Non, le vol du bourdon ne viole pas les lois de la physique aérodynamique.

Une affiche avec des abeilles est suspendue dans le Centre des sciences spatiales de la NASA, qui dit :
′′ Le corps aérodynamique du bourdon n’est pas apte à voler, mais c’est bien que les bourdons n’en savent rien « .
Droit de la physique, principe aérodynamique dit que la largeur des ailes est trop petite pour garder son énorme corps en vol, mais le bourdon ne sait pas, il ne sait rien de la physique ou de sa logique et vole toujours.
C ‘ est quelque chose que nous pouvons tous faire, voler et gagner à tout moment avant toute difficulté et sous toutes les circonstances malgré ce qu’ils disent.
Soyez bourdon, quelle que soit la taille de vos ailes, volez et profitez de la vie. 💛 🐝

INTRO :
Elle court, elle court la fake news du jour, puisque la rumeur est partie des années 30 comme on le verra ci-dessous… Bien qu’améliorée dans la conception du texte, ou par exemple pour la version russe (post Facebook ci-dessus) il a été rajouté que l’affiche serait sur un mur de la N.A.S.A.
Il faut dire que cette affirmation qui prétend que « les bourdons volent parce qu’ils ne savent pas qu’ils peuvent voler » faisant référence à leur volume et la grandeur de leurs ailes, a été publiée sur de nombreux sites en toutes sortes de langues dont le Français et ce n’est pas innocent comme on le verra plus bas.

A l’heure des réseaux sociaux, cette infox traine depuis 2010, qui est aussi la date de l’article de notre confrère américain bien connu pour son sérieux en matière de fact-checking : Snopes.com. Plus récemment, en 2017 c’est le site businessinsider.fr qui lui aussi s’est penché sur cette infox suite aux milliers de partages sur les réseaux sociaux qui ne cessent de croitre ces derniers temps, d’où notre article qui s’appuiera sur ces deux médias de fact-checking.

Historique :

  • Un ensemble de récits suggère que l’histoire a fait surface pour la première fois en Allemagne dans les années 1930. Un soir au dîner, un éminent aérodynamicien s’est justement entretenu avec un biologiste, qui l’a interrogé sur le vol des abeilles. Pour répondre à la question du biologiste, l’ingénieur a effectué un rapide calcul « au fond de la serviette ».

Certains récits associent l’histoire aux étudiants du physicien Ludwig Prandtl (1875-1953) de l’Université de Göttingen en Allemagne.

D’autres identifient le chercheur qui a effectué le calcul comme étant le dynamiste suisse des gaz Jacob Ackeret (1898-1981).

Cependant, un autre fil de preuves pointe vers l’entomologiste français Antoine Magnan.

En 1934, Magnan a inclus le passage suivant dans l’introduction de son livre Le Vol des Insectes :

  • Tout d’abord poussé par ce qui fait en aviation, j’ai appliqué aux insectes les lois de la résistance de l’air, et je suis arrivé avec M. SAINTE-LAGUE a cette conclusion que leur vol est impossible. (« J’ai appliqué les lois de résistance de l’air aux insectes, et je suis arrivé avec Monsieur ST LAGUE à la conclusion que leur vol est impossible. »)

La référence de Magnan est un calcul de son assistant André Saint-Lagué, qui était apparemment ingénieur.

Quelles que soient ses origines, l’histoire et le mythe persistent : le bourdon ne pourrait pas voler…

Ce mythe connait une « nouvelle vie » en tant que morceau de « folklore urbain » sur Internet.

Au fil des ans et des infox, on ne fait même plus de différence entre abeilles et bourdons alors qu’ils sont morphologiquement différents dans leur volume.

De nombreuses vidéos YouTube leurs sont consacrées, telles que « Le film de l’abeille : mais à chaque fois qu’il dit abeille ça accélère ». Quelqu’un avait déclaré qu’il avait tellement aimé le film qu’il l’a regardé 357 fois sur Netflix en 2017.

Cependant « Bee Movie » répand aussi des mensonges.

Voici les premiers mots du film :

  • « Selon toutes les lois connues de l’aviation, il n’y a aucun moyen qu’une abeille puisse voler. Ses ailes sont trop petites pour faire décoller son petit corps gras du sol. L’abeille, bien sûr, vole de toute façon. Parce que les abeilles ne le font pas. Je me fiche de ce que les humains pensent être impossible. »

En réalité les abeilles ne désobéissent à aucune loi de la physique.

Le mythe remonte aux années 30, lorsque l’entomologiste français August Magnan a noté que le vol d’une abeille devrait être impossible, car leurs ailes battaient au hasard.

Si les abeilles volaient comme des avions, il aurait raison, mais ce n’est pas le cas.

Notre connaissance de l’aérodynamisme provient en grande partie de la conception d’avions, d’hélices, de ventilateurs et de grands objets similaires. En utilisant ces équations et méthodes de conception, les ailes de bourdon ne peuvent pas être jugées adéquates pour le vol.

Pour mémoire : Les avions peuvent voler grâce à un équilibre minutieux de quatre forces physiques : la portance, la traînée, le poids et la poussée . La force de portance doit équilibrer son poids, et la poussée doit dépasser sa traînée, pour rendre le vol possible. Les avions utilisent des ailes pour la portance et des moteurs pour la poussée. La traînée est réduite grâce à une forme profilée et des matériaux légers.

L’envergure d’un avion est suffisamment grande pour satisfaire les équations de portance pour le vol, de sorte qu’il n’a pas besoin de battre des ailes.

Mais les petites ailes d’une abeille ou d’un bourdon par rapport à son corps relativement gros ne le sont pas. Un avion Boeing 747 régulier peut également décoller à environ 300 km/h, alors que les abeilles n’atteignent pas cette vitesse.

En raison des faibles vitesses et de la forte traînée lorsque les abeilles battent des ailes, il peut sembler qu’elles ne devraient pas pouvoir voler. En réalité, elles volent simplement d’une manière complètement différente.

Il faut rappeler également que les bourdons ont quatre ailes, deux à l’avant et deux à l’arrière, ce qui leur permet de tirer parti de l’énergie cinétique des tourbillons disséminés par la paire d’ailes avant.

Une  étude de 2005 , par le professeur de biologie Michael Dickinson de l’Université de Washington qu’on peut retrouver sur « researchgate.net/publication« , a également conclu que les abeilles battent des ailes d’avant en arrière, et non de haut en bas. C’était auparavant une idée fausse sur la façon dont les insectes volent, et cela aurait pu être à l’origine, ce qui a fait se fourvoyer Magnan.

  • L’aile d’un avion force l’air vers le bas, ce qui pousse l’avion vers le haut.
  • Les insectes balaient leurs ailes dans une rotation partielle.

Plutôt que d’être comme une hélice, l’angle par rapport à l’aile crée des tourbillons dans l’air comme de petits ouragans. Les centres de ces « mini-ouragans » ont une pression plus faible que l’air extérieur, ce qui soulève les abeilles ou les bourdons vers le haut.

Ainsi, la prochaine fois qu’on vous affirmera qu’une abeille ou un bourdon ne devrait pas pouvoir voler, vous pourrez l’informer qu’il ne s’agit que d’un mythe perpétué par la culture populaire et qu’en réalité, les abeilles et les bourdons créent simplement des « mini-ouragans » en agitant leurs ailes  230 fois par seconde, ce qui est beaucoup plus facile à comprendre.

Snopes.combusinessinsider.frresearchgate.net/publicationcornell.edujecoco.com/bourdons