Non, le graphène n’attire pas les métaux, et il n’est pas non plus présent dans le vaccin contre la covid-19.

Ces deux vidéos parmi tant d’autres sont très partagées sur les réseaux sociaux, elles veulent nous faire croire qu’il y aurait du « graphene » dans les vaccins et que celui-ci attirerait les métaux, pire encore il serait mortel pour les vaccinés 😢

Soyez rassurés si besoin en était, tout cela est FAUX !


Selon l’AFP.es :

  • l’homme qui a envoyé cette rumeur partie d’Espagne est Ricardo Delgado Martin, un militant anti-vaccins connu en Espagne, relayant régulièrement de fausses informations sur son blog « Quinta Columna » (« Cinquième Colonne« ).

Le 7 juin 2021, il soutenait déjà que le « SARS CoV-2 est du graphène » dans une vidéo publiée sur Instagram qui a fait l’objet d’un fact-checking de l’AFP en Espagne.

L’un des premiers médias espagnols de fact-checking à s’être penché sur cette rumeur est « newtral.es » qui explique que :

  • le graphène est un matériau très récent découvert par des chercheurs de l’Université de Manchester en 2004. Comme l’explique Francisco J. Gámiz , professeur à l’Université de Grenade et directeur du Laboratoire de nanoélectronique, graphène et matériaux bidimensionnels, à Newtral.es , il peut être résumé comme « une feuille d’un seul atome de carbone de forme hexagonale » et avec une disposition similaire aux « nids d’abeilles ». Comme s’il s’agissait d’une alchimie, les scientifiques tentaient de trouver du graphène depuis le milieu du 20e siècle. Cependant, ce matériau n’a pas été une réalité avant 2004, lorsque les professeurs Andre Geim et Konstantin Novoselov ont réussi à isoler une couche bidimensionnelle d’atomes de carbone qui ressemblait à un treillis.

Le graphène est-il magnétique ?

Diego Peña, professeur de chimie organique à l’Université de Saint-Jacques-de-Compostelle et chercheur au Centre singulier de recherche en chimie biologique et matériaux moléculaires (CIQUS), précise dans une interview à Newtral.es que le graphène « n’a pas propriétés magnétiques sous l’aspect d’un aimant macroscopique » ou conventionnel. Son groupe de recherche a pu détecter un état magnétique dans une petite structure triangulaire de graphène, mais cela a été fait dans des conditions de laboratoire très spécifiques et au niveau moléculaire.

Pour atteindre ce point de magnétisme du graphène au niveau moléculaire, qui n’a rien à voir avec le magnétisme d’un aimant, les chercheurs ont créé un espace à ultra-vide, « qui est le vide qui existe, par exemple, dans l’espace. ; sans oxygène et sans eau », explique Peña. Par conséquent, le graphène dans des conditions ambiantes n’est pas magnétique. « Ce que nous appelons le graphène, vierge, n’est pas magnétique », explique Francisco J. Gámiz.

Y a-t-il du graphène dans les vaccins ?

Le président de l’ Association espagnole de vaccination , Amós García, souligne à Newtral.es qu’ « il n’y a aucune référence au fait que les vaccins contiennent du graphène » et, de plus,

  • « je trouve qu’il serait extrêmement difficile de l’incorporer ».

Concernant le supposé magnétisme conféré par les vaccins, il affirme :

  • « Je suis vacciné aux deux doses et, jusqu’à présent, je n’ai été attaché à aucun lampadaire ni à aucun métal ».

Quant à la cause possible de cet effet, il souligne que le fait que certains objets restent attachés au corps de certaines personnes « a plus à voir avec la graisse et la sueur ».

Est-il possible d’inoculer du graphène ou des métaux magnétiques dans des vaccins ?

Selon le professeur Diego Peña,

le graphène n’est pas une substance soluble , il serait donc difficile de l’inoculer dans un vaccin.

  • « Les injections seraient troubles parce que le graphène est comme le charbon, sa composition est en carbone. »

Dans le cas où il aurait été inoculé, précise le chimiste,

  • « vous ne pourriez pas coller une cuillère car cela n’aurait jamais cet effet ».

Comme Jordi Sort , qui dirige le Groupe des matériaux intelligents pour la nano-ingénierie, la nanomécanique et le nanomagnétisme à l’Institution catalane de recherche et d’études avancées (ICREA), l’a précédemment expliqué à Newtral.es  pour créer l’effet observé dans les vidéos

  • « il faudrait un implanter sous la peau avec une quantité suffisante de matériau magnétique pour attirer un aimant ».

Les vaccins ne portent pas un tel implant.

Enfin, le graphène est bien utilisé en médecine.
En fait, le groupe de recherche pour lequel travaille Gámiz à l’Université de Grenade conçoit un test pour détecter les infections à coronavirus grâce à cette substance.

C’est tellement précis qu’une seule goutte de salive au-dessus d’un capteur de graphène » serait capable de détecter le virus sans avoir besoin de tests plus intrusifs comme la PCR ou les tests antigéniques, explique le professeur expert en cette substance, Francisco J. Gámiz.

De cette façon,

  • « le graphène ne pénètre jamais dans le corps, mais est appliqué à l’extérieur ».


Autres vidéos repérées par France24 sur le même sujet :

Selon notre partenaire France24.com, on retrouve la version originale de cette vidéo sur la chaîne YouTube du “Stanford complexity group” liée à l’université américaine du même nom.  Intitulée “Self Assembling Wires” l’expérience montre en réalité des billes en acier plongées dans de l’huile de ricin entourée par un cerceau en métal, qui s’assemblent au contact d’une charge électrique pour former un courant. Et en aucun cas du graphène ou de l’oxyde de graphène.

Une autre vidéo postée sur Twitter où l’on voit une masse sombre qui s’agite à l’approche d’un aimant, au point même de l’engloutir, prétend montrer “à quoi l’oxyde de graphène ressemble”.

Cependant, Il s’agit en réalité d’un tutoriel publié par Buzzfeed en 2016 pour fabriquer une sorte de “slime”, matière visqueuse amusante prisée par les plus jeunes et pour laquelle il existe des milliers de tutoriels.

  • Dans cette “recette”, on a ajouté de l’oxyde de fer (et non de graphène), ce qui explique son comportement magnétique.

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