Dans le cadre d’un appel au « boycott d’Israël », Manon Aubry une Eurodéputée LFI France n’a pas hésité à faire un appel au boycott des produits israéliens.

Dans son post sur X, elle propose : « Vérifiez vos achats : les codes-barres commençant par 729 sont des produits israéliens ». Elle ajoute : « Comme le gouvernement français, ne soyons pas complices, organisons le boycott. »

Selon 20minutes.fr :

Les Français ne sont pas les seuls à partager des milliers de fois ce message. Il circule également énormément en Italie, en Belgique et en Espagne ces dernières semaines et pas uniquement sur « X ». Certains affirment même que ce code a changé car il était auparavant «871».

Qu’en est-il vraiment ?

Ces appels au boycott d’Israël ne sont pas récents et circulent régulièrement sur tous les réseaux sociaux, dans le contexte du « génocide à Gaza » dénoncé par l’ONU.

Mais pour ceux qui pensaient pouvoir éviter d’acheter des produits en provenance d’un pays simplement en regardant les premiers chiffres du code-barres, c’est raté.

En réalité, le préfixe, c’est-à-dire ces trois premiers chiffres, ne donne aucune information sur le lieu de provenance d’un produit.

Et c’est bien ce que précise l’association internationale GS1 sur son site.

Qu’est-ce que le GS1:

GS1 est une organisation internationale à but non lucratif qui développe et maintient des standards pour l’identification des produits, des unités logistiques, des services, des lieux et les codes-barres associés. Le plus connu de ces standards est le code-barres sur les produits de grande consommation, un symbole imprimé sur les produits et pouvant être scanné électroniquement au passage à la caisse.

Parmi les codes-barres développés et gérés par GS1, on trouve : EAN/UPC (principalement utilisé sur les biens de consommation), GS1 DataMatrix (principalement utilisé sur les produits de santé et produits techniques type pièces détachées), GS1-128 (très utilisé pour la logistique), GS1 DataBar et QR Code augmenté GS1

GS1 compte 120 organisations membres locales (ex : GS1 France, …) et plus de 2 millions d’entreprises utilisatrices dans le monde. Son siège social est à Bruxelles.

Cette dernière est chargée des codes-barres et des identifiants des produits commercialisés dans le monde entier. Elle gère plus d’un milliard de produits chaque année, qui sont eux-mêmes fabriqués par plus de deux millions d’entreprises.

« Le préfixe GS1 n’indique pas qu’un produit a été fabriqué dans un pays spécifique, ni par une entreprise spécifique. Il peut avoir été produit n’importe où dans le monde », est-il précisé sur son site.

Un indicatif de l’antenne de labellisation

Toutefois ce préfixe a bien son utilité, il permet de savoir quelle antenne de l’association a labellisé le produit que vous vous apprêtez à acheter. En tout, il existe 116 antennes dans le monde, et chacune d’entre elles possède un préfixe qui lui est propre.

Et c’est précisément de là que vient la confusion.

L’indicatif « 729 » est bien celui de l’antenne israélienne du GS1. Cela signifie en effet que le produit y a été labellisé, mais en aucun cas que votre fruit, votre légume ou votre vêtement n’a été produit dans le pays.

Par ailleurs, pour ce qui est du préfixe « 871 » qui est indiqué sur les réseaux sociaux comme étant l’ancien correspond à Israël, il n’en est rien puisqu’il s’agit de l’un de ceux utilisés par l’antenne GS1 aux Pays-Bas.

Ainsi, des entreprises peuvent choisir l’antenne GS1 qu’elles souhaitent, notamment pour des questions de tarifs ou pour une meilleure présence sur un marché local.

Des produits d’autres pays peuvent donc se retrouver avec le préfixe « 729 », tandis que d’autres qui proviennent d’Israël peuvent avoir un tout autre préfixe.

Un choix qui pourrait être fait par certains pour justement éviter d’éventuels boycotts.

ARTICLE SIMILAIRE de 2019

20minutes.fr – Hoax-Net.be (2019)