonome, ou un opérateur à distance peut reprendre le contrôle manuel du robot. « Cette transition eau-air est ce que personne d’autre ne peut faire », a déclaré Diez.

  2. Deuxièmement, le robot devait être capable de gérer avec précision les vitesses de propulsion dans les environnements aquatiques et aériens, un défi qui, selon lui, a pris près d’une décennie à résoudre.

  3. Troisièmement, a-t-il dit, l’électronique sous-marine est généralement placée dans des récipients sous pression, ce qui peut augmenter considérablement le poids de l’équipement. Au lieu d’utiliser un récipient sous pression, SubUAS recouvre l’électronique du Naviator avec un matériau exclusif qui permet à l’unité de fonctionner à des profondeurs d’eau allant jusqu’à 2 000 pieds. 

La technologie qui permet au Naviator d’effectuer des opérations sous-marines et dans les airs sur la même mission ouvre une multitude de possibilités pour l’inspection des actifs pétroliers et gaziers offshore, ainsi que des installations éoliennes offshore.

L’une des raisons est qu’un Naviator peut être contrôlé à longue distance dans des grandes profondeurs ».

Sur la vidéo de simulation en image de synthèse montrée dans le 20h de France 2, c’est donc bien des drones aériens mis en scène.

Les drones à la fois aériens et aquatiques existent bien mais sont différents dans leur conception.

Enfin, selon ladepeche.fr, TotalEnergies a déclaré le vendredi 30 septembre 2022 avoir observé une activité de « drones non autorisés » non loin de ses plateformes offshore au large du Danemark.

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