Non, le masque ne vous fait pas respirer de la moisissure.

Le fait de porter un masque rend malade, tout comme le fait de mettre son lit dans une pièce humide et pleine de moisissures, en quelques semaines, vous allez faire de l’hyperventilation, vous allez tousser, mal de gorge, vous allez avoir d’énormes soucis de bronches, car vous allez développer un champignon interne dû à la respiration de la moisissure.

Pour commencer et pour bien comprendre d’où provient cette publication, il est nécessaire de présenter l’auteur et la vraie provenance de la publication.

Alain Desbiens est un conspirationniste canadien, et plus particulièrement québecois, sa publication est datée du 21 Juillet 2020. Sous sa publication, il avoue dans les commentaires seulement qu’il n’est pas  l’auteur de ce texte.
Nous n’avons pas pu résister au plaisir de vous mettre une bribe de conversation que l’on trouve en commentaire qui en dit long sur le personnage :


Il n’empêche que l’on retrouve cette publication sur son site conspi « Qactus » où il signe son article du 24 Juillet 2020 comme si c’était le sien :

La publication n’est donc pas du complotiste québecois Alain Desbiens, elle n’est pas non plus  du complotiste Silvano Trotta, qui s’est empressé de relayer cette publication
Silvano Trotta, pour rappel, est à la tête de 16 entreprises, dont Atelio qui évolue dans le secteur de la télécommunication et qui affiche 2 335 480 € de chiffre d’affaire en 2018.

Il anime une chaîne conspirationniste très influente sur Youtube, (103 000 abonnés cumule plus de 8 millions de vues) où il parle des bêtes de l’ultra monde,  de chamanisme, des ovnis, de la lune, des vaccins, des phénomènes paranormaux, de l’incendie de Notre-Dame, des chemtrails ou encore des attentats du 11 septembre 2001.
Il affirme par exemple :

  • que la Lune est creuse et qu’elle n’est pas un satellite naturel mais artificiel construit par des entités supérieures à nous.

Et enfin, le 3ème protagoniste est l’avocat Carlo Alberto Brusa, fondateur de l’association Réaction-19, qui milite contre l’obligation du port du masque.


En fait, la publication originale vient d’un commentaire sous une vidéo Youtube datant du 20 juillet 2020  (ci-dessous) et transformé en article par les divers protagonistes conspi (ci-dessus) ainsi que certains internautes :

Capture afp.com

Voilà, la présentation des divers protagonistes était un peu longue mais nécessaire, passons maintenant au contenu.

Françoise Dromer, responsable de l’unité de mycologie moléculaire et du Centre national de référence des Mycoses invasives et des antifongiques de l’Institut Pasteur, a expliqué a l’afp que :

  • « Dans les conditions d’utilisation recommandées, il n’y a aucun moyen que des champignons se développent à l’intérieur d’un masque, le fait de dormir dans une pièce pleine de moisissures n’a rien à voir avec le fait de porter un masque; Pour qu’un masque moisisse, il faudrait le laisser, par exemple, humide dans une pièce pleine de moisissure, ou dans un compost, pendant des semaines. La moisissure serait alors visible, comme un citron qui pourrit dans le frigo » assure t-elle.

Par sécurité

  • il suffit de le remplacer toutes les quatre heures et de laver les masques en tissu au moins une fois par jour à l’eau chaude et avec du savon de Marseille, par exemple. Le virus, les bactéries et la mycose n’y résistent pas », détaille Jean-Luc Gala, chef de la clinique Saint-Luc à Bruxelles et professeur à l’Université Catholique de Louvain.

Vous pouvez d’ailleurs retrouver toutes les recommandations sur le port du masque dans le cadre du Covid 19 sur un pdf de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé)

Concernant l’affirmation dans cette publication qui dit que le masque a « un effet statique et de ce fait absorbe tous les microbes qui l’entourent », comme « des lingettes swiffer qui attirent la poussière », contrairement à ce qui est insinué, c’est cet effet électrostatique qui  « protège la personne qui porte le masque des champignons dans l’air ».  Il permet de bloquer les aérosols », corrige Florence Elias, professeur de physique à l’Université de Paris et chercheuse au laboratoire Matière et systèmes complexes.

Daniel Pahua, professeur de santé publique à l’Université nationale autonome du Mexique (Unam) expliquait fin juin à l’AFP :

  • En conditions normales, les humains ont des bactéries normales dans leur bouche et leurs fosses nasales, et quand nous parlons, nous expulsons des gouttelettes de salive. Il peut y avoir des champignons ou des bactéries qui restent sur le masque, cependant, la plupart de ces agents ne produisent pas de maladie, parce que ce sont des bactéries que nous avons dans la bouche. A moins que nous soyons malades.

Article intégral Afp.com ICI

En attendant…….

conspiracywatch.info/silvano-trottabloglextracteurfactuel.afp.comOMS