Non, Nestlé ne s’est pas approprié l’eau en Algérie.

Autant vous le dire de suite, nous ne tolèrerons aucun débordement, ni hors sujet à propos de NESTLÉ. (Tolérance ZÉRO).

« Une image virale accuse le géant de l’alimentaire Nestlé d’avoir acquis les droits sur l’eau en Algérie et de clôturer des usines afin de revendre cette eau dans des bouteilles. »

En Algérie, difficile d’affirmer que Nestlé Waters domine le marché au point de contrôler toute l’eau du pays.
La compagnie n’y dispose que d’un seul site, à Blida, et dispose d’une licence d’exploitation classique délivrée par le Ministère des Ressources et des Eaux.

  • Cette licence est comparable à celle que toutes les autres sociétés qui exploitent des sources ont reçue ou devraient avoir. Il y en a plus de 80 en Algérie”, explique Jacques Nijskens, directeur général de Nestlé Waters Algérie.

La publication dit que Nestlé détient les droits sur l’eau en Algérie ce qui est bien entendu FAUX puisque le marché algérien de l’eau en bouteille est principalement dominé par des entreprises locales.

Ibrahim & Fils domine le marché national de l’eau en bouteille en Algérie et s’étend même au-delà des frontières nationales.

Ni les multinationales ni la féroce concurrence nationale n’ont réussi à la détrôner.

Vingt ans après sa première bouteille d’eau minérale, la société Ifri (Ibrahim et Fils), fondée par Hadj Laïd Ibrahim, caracole toujours en tête des sociétés d’eau en bouteille en Algérie, avec une part de 50 % du marché et 6,4 millions d’hectolitres écoulés à travers le monde entier à la fin de l’année 2015.

L’image ajoute que Nestlé aurait « fait la même chose » au Pakistan, en s’appropriant les ressources en eau du pays.

Raccourci trop simpliste. Le problème de l’eau n’a rien à voir avec Nestlé au Pakistan, même s’il doit y contribuer à la marge, à proximité de ses sources.

Par contre c’est vrai que le Pakistan souffre d’un manque d’approvisionnement en eau. Les Nations Unies ont tiré la sonnette d’alarme concernant la rareté de l’eau dans le pays, qui a “passé la barre de de la pénurie d’eau en 2005selon un rapport de 2017. Les Nations Unies, comme des experts sur le sujet, pointent du doigt une mauvaise gestion de l’eau par le Pakistan, dont l’économie est “la plus gourmande en eau au monde” selon l’ONU. Le rapport ne dit en aucun cas que Nestlé serait responsable.

Ensuite la publication parle de la déclaration faite par le président de Nestlé en 2005 Mr Peter Brabeck qui avait dit :   » deux points de vue s’affrontent à ce sujet » : « Le premier, que je qualifierai d’extrême, est représenté par les ONG, pour qui l’accès à l’eau devrait être nationalisé. Autrement dit, tout être humain doit avoir accès à l’eau. C’est une solution extrême. Et l’autre qui dit que l’eau est une denrée alimentaire et que, comme toute denrée, elle a une valeur marchande. Il est préférable, selon moi, de donner une valeur à une denrée afin que nous soyons tous conscients qu’elle a un coût, et qu’on prenne des mesures adaptées pour les franges de la population qui n’ont pas accès à cette eau. Il existe des solutions qu’on doit mettre en place. »

Peter Brabeck-Letmathe pense-t-il que l’eau est un droit humain ? OUI

Une mise au point a été faite sur le site officiel de Nestlé et sur le compte Twitter de la multinationale. Nestlé y explique que les propos polémiques  ont été sortis de leur contexte.

Notre ancien président Peter Brabeck-Letmathe croit passionnément que l’eau est un droit humain. Tout le monde, dans le monde entier, a le droit d’avoir de l’eau potable et salubre et des installations d’assainissement.

Ses critiques ont utilisé une interview vidéo donnée par Peter en 2005 pour affirmer qu’il pensait que toutes les sources d’eau devraient être privatisées. C’est simplement faux.

Il soutient le point de vue des Nations Unies sur l’eau: « Il y a assez d’eau douce sur la planète pour sept milliards de personnes, mais elle est distribuée de manière inégale et une trop grande partie est gaspillée, polluée et gérée de manière non durable ».

Peter Brabeck a toujours pris les devants en plaidant pour une gestion plus efficace de l’eau par les particuliers, l’industrie, l’agriculture et les gouvernements. Peter Brabeck a quitté l’entreprise en 2017.

Nous rappelons que l’appel au boycott est interdit en France.

 

Factuel AFP – Jeune Afrique – ONU – 20 Minutes – LegiFrance. –