Non, cette étude de 2005 ne prouvait pas l’efficacité de la Chloroquine sur les humains.

Comme on le voit dans cette publication, des internautes partagent en masse une étude de 2005 qui indique que la chloroquine est « un puissant inhibiteur de l’infection et de la propagation » du SARS-CoV, responsable de l’épidémie de SRAS qui a sévi essentiellement en Chine entre 2002 et 2004.

Cependant selon « Le Monde« , cette présentation des faits est inexacte.

L’étude dont il est question explique que la chloroquine a des propriétés antivirales dans le cadre de tests in vitro, à l’aide de cellules en culture. Mais l’expérience n’a pas été menée sur des malades du SRAS, elle ne prouve donc pas l’efficacité de la molécule in-vivo (sur les humains), comme l’a rappelé l’un des coauteurs de cette étude, interrogé en août par l’Agence France-Presse (AFP).

Tout est parti, comme bien souvent, des États-Unis où en juillet 2020, les utilisateurs des médias sociaux ont publié un visuel qui comprenait une capture d’écran d’un extrait d’article qui aurait démontré que l’hydroxychloroquine serait un «remède et un vaccin» efficaces contre la COVID-19.

Selon Snopes.com, le média de Fact Checking américain, l’affirmation découle d’un article d’opinion de Bryan Fischer, ancien directeur de l’American Family Association, qui a interprété une étude de 2005 sur l’utilité de la chloroquine pour traiter le SRAS comme étant pertinente pour la COVID-19 – une maladie qui n’existait pas à l’époque de publication de ce papier. Le SRAS (alias SRAS-CoV, qui a provoqué des épidémies au début des années 2000) et la COVID-19 (alias SARS-CoV-2) sont tous deux causés par des coronavirus, mais cela ne signifie pas que les deux pourraient être traités avec le même médicament.

De même, l’hydroxychloroquine et la chloroquine sont des médicaments apparentés, mais cela ne signifie pas qu’ils sont interchangeables. Enfin, l’étude extraite était de portée limitée et basée sur des résultats de laboratoire.

Bryan Fischer a tenté de lier le Dr Anthony Fauci (immunologue américain et conseiller Covid19 auprès de la Maison Blanche) à l’étude de 2005 en alléguant à tort qu’elle avait été publiée dans une revue de l’agence américaine dirigée, à l’époque, par le Dr Fauci.

Cette étude a été publiée par une revue scientifique, The Virology Journal, puis indexée par la Bibliothèque nationale de médecine des Instituts nationaux de la santé aux Etats-Unis. Anthony Fauci est Directeur depuis 1984 de l’un d’entre eux : « l’Institut national des allergies et maladies infectieuses« , mais selon « Le Monde« ,  le « Virology Journal » est une revue qui appartient à l’éditeur britannique scientifique BioMed Central. Elle n’a aucun lien avec les institutions gouvernementales sanitaires américaines ou avec le Docteur Fauci, qui n’a lui-même pas pris position sur le sujet.


Non, bien que le SRAS et le COVID-19 soient tous deux coronavirus, cela ne signifie pas que ces deux maladies sont interchangeables, ni qu’elles peuvent être traitées avec des médicaments identiques.

  • Il faut d’ailleurs rappeler que les coronavirus ne sont pas nouveaux et existent probablement depuis au moins des centaines de millions d’années. Ce n’est qu’en 1965 que le premier coronavirus infectant l’être humain (la souche B814) est découvert comme nous le mentionnons dans notre premier article sur ce sujet en Janvier 2020. Toutes les souches n’ont pas été traitées avec un remède unique.

En effet, des centaines de coronavirus existent, dont la plupart circulent parmi les animaux. Ces virus atteignent parfois les humains et provoquent des maladies dont la gravité varie. Le rhume, par exemple, qui n’est pas particulièrement connu pour être mortel, peut être causé par un coronavirus. La COVID-19, qui a causé plus de 150.000 décès aux États-Unis (et près de 700.000 décès au total dans le monde) à ce jour, est également causé par un virus de la famille des coronavirus. Personne ne dirait qu’un traitement contre le rhume serait tout aussi efficace contre la COVID-19.

Non, bien que ces médicaments soient similaires (ils sont tous deux dérivés d’un noyau 4-aminoquinoléine [4AQ]), ils ne sont pas interchangeables.

  • La chloroquine est principalement utilisée pour traiter le paludisme, tandis que l’hydroxychloroquine, considérée comme moins toxique que la chloroquine, est utilisée pour traiter notamment la polyarthrite rhumatoïde, le lupus et certains troubles sanguins.

La capture écran (visuel) de l’étude 2005 partagée par des pseudoscientifiques sur les réseaux sociaux est donc FAUSSE en tout point.

Le MondeHoax-NetAFPSnopesThe Virology Journal – ncbi.nlm.nih.gov


EN ATTENDANT….. Prenez soin de vous et des autres…