Non, les codes visibles sur les fruits et légumes n’identifient pas des OGM.

Plusieurs publications sur les réseaux sociaux montrent une pomme estampillée d’une étiquette mentionnant la variété du fruit ainsi qu’un code à quatre chiffres « 4173 », tandis que le texte affirme qu’un tel code :

  • S’il commence par 3 ou 4, prouve que le fruit « a été aspergé de pesticides ».
  • Pour un code à cinq chiffres, le fruit serait BIO s’il commence par un 9
  • et OGM s’il commence par un 8, affirme encore la publication.

Sur le Web, nous avons retrouvé un article de greenpeace.org/canada datant de  2009 et qui a certainement dû inspirer les premières publications sur les réseaux sociaux :

Une recherche sur Facebook montre une publication similaire qui circulait déjà en français en 2013 avec un autre visuel.

L’affirmation dans son contexte actuel qui concerne la signification du code sur les fruits est publiée à partir de 2016.

Cependant cette affirmation qui fait surtout la part belle aux OGM est une première fois démentie en octobre 2010 par le média huffpost.com :

Par ailleurs d’autres variantes circulent, affirmant à tort que ces codes permettraient de savoir où les denrées ont été produites, comme certaines en Amérique du Nord mais également en Malaisie.

Cependant toutes les publications à ce sujet sur les réseaux sociaux sont FAUSSES

Selon factuel.afp.com,

Des références pour des passages en caisse plus rapides

Une recherche sur internet permet de constater que les codes présents sur ces étiquettes sont dénommés « codes PLU », pour « Price Look-Up », ou « codes de consultation des prix ».

Ils sont utilisés dans de nombreux pays pour référencer les produits, actualiser les stocks et faciliter le passage en caisse dans les magasins.

  • « Les codes PLU sont utilisés pour la vente au détail afin de faciliter les procédures lors du passage en caisse. Ils servent à identifier les fruits et les légumes – ainsi que les noix et les fines herbes – en vrac ou dans des emballages de poids variable ou aléatoire. Le plus souvent, le code PLU est imprimé sur un petit autocollant (sticker) apposé à même les fruits et les légumes et il comporte quatre ou cinq chiffres », a expliqué l’Interprofession française des fruits et légumes frais (Interfel)
  • « Le système PLU a été développé afin d’assister les détaillants lors du passage en caisse, afin de  s’assurer que les produits vendus en vrac, en gros, non emballés, pourraient être identifiés correctement et que les clients paieraient le prix juste », avait déjà indiqué Jane Proctor, présidente du comité d’identification des produits au sein de la Fédération internationale pour les normes des produits (International Federation for Produce Standards, IFPS – archive), qui édite ces codes.
  • « Sans un référencement ou un système de scan, les caissiers devraient savoir quelle variété de quel produit ils ont sous les yeux, y compris savoir s’il est bio, ce qui est, évidemment, extrêmement difficile, sinon impossible, à faire de visu », avait-elle ajouté.

On retrouve d’ailleurs la liste de tous les codes des fruits et légumes dans un document de 55 pages sur le site innvista.com/health/foods/plu

Les principaux supermarchés utilisent ces codes depuis les années 90, mais ceux-ci ne sont pas obligatoires ni requis par la loi.

L’IFPS les crée et attribue chacun à une variété de fruit ou de légume de manière aléatoire dans les séries de nombres 3000, 4000, 83000 et 84000, est-il expliqué sur son site : ifpsglobal.com/PLU-Codes.

Le préfixe 9 pour le bio

Pour les produits bio, un préfixe, en l’occurrence le chiffre 9, est placé devant ces codes, qui deviennent alors des codes à cinq chiffres.

Pour les produits bio,

« le préfixe 9 est placé avant les quatre chiffres référençant un produit issu de l’agriculture conventionnelle », a indiqué l’IFPS à l’AFP en décembre 2022. C’est aussi ce qu’elle écrit sur son site.

« Par exemple, le code PLU 4011 désigne une banane cultivée selon la méthode conventionnelle, tandis que le code PLU 94011 désigne une banane biologique », illustre l’Interfel.

Par contre, un code commençant par 8

ne signifie absolument pas que le fruit ou le légume a été génétiquement modifié, ont confirmé les professionnels contactés par l’AFP.

Le préfixe 8 pour augmenter le nombre de références

Avec l’accroissement des variétés de produits frais disponibles à la vente, les professionnels ont en effet besoin de toujours plus de nouveaux préfixes à ces codes pour référencer les produits. Ainsi, une fois que les codes à quatre chiffres, assignés de manière aléatoire dans les séries des 3000 et 4000, auront été épuisés, le préfixe 8 sera ajouté et de nouvelles références seront alors attribuées dans les séries 83000 et 84000, explique l’IFPS sur son site.

Il se trouve qu’« à un moment, le 8 a été désigné comme le chiffre à ajouter à tout PLU de l’IFPS pour indiquer que le produit serait un fruit ou un légume OGM », rappelle Jane Proctor. Mais il n’a finalement jamais été utilisé dans le commerce de détail, souligne-t-elle, car il n’existe que très peu de fruits ou légumes OGM.

C’est ce qu’explique aussi l’interprofession française.

En 2018, l’IFPS avait ainsi déjà indiqué dans un communiqué que « bien que le préfixe ‘8’ (83000-84999) était par le passé réservé aux produits OGM, il n’a jamais été utilisé dans la vente au détail ».

Le 8 n’identifiant finalement pas des produits OGM, il a été décidé

« qu’il serait utilisé pour étendre la quantité de nombres disponibles pour de nouveaux produits introduits sur le marché« , ajoute Jane Proctor.

Ainsi, lorsque tous les nombres de 3000 à 4999 auront été attribués, les nouvelles variétés seront référencées avec des codes allant de 83000 à 84999.

Pas de culture et de vente de fruits et légumes OGM en France

Surtout, il faut rappeler que « ni la culture de fruits ou de légumes OGM, ni leur commercialisation ne sont autorisées en France et en Europe« , souligne le Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes (CTIFL), organisme de recherche de la filière, sur son site (archive). Et « à notre connaissance, il n’existe pas d’importation de fruits et légumes OGM », souligne l’Interfel.

ARTICLE INTÉGRAL AFP.com ICI

Enfin pour terminer, il est utile de rappeler que :

  • Cette codification ne concerne que les produits agricoles vendus en vrac et ceux vendus à la pièce.
  • La seule chose de VRAIE dans ces publications est qu’un fruit ou légume d’où qu’il vienne doit inévitablement être lavé avant d’être consommé.

huffpost.comfactuel.afp.com – I F P S – innvista.comifpsglobal.com/PLU-Codeswikipedia.org/Code